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Mohenjo Daro, tour à tour chaude et humide

Drôle d’année climatique pour le site Pakistanais de Mohenjo Daro, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1980. Ce printemps, le 26 mai, une température de 53,5 degrés était mesurée aux abords immédiats du gisement par l’office météorologique pakistanais, ce qui en fait la température record observée à ce jour sur le continent asiatique. Et en ce mois d’août, ce sont les crues de l’Indus dues à la mousson, 30% plus importantes que la normale, qui menacent ces vestiges vieux de 4500 ans. Rappelons tristement que les inondations catastrophiques actuelles touchent un territoire aussi vaste que l’Italie, qu’elles ont fait 1600 morts et obligés plus de 20 millions de personnes à se déplacer.
Mohenjo Daro
Mohen Daro en attente des touristes ! (photo:Unesco)

Mohenjo Daro est la plus grande cité de la civilisation de l’Indus. A son apogée entre 2600 et 1800 av. J.-C. elle couvrait une superficie de plus de 250 hectares. Les ruines de Mohenjo Daro ne se situent qu’à 2 kilomètres des rives de l’Indus. Les constructions étant en briques crues tout excès d’humidité pourrait y avoir des conséquences fâcheuses pour sa conservation.  Mais pour l’instant cependant, malgré le cataclysme alentour, le site résiste à l’inondation grâce aux cinq énormes digues de protection qui le défendent des eaux depuis 1997 et qui ont été édifiées dans le cadre d’une campagne internationale de sauvegarde du site coordonnée par l’Unesco. Si les digues résistent à la présente inondation, elles permettront aux populations locales qui ont tout perdu de conserver au moins une partie d’un passé prestigieux, susceptible d’attirer le tourisme dans la région, soit un moyen de combattre la pauvreté, comme l’entendait dernièrement une exposition tenue à Paris.

Tel maître, tel chien !

Le chien est considéré comme le meilleur ami de l’homme, et cela a juste titre, car c’est aussi l’animal le plus anciennement domestiqué par l’humanité. Si ce fait est bien établi par la communauté archéologique, et qu’il est admis que le chien est issu du loup, en revanche celle-ci reste divisée pour savoir à quel moment ce compagnonnage a réellement débuté. Et pour nourrir le débat, seule l’étude attentive des fossiles de l’espèce canis lupus permet de le savoir.  En réexaminant les ossements découverts en 1873 dans la grotte magdalénienne du Kesslerloch, près de Thayngen,  en Suisse, les chercheurs allemands Hannes Napierala et Hans-Peter Uerpmann, de l’Université de Tübingen, ont découvert un fragment de crâne et les dents d’un animal, qui, par sa morphologie, museau court et  large, petite canine,  est  plus proche du chien domestique que du loup.  Ces vestiges ont été datés au radiocarbone entre 14’100 à 14’600 ans.

Le chien du Kesslerloch

Le plus vieil ami de l’homme (image : H. Napierala)

Ces résultats,  publiés dans la revue « International Journal of Osteoarchaeology», sont présentés comme le  plus vieux témoignage incontestable de la domestication du chien par l’homme. Pour cela les auteurs doivent remettre en cause les conclusions  d’une étude conduite par le paléontologue Mietje Germonpré de l’Institut Royal des Sciences naturelles à Bruxelles, qui a présenté l’année dernière dans le Journal of Archaeological Science un crâne de canidé trouvé en 1850 dans les grottes de Goyet, en Belgique, comme celle d’un chien domestique, ayant vécu il y a environ 31’700 ans. Lorsque l’on sait que la variabilité statistique des dimensions morphologiques ne permet pas de discriminer toujours de façon univoque entre chien et loup, cette controverse est loin d’être réglée et ne pourra sans doute s’éteindre que par l’étude d’autres fossiles et le recours systématique à l’analyse génétique.