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Tous à l’«arCHeofestival»

L’association Archéologie Suisse (AS) fête ses 100 ans ce week-end. Pour marquer cet événement, sous le titre « arCHeofestival », l’ancienne Société suisse de préhistoire et d’archéologie (SSPA) convie le grand public à une grande manifestation en plein air dans la basse ville de Fribourg avec des ateliers, des démonstrations, des jeux et toutes sortes de bonnes choses pour petits et grands. Le programme détaillé est accessible sur le site internet de l’association.

Fribourg

Fribourg, cadre de l’arCHeofestival (photo AS)

A l’occasion de son centenaire, Archéologie Suisse se propose également de créer une nouvelle commission « Archéologie et aménagement du territoire » dont la mission sera de veiller à ce que le patrimoine archéologique encore enfoui puisse être protégé en vertu des conventions internationales et des législations fédérales et cantonales. Rappelons au passage que sept cantons sur vingt-six ne disposent toujours pas d’un service d’archéologie. Pour constituer cette commission, le comité de AS fait appel à la candidature des membres susceptibles par leurs compétences d’aider à la réalisation des objectifs qu’elle s’est fixée selon son règlement. Dans un pays qui voit toutes les trois heures se transformer en surfaces d’habitats et d’infrastructures un hectare de terrain, une telle commission visant à inscrire l’archéologie préventive dans une tâche d’aménagement du territoire conformément à Convention de Malte, est la bienvenue.

Des Suisses en Grèce

Il y a trois semaines le ministre grec de la culture, Georgios Voulgarakis, a signé à Berne un accord bilatéral avec son homologue suisse, Pascal Couchepin, pour régler l’importation et le retour de biens culturels entre les deux pays. Mais avant cela, à Athènes, le 15 février de cette année, le ministre grec avait remis aux représentants de l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce (ESAG) un diplôme de son gouvernement en récompense des activités de cette institution dans le pays depuis 43 ans. A cette occasion le travail des archéologues suisses a été souligné comme un exemple de collaboration culturelle et scientifique.

Erétrie

Détail d’une mosaïque du site d’Erétrie (photo ESAG)

Faisant suite à une mission archéologique commencée en 1964, l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce a été créée en 1975 et s’est vue confiée la fouille du site d’Erétrie. Pour faire mieux connaître son activité elle vient d’ouvrir, en anglais, un nouveau site internet. On y trouve un résumé très complet de l’histoire de la cité, de la préhistoire au siècle passé, ainsi que quelques descriptions des différents chantiers ouverts à Erétrie comme celle de la maison aux mosaïques ou du théâtre (en allemand), de même que la liste complète des publications qui en résultent. A relever également que l’ensemble des rapports annuels de l’ESAG depuis 1964 est téléchargeable au format pdf. Enfin, pour les étudiants intéressés à participer aux travaux en cours ils y trouveront toutes les informations utiles de même qu’un formulaire d’inscription pour devenir des Suisses en Grèce.

Bon anniversaire à la LTBC

Aujourd’hui, 1 juin 2007, cela fait très exactement deux ans que la Loi fédérale sur le transfert international des biens culturels (LTBC) et son ordonnance (OTBC) sont entrées en vigueur. Pour mesurer l’impact de la loi d’application de la Convention de 1970, la Commission suisse pour l’Unesco a réuni hier, à Berne, des juristes, des marchands d’art, des collectionneurs, des conservateurs de musées, des archéologues et des fonctionnaires de l’administration fédérale, pour s’informer et pour débattre sur les détails pratiques de sa mise en oeuvre. Encore faut-il définir ce qu’est un bien culturel ? Pour ce faire, l’Office fédéral de la culture a mis à disposition une petite liste de contrôle permettant de répondre à la question.

