Le Centre d’études alexandrines (CEA), en Egypte, et son directeur Jean-Yves Empereur, viennent de concevoir l’exposition « Du Nil à Alexandrie » en réalisation conjointe avec le Laténium, à Hauterive (NE) en Suisse. Ouverte depuis hier, 23 octobre 2009, elle le serra jusqu’au 30 mai 2010. Pour une fois, ce ne sont pas les Pyramides ou Toutankhamon qui constituent le pôle d’intérêt d’une exposition sur l’Egypte, ni même les recherches menées à Alexandrie sur le phare ou le tombeau d’Alexandre, mais, de manière tout aussi captivante, la gestion de l’eau potable dans cette mégapole. La visite commence dans la Vallée du Nil en Haute Egypte au niveau de la 2ème cataracte et, tout au long d’une descente fluviale au cours de laquelle sont évoqués des aspects de la faune aquatique et de la navigation sur le fleuve, on longe des sites tels Abu Simbel, Philae, Thèbes, Memphis avant d’arriver à Alexandrie, but du voyage. C’est là que se situe le cœur de l’exposition, puisque de canaux en citernes, et de puits en chadoufs on parvient à comprendre l’importance que peut avoir l’acheminement de l’eau dans une région où l’or bleu est rare et précieux. L’exposition a été placée sous la direction scientifique d’Isabelle Hairy du CEA qui a dirigé également un ouvrage détaillé de 718 pages, rédigés par les meilleurs spécialistes de l’eau et de son utilisation dans l’Antiquité.
Extrait de l’affiche de l’exposition
Conséquence des difficultés administratives actuelles pour sortir des vestiges antiques d’Egypte, tous les objets archéologiques présentés en rapport avec l’usage de l’eau, proviennent de collections muséales ou privées de Suisse, comme le Musée d’Ethnographie de Neuchâtel, le Musée d’art et d’histoire de Genève, l’Antikenmuseum de Bâle et le Musée romain d’Avenches. A l’aide de vidéos, d’images, de plans et de maquettes, il est possible de se faire une bonne idée de la manière dont l’eau du Nil circule dans les entrailles d’Alexandrie. Enfin, la présentation d’inventions antiques dans lesquelles l’eau est partie intégrante, comme la vis d’Archimède, la clepsydre ou l’orgue hydraulique complètent l’attractivité de cette visite. Dès sa clôture en 2010, l’exposition commencera son itinérance à travers le monde et des étapes sont d’ores et déjà prévues en France, en Belgique au Pays-Bas et au Canada.