La National Air and Space Administration, mieux connues sous l’acronyme NASA a été fondée le 1er octobre 1958 et célèbre donc cette année ses cinquante ans. Parmi les milliers de scientifiques qui travaillent dans la prestigieuse agence spatiale étasunienne se trouve un archéologue, Tom Sever. C’est à travers son intérêt pour la détection à distance (remote sensing) qu’il fut engagé dès 1982 à la NASA. Les premières utilisations archéologiques des techniques de détection à distance furent mises en œuvre sur le site Anazasi de Chaco Canyon au Nouveau-Mexique. Elles révélèrent les traces d’un important réseau d’anciennes pistes – plus de 300 km de cheminement détectés – celles de nombreuses constructions et les zones d’implantation des champs. En 1987, à l’occasion de la construction d’un barrage sur la rivière Usumacinta entre le Guatemala et le Mexique, l’utilisation d’images satellites permis également la découverte de plusieurs sites Mayas avant qu’ils ne soient détruits. Depuis lors la télédétection a été employée avec succès en de nombreux points du globe.
Les ruines de Tikal vues par le satellite IKONOS (Photo: NASA)
L’analyse des observations effectuées par les satellites gravitant autour de la Terre a permis récemment à Tom Sever et à ses deux collègues Dan Irwin et William Saturno de découvrir que les arbres qui recouvrent les sites mayas ont une couleur légèrement différente de la canopée environnante en raison de la présence dans le sol des argiles utilisées dans les constructions disparues. La représentante de l’administrateur de la NASA, Shana Dale, s’est rendue sur place en décembre dernier, comme en témoigne son blog, pour se rendre compte de l’aide que les observations de l’agence spatiale étasunienne peuvent apporter à l’archéologie et à la connaissance du passé du monde maya. Ce qui semble avant tout justifier l’engagement d’archéologues à la NASA c’est d’utiliser leurs informations pour comprendre des situations contemporaines. Ainsi la déforestation importante effectuée dans les années 800 de notre ère en Amérique centrale aurait contribué à assécher le monde Maya ce qui a conduit à la disparition de cette civilisation. Aujourd’hui la déforestation est en œuvre dans de nombreuses régions du globe et on parle de l’apparition de nouvelles sécheresses. Est-ce que l’histoire se répète ? Que pouvons-nous apprendre du passé pour ne pas commettre les mêmes erreurs aujourd’hui et demain ? C’est à répondre à ces questions que peut aussi servir l’archéologie et pas seulement à recueillir des pots cassés.