Expo Nebra

Objets soustraits au commerce illicite pour le bien de tous

Le constat d’ensemble des participants est réjouissant. Alors qu’il y a peu, la Suisse était considérée comme une plaque tournante du commerce illicite de biens culturels, il semble que la nouvelle législation ait mis un frein à cet état de fait. En outre, la peur des marchands d’art de voir le commerce légal se détourner de la Suisse en raison des nouvelles contraintes imposées par l’obligation de déclaration d’origine des objets prescrit pour offrir un meilleur contrôle et une plus grande transparence des échanges semble infondée, puisque de cinquième marché du commerce de l’art avant la LTBC, la Suisse est passée au quatrième rang depuis. De fait, la LTBC offre une meilleure garantie pour l’acquéreur de bonne foi. De plus, une nouvelle législation de l’administration fédérale des douanes mise en place le 1er mai de cette année, permet d’assurer une meilleure surveillance du passage de frontière des biens culturels, y compris dans les ports francs. L’efficacité de la LTBC doit pourtant encore être mise à l’épreuve à travers l’application des accords bilatéraux avec des états tiers. Pour l’instant de tels accords existent avec l’Italie, le Pérou et la Grèce. A relever, en ce qui nous concerne directement en tant qu’archéologue, que la LTBC s’applique non seulement aux biens culturels d’origine étrangère, mais qu’elle concerne également les antiquités découvertes dans le sol de nos cantons. Ainsi les instruments légaux de répression du commerce d’objets issus de fouilles clandestines, en particulier découvert par l’usage de détecteurs à métaux, s’en trouvent renforcés. Des démarches sont en cours pour imposer le contrôle du commerce de biens culturels effectué par l’intermédiaire des sites de ventes sur Internet.

Voies sans histoire? A voir!

Pendant près de vingt ans, de 1984 à 2003, la Confédération a fait effectuer l’inventaire des voies de communication historiques de Suisse (IVS). Le fruit de ce long travail, pris en charge par le centre pour l’étude du trafic ViaStoria est maintenant achevé et peut être consulté en ligne. Pour fixer cet inventaire dans la législation et prendre, par la suite, toutes les mesures de protection et d’entretien visant à conserver à long terme les éléments essentiels du cheminement, le gouvernement vient de lancer une procédure de consultation relative au projet d’ordonnance sur la protection des voies de communication historiques de Suisse (OIVS). Le projet est en consultation jusqu’au 31 août 2007. Selon ce projet d’ordonnance, la publication et la consultation de l’inventaire, compte tenu du grand volume de données, doit se faire de manière électronique et non sur papier. A l’heure actuelle l’interrogation sur Internet de ces informations est libre, mais il se pourrait qu’à l’avenir une taxe soit perçue pour couvrir les coûts imputables à la publication électronique. Souhaitons que l’intérêt général de faire connaitre l’histoire des itinéraires au grand public conduira la Confédération à renoncer à prélever une telle taxe.

Pont Saint-JeanÂ

Le pont Saint-Jean à Saint-Ursanne

L’inventaire mis en ligne par l’Office fédéral des routes (OFROU) se présente sous la forme d’un système d’information géographique (SIG), dont les objets constituent un recueil d’itinéraires entre deux lieux. D’après un principe commun à tous les inventaires fédéraux, l’IVS classe les voies historiques en trois catégories : nationale, régionale et locale. Pour l’instant, seuls les objets d’importance nationale ont été étudiés en détail. Il incombera aux cantons de compléter les fiches d’inventaire pour les objets d’importance régionale et locale. Chaque parcours d’importance nationale est muni d’une description plus ou moins détaillées et reporté sur une carte de terrain pouvant aller jusqu’à l’échelle 1 :25’000 selon un modèle standard. Comme en rend compte la bibliographie en relation avec les descriptions données pour chaque itinéraire, les fouilles archéologiques de ces dernières années ont permis d’attester et de reconnaitre la structure de nombreuses voies de communications. On ne comprend dès lors pas pourquoi la société Archéologie suisse ne figure pas parmi les organisations de la protection de la nature et du patrimoine invitées à donner leur avis sur le projet d’ordonnance. Nonobstant cela, cette plate-forme de documentation interactive montre la voie à suivre pour diffuser l’information au plus grand nombre. On peut souhaiter par la suite la mise en place d’une interface de type participatif pour étoffer et compléter les descriptions et pourquoi pas, au final, un inventaire des voies de communication historiques de Suisse sous la forme d’un wiki pour mettre en commun les connaissances et les documents de tout un chacun.

