A lire les nombreux commentaires sur Internet et dans la presse, je ne pouvais pas faire autre chose que de juger par moi-même de l’intérêt du 37ème album des aventures des deux irréductibles Gaulois, étant donné que, comme Obélix avec la potion magique, je suis tombé sur Astérix quand j’étais petit. Et depuis lors, il m’est difficile d’échapper à la lecture de leurs nouvelles péripéties qui font le bonheur des uns ou le désespoir des autres. En effet, chacun cherche dans ce nouvel opus, intitulé « Astérix et la Transitalique », de retrouver toute la faconde et la subtilité que René Goscinny avait su insuffler à ses textes. Car si pour le dessin Didier Conrad réussi à recréer un visuel digne d’Uderzo, le scénario simpliste et les calembours laborieux de Jean-Yves Ferri ne sont pas vraiment prêts de nous faire oublier ceux de Goscinny, dont la disparition il y a maintenant quarante ans est célébrée dans le cadre de deux expositions à Paris, l’une au Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, l’autre à la Cinémathèque française, toutes deux jusqu’au 4 mars 2018.
Astérix et Obélix en route pour une nouvelle aventure
Étonnamment, bien que tous les chemins mènent à Rome, comme l’indique au passage certaines bornes rencontrées en chemin, cette Transitalique n’y passe pas. Il faut dire que nos deux valeureux héros y sont déjà allés à deux reprises, dans « Astérix Gladiateur » et dans « Les Lauriers de César ». Ainsi, sous la conduite d’Obélix qui pour une fois tient les rênes du char gaulois, cette traversée de l’Italie, de Modicia (Monza) à Neapolis (Naples), via Parma (Parme), Florentia (Florence), Sena Julia (Sienne)et Tibur (Tivoli), devient comme « Le Tour de Gaule » l’avait fait en son temps pour la Gaule, l’occasion de découvrir différentes parties de l’Italie, et, outre le garum, de ses spécialités culinaires à venir. De plus, Obélix, amateur de baffes, a la grande déception d’apprendre que la Péninsule n’est pas peuplée que de Romains, mais aussi d’Etrusques et d’Ombriens, entre autres. Et comme dans l’épisode des Jeux Olympiques, le prestige de Rome, donc de César, implique que le char romain doit à tout prix gagner. Pour ce faire, les étapes de cette course ne sont pas loin de ressembler à celles des « Fous du Volant », une autre réminiscence de mon enfance, avec deux personnages Zerogluten et Betakaroten, reprenant le mauvais rôle tenu par Satanas et Diabolo. Ces deux timbrés sont des Cimbres qui ont pour mission d’assurer la victoire du concurrent romain Coronavirus contre la promesse d’être affranchis. Ainsi, ils n’hésitent pas à déplacer les bornes pour égarer les concurrents, à verser de l’huile sur la voie et à trafiquer quelques chars. Les méchants démasqués, l’histoire de cette course folle se termine en pirouette ou plutôt en queue de poisson, puisqu’en définitive tout le monde est gagnant, sauf, peut-être, le lecteur. Pour y gagner vraiment, il vaut la peine de compléter cette lecture par le hors-série que le magazine Science & Vie a publié en parallèle « La vraie vie d’Astérix, en 100 questions ».