Monthly Archives: May 2012

Course contre la montre à Chevenez

Un site archéologique inconnu a été découvert le 1er mai par un passant, à l’emplacement prévu pour la nouvelle usine TAG Heuer à Chevenez dans le canton du Jura. Les travaux de construction, officiellement lancés par la pose de la première pierre le 3 mai ont dû être arrêté rapidement. Après des discussions que l’on peut qualifiée de serrées avec les autorités jurassiennes et l’entreprise neuchâteloise, les archéologues ont obtenu un délai de six semaines, à partir du 7 mai, pour libérer l’emprise de l’usine établie sur une surface d’environ 70 x 35 m. La zone prévue pour le parking de l’usine sera éventuellement traitée dans un deuxième temps, si besoin. Les couches  archéologiques sont disposées sur une épaisseur de plus ou moins 50 cm sur l’ensemble de la surface. Elles contiennent des vestiges de l’époque romaine, de l’âge du Fer et du Néolithique. Les délais sont très courts, mais TAG Heuer a déjà commandé ses machines de production et il s’agit de 100 à 150 emplois qui sont en jeu. Une course contre la montre est engagée, que l’on espère gagnante pour l’archéologie jurassienne.

Vue du chantier de fouille (Image RTS)

Au-delà d’une découverte anecdotique, c’est la place de l’archéologie dans l’aménagement du territoire et dans les décisions prisent par la promotion économique qu’il nous faut considérer. Une fois encore, des terrains sont offerts à la construction, avant même qu’une campagne de sondage archéologique n’ait pu être mise en route préalablement au chantier. Celle-ci aurait mis rapidement en évidence la présence de vestiges archéologiques sur la parcelle proposée à l’industrie horlogère et aurait permis de donner les moyens en temps de fouiller le terrain, et de livrer à la construction une parcelle libérée de tous vestiges archéologiques. La révision de la loi sur l’aménagement du territoire en discussion actuellement au Parlement prévoit que les propriétaires dont le terrain prend de la valeur suite à un changement d’affectation devront verser à la collectivité 20% de leur gain. Cet argent doit permettre aux cantons de financer les changements d’affectation des zones à bâtir surdimensionnées qui pourraient redevenir  zones agricoles. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas prévoir aussi qu’une partie de cette nouvelle taxe puisse servir aussi à financer  les sondages archéologiques dans les zones à bâtir définies pour les quinze prochaines années.  Cela éviterait dans le futur,  qu’à la veille des travaux de construction, un passant découvre fortuitement un site archéologique, une situation dans laquelle personne n’est gagnant,  en définitive.

Howard Carter célébré par un Doodle Google

Le 138 ème anniversaire de Howard Carter est célébré par le Doodle Google de ce jour, avec une représentation de l’archéologue britannique devant une exposition d’objets issus de la tombe de Toutânkhamon. Pour rappel, la découverte du tombeau, le 4 novembre 1922, fut un des grands moments de l’histoire de l’archéologie car c’était la première fois, et la seule, que le dernier séjour d’un pharaon et de tous ses trésors purent être intégralement et méthodiquement mis au jour, après plus de 3300 ans d’enfouissement. Il attendra le retour d’Angleterre de son commanditaire Lord Carnavon pour desceller l’entrée de l’hypogée et à la question de ce dernier «Pouvez-vous voir quelque chose ?», Carter répondit avec ces mots désormais célèbres: “Oui, des choses merveilleuses !”. Une partie de celles-ci sont représentées ci-dessous, dans l’esprit d’une ancienne gravure de presse.

Doodle Google du 9 mai 2012

Howard Carter, qui est né le 9 mai 1874 à Londres, a reçu une formation d’artiste et a été envoyé en Egypte à l’âge de 17 ans pour aider aux fouilles et l’enregistrement des tombes égyptiennes. En 1899, il fut nommé inspecteur au Service des antiquités égyptiennes. Après un différent avec son employeur et la remise de sa démission, il s’engage en 1907 au service de Lord Carnarvon pour superviser ses fouilles égyptiennes. Après seize années de recherches peu fructueuses, alors qu’il entame sa dernière campagne de fouille, il touche enfin au but. Une intuition lui dicte de fouiller près de l’entrée de la tombe de Ramsès VI, et quelques jours plus tard, il peut écrire dans son journal : « Premières marches d’une tombe trouvées ». Ce ne sont pas moins de 5398 objets qui furent portés à l’inventaire par la suite, et qui rendent compte de multiples aspects de la vie dans l’Ancienne Egypte. Une base de donnée en ligne des fouilles de Carter est accessible aux archives de l’Institut Griffith déposées à l’Université d’Oxford. Pour une visite de la Vallée des Rois vous pouvez consulter le Theban Mapping Project. Quand aux anciens Doodles de Google, on peut les redécouvrir sous ce lien.