Scipion n’est pas arabe

Autrefois situé dans un cadre campagnard le mausolée romain de Sétif connu sous le nom de Tombeau de Scipion, est aujourd’hui complètement cerné par l’extension de la ville algérienne. L’association « Mémoire de Sétif », créée en 1995 pour « établir un espace de réflexion, d’harmonie entre la société civile et sa richesse archéologique » ne parvient pas, si l’on se rapporte à un article paru dans la Tribune d’Alger, à faire passer dans la population l’idée d’une plus grande protection du patrimoine historique et archéologique de la cité. Un promoteur songe même sérieusement à détruire le mausolée pour permettre de nouvelles constructions, prétextant que Scipion « n’est même pas arabe ».

Tombeau de Scipion à Sétif

Le Tombeau de Scipion dans son cadre actuel

L’exemple de Sétif montre que la protection du patrimoine pour être efficace doit être le fait de toute la société civile et non d’une poignée d’amoureux de vieilles ruines. Sans ce soutien, et ce consensus on ne peut éviter la dégradation des monuments, voire leur destruction, quand bien même des lois les protèges. Ainsi, la loi algérienne relative au patrimoine culturel du 15 Juin 1998 définit comme patrimoine culturel de la nation, tous les biens immobiliers sur et dans le sol légués par les civilisations qui se sont succédées de la préhistoire à nos jours. Comment insuffler le respect des vieilles pierres dans une population? Il faut avant tout qu’elle puisse se reconnaître dans ce passé, qu’il soit le sien propre ou qu’elle se le soit approprié. Les lois à elles seules, ne suffisent pas.

Hellènes et Helvètes s’accordent

Près de deux ans après l’entrée en vigueur en Suisse de la Loi sur le transfert des biens culturels (LTBC), la Confédération, par l’entremise de Pascal Couchepin, chef du département fédéral de l’intérieur, a signé, aujourd’hui 15 mai, un accord bilatéral avec la Grèce sur le retour et l’importation de biens culturels avec le ministre grec de la Culture, Giorgos Voulgarakis. Des accords de même nature ont été signés avec l’Italie et le Pérou à la fin de l’année dernière.

Parthénon de BÂle

Moulages des frises du Parthéon à Bâle

La Loi sur le transfert des biens culturels représente l’application par la Suisse de la Convention de L’Unesco de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels. N’ayant pas eu une approche impérialiste de la Culture, la Suisse ne dispose pas dans ses collections publiques de grands monuments de l’antiquité grecque en demande de restitution comme on en trouve à Paris, Londres ou Berlin. Si la Skulpturhalle de Bâle permet certes d’apprécier la puissance artistique des frises du Parthénon, la présentation ne constitue au demeurant qu’une copie en plâtre des fragments d’origine. A défaut de voir la Grande-Bretagne restituer les frises originales enlevées par Lord Elgin en 1801, la Grèce devrait s’inspirer de la présentation bâloise pour offrir quelque chose à voir du Parthénon aux futurs visiteurs du nouveau Musée de l’Acropole à Athènes. Initialement prévu pour être ouvert à l’occasion des derniers jeux olympiques en 2004, puis ce printemps, le nouveau musée, conçu par l’architecte franco-suisse Bernard Tschumi, ne devrait être inauguré que l’année prochaine, selon l’invitation pour 2008, que vient de transmettre le ministre grec de la culture à son homologue suisse.

