Les recherches archéologiques s’intensifient autour du cromlech de Stonehenge, situé dans le sud-est de l’Angleterre, lieu emblématique de l’archéologie britannique, classé en 1986 dans la liste des objets du patrimoine mondial de L’Unesco. Depuis plusieurs années, dans le cadre du Stonehenge Riverside Project , six universités collaborent pour mener une enquête approfondie sur le pourquoi, le quand et le comment de son édification. L’université de Shefield a ainsi mené plusieurs campagnes dans les environs du monument, à Durrington Walls, en relation avec la construction d’une autoroute. Depuis la semaine dernière et jusqu’au 11 avril, Timothy Darwill, de l’Université de Bournemouth et Geoffrey Wainwright, président de la Société des antiquaires, se sont donnés deux semaines pour interroger le monument lui-même. Sous les regards des nombreux visiteurs du site et avec l’accord de l’organisation English Heritage, ils ont ouvert une fosse de 3,5 sur 2,5 mètres pour lever une partie du voile de mystère dont continue à se parer le vénérable monument.
Stonehenge, emblème de la Préhistoire (photo: Flickr)
Les dernières fouilles en ce lieu remontent à 1964, mais ce seront les premières à utiliser les acquis de l’archéologie scientifique. Selon une des nombreuses hypothèses attachées au monument, Stonehenge aurait été un temple dédié à la guérison, « une sorte de Lourdes préhistorique » d’après Timothy Darwill. Son équipe recherche en particulier des fragments de dolérite provenant des collines galloises de Preseli, situées à 250 kilomètres de là, restes des 80 menhirs qui formaient le double cercle de pierres bleues érigé vers 2600 av. J.-C et disparu quelques 200 ans plus tard, remplacés par 30 mégalithes en grès. En raison de leur couleur particulière, une tradition populaire prête à ces pierres des vertus thérapeutiques. Avant de disparaître elles auraient pu être débitées pour en faire des talismans, d’où la récolte des fragments. La connaissance des mégalithes avance, comme on le constate, par petits bouts.