La Pierre-à-Mazel a déménagé

Pour des raisons économiques et politiques, les archéologues et les conservateurs du patrimoine bâti ne peuvent empêcher des grands projets de constructions et d’infrastructures de se réaliser même s’ils menacent directement des vestiges du passé. Ainsi doivent-ils bien souvent se résoudre à la destruction de témoignages anciens pour faire place au progrès, lorsqu’il prend la forme d’un barrage, d’une autoroute ou d’un centre commercial. Dans le meilleur des cas un relevé du bâtiment ou une fouille du gisement pourra être exécutée avant la destruction. Mais une autre solution, si l’on tient vraiment à la conservation du monument peut être envisagée : le déménagement. Tout le monde a en mémoire le déplacement des temples d’Abou Simbel et de Philae, lors de la construction du grand barrage d’Assouan. Un ancien pont de Londres fut aussi déplacé pierre à pierre aux Etats-Unis. De façon beaucoup plus modeste c’est cette solution que les Travaux publics de la ville de Neuchâtel, en Suisse, ont choisi de privilégier dans le cas de la Pierre-à-Mazel.

Pierre-à-Mazel

La Pierre-à-Mazel sur son nouvel emplacement

Ce rocher, qui était autrefois un petit îlot rocheux du lac de Neuchâtel, a été désigné le 10 mai 1537, par Jeanne de Hochberg, comtesse souveraine de Neuchâtel, pour marquer la limite orientale du rivage concédé aux bourgeois de la ville du dit lieu. L’extension de la cité s’étant opérée par des remblayages successifs sur le lac, entre le 18e et le 20e siècle, de même que par la fusion avec une petite commune limitrophe, a fait perdre au rocher et son statut d’îlot, et celui de borne communale. De plus, les remblais ne laissaient plus apparaître depuis cent ans que son sommet. Enfin, en 2003, le projet de construction d’un centre commercial et du nouveau stade de la Maladière devait signifier la disparition définitive du rocher. Pour éviter l’irrémédiable et la perte d’un monument naturel à valeur historique, la décision fut prise en 2004 de prélever lors du chantier de construction le sommet du rocher pour le garder en témoignage. Cette borne insolite a été déplacée il y a quelques jours de 2 km en direction de l’est, et, aujourd’hui, 470 ans après Jeanne de Hochberg, une petite cérémonie a rendu au sommet du rocher son rôle de borne frontière. Ce vestige à rejoint, du même coup, d’autres témoins du passé rassemblés dans le parc archéologique en plein air du Laténium, le musée cantonal d’archéologie de Neuchâtel, sis sur la commune voisine d’Hauterive.

Le patrimoine marocain revalorisé

Le patrimoine archéologique du royaume du Maroc est riche, mais de l’aveu même de ses responsables il manque de soutien et d’intérêt de la part de la population. Le site de Volubilis, le plus fréquenté du pays, est à 97% visité par des touristes étrangers. De plus par manque d’entretien les 26 sites classés que compte le royaume, se dégradent d’année en année. C’est pour rendre plus attirant le site phare de Volubilis dont les infrastructures sont particulièrement délabrées, que le ministère marocains de la Culture a signé le 10 avril un protocole d’accord avec la fondation ONA, spécialisée dans l’action socio-culturelle. Le projet prévoit la construction d’espaces d’accueil, de bâtiments administratifs, d’un laboratoire de recherches et de réserves, ainsi que l’édification d’un musée. Ce réaménagement devrait constituer le prélude à la remise en valeur d’autres vestiges comme ceux du site de Sala.

Volubilis

Volubilis, péristyle de la maison aux colonnes

Une autre façon de rendre sensible ce patrimoine, c’est de le faire mieux connaître à l’intérieur et à l’extérieur. C’est la mission que l’Association des Lauréats de l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (ALINSAP), s’est donnée en lançant le 8 avril un site Internet dédié aux monuments historiques et sites archéologiques du Maroc. La présentation de ce patrimoine sur le site interactif de l’association est divisé en trois périodes: préhistorique, antique et islamique. Outre des informations et des données historiques sur ce patrimoine, le portail présente des photos et maquettes des différents sites et monuments. Le site propose également une compilation des textes et lois marocaines et internationales sur la protection du patrimoine historique, documents qu’il est toujours bon de rappeler et d’avoir à portée de quelques clics.

Un nouveau barrage sur le Nil

Dans le nord du Soudan la construction du grand barrage de Méroé, en aval de la quatrième cataracte va engloutir des vestiges encore enfouis des royaumes de Kerma, de Kouch et de Méroé. Une fois le barrage en eau, le lac de retenue s’étirera sur 175 km de longueur pour 4km de largeur. De plus 60?000 habitants de la vallée devront quitter leurs maisons pour aller s’établir ailleurs ce qui ne va pas se faire sans heurts. De fait, les premières manifestations violentes ont eu lieu il y a une semaine. En butte à des problèmes au Darfour, dans le sud et à l’est du pays, voici que le gouvernement de Khartoum s’apprête à devoir affronter d’autres difficultés dans le nord. Entre temps, des équipes d’archéologues venues du monde entier ont engagés depuis quelques années une course contre la montre pour sauvegarder quelque chose de ce qui est menacé à terme de disparaître dans les environs des pyramides de Nuri, celles des Pharaons noirs. Parmi ces équipes, la Section Française de la Direction des Antiquités du Soudan (SFDAS) a mené de 2001 à 2005 quatre campagnes de prospections ayant conduit à la découverte de plusieurs centaines de nouveaux gisements, majoritairement néolithiques.

Pyramides de Nuri

Les pyramides de Nuri découpent l’horizon près du barrage

Ce raout archéologique est comparable, dans une certaine mesure, à celui engagé dans les années 1960 pour mettre à l’abri des eaux du barrage d’Assouan une partie des vestiges de la Haute vallée du Nil. Mais cette fois, les moyens à disposition sont moindres, et aucuns monuments à déplacer tels les temples d’Abou Simbel et de Philea ne sont au programme pour aviver l’intérêt du grand public et des médias pour cette entreprise de sauvetage. Et pourtant dans le fond de cette vallée du Nil soudanais se cache quelques questions qui cherchent encore des réponses comme le déchiffrement de la langue méroïtique, dont l’écriture est empruntée aux hiéroglyphes égyptiens et dont les linguistes attendent toujours la découverte d’une pierre de Rosette.

Les Grecs et les Romains au MET

Il y a une semaine le Metropolitan Museum of Art de New-York, ou MET, rouvrait son département consacré aux antiquités grecques et romaines, après une transformation en trois étapes, de plus de dix ans. Cette importante section du musée conserve plus de 35000 œuvres, couvrant une longue période allant du Néolithique chypriote au règne de l’empereur Constantin. Le nouvel espace d’exposition est plus de deux fois plus vaste que celui avant transformation, soit près de 6000 m2. Le New-York Times, a consacré à l’événement un article, complété en ligne par une vidéo et une visite virtuelle des salles auxquels on peut accéder après un enregistrement gratuit. Parmi les pièces marquantes à découvrir ainsi, signalons le sarcophage Badminton, un char d’apparat étrusque et les fresques murales provenant de deux villas romaines de Campanie, l’une de Boscoreale et l’autre de Boscotrecase.

Fresques de Boscoreale

Une chambre à coucher de Boscoreale (photo: NY Times)

Mais vingt œuvres ne figurent plus à l’inventaire de la collection. Ce sont celles que le MET a dû restituer à l’Italie, il y a un peu plus d’une année, car elles provenaient de fouilles clandestines opérées sur le sol italien. Parmi elles, le célèbre cratère du peintre Euphronios, acquise par le musée en 1972 pour 1 million de dollars. Dans cette affaire de restitution tout le talent diplomatique du directeur, Philippe de Montebello, un français, naturalisé américain, s’était révélé, car, en acceptant de négocier avec les Italiens, cela lui a sans doute épargné les ennuis de sa collègue du Paul Getty Museum, Marion True, dont nous avions évoqué dans ce blog les déboires. Pour sa “contribution incommensurable aux relations culturelles franco-américaines” selon les termes du ministre français de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, Philippe de Montebello a été promu, dimanche 4 mars 2007, officier de la Légion d’honneur.