Hier l’Institut National de Recherche en Archéologie Préventive (Inrap) et le ministère français de la Culture et de la Communication ont publié le bilan des 4e Journées nationales de l’Archéologie (JNA) organisées les 7, 8 et 9 juin 2013. Selon les organisateurs, la manifestation a rencontré un succès, car plus de 120’000 visiteurs dans plus de 559 lieux en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer ont participé à ce rendez-vous qui proposait plus de 1150 manifestations dans plus de 440 communes, soit une augmentation de la fréquentation de 31% par rapport à 2012. Pour ma part à l’occasion de ces journées je me suis rendu sur le site archéologique de Mandeure près de Montbéliard, pour expérimenter « in situ » l’application «Cicerone Mandeure» qui permet une visite en réalité augmentée sur tablette numérique ou téléphone intelligent du théâtre gallo-romain de l’antique Epomanduodurum. Il y avait également en action la reconstitution d’un four de potier romain mis en œuvre par Pierre Mougin, archéologue de collectivité du syndicat intercommunal de Mandeure et Mathay, la présentation par Pierre Tison d’une maquette du pont romain de Brognard sur l’Allan, ainsi que la démonstration d’un «odomètre», appareil mécanique antique permettant de mesurer les distances, réalisé par la Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Lure (SHAARL) en collaboration avec l’Institut des sciences et techniques de l’Antiquité (ISTA) de l’université de Franche-Comté.
L’application « Cicerone Mandeure » en action
Hier également, à l’invitation de l’association Archaeo Tourism 2012, je me suis rendu dans le bâtiment Anthropole de l’UNIL à Lausanne pour assister à une Table ronde intitulée « Archéologie et événementiel ». Cette première rencontre suisse consacrée à la problématique de l’événementiel au service de l’archéologie a réuni une petite dizaine de personnes. Devant elles, Pascal Ratier, coordinateur des Journées de l’archéologie en France, a présenté les tenants et les aboutissants d’une telle manifestation ainsi qu’en primeur le bilan ci-dessus des JNA 2013. En fonction de leurs expériences dans le domaine de la médiation culturelle, de l’organisation de festival ou de la direction de musée, les participants ont dû évaluer le pour et le contre de l’organisation d’un tel événement en Suisse. Du côté du pour, on peut évoquer le besoin de reconnaissance officielle de l’archéologie et celle de la volonté des archéologues à transmettre leur savoir auprès de divers publics. Du côté du contre, l’existence établie d’autres manifestations semblables comme les Journées européennes du patrimoine ou la Nuit des musées, et bien sûr la structure fédérale du pays qui nécessiterait au préalable une coordination entre les archéologies cantonales ou la prise en charge par une organisation faîtière comme Archéologie Suisse. En définitive, pour ceux qui voudraient organiser de telles journées en Suisse, la solution la plus simple serait sans doute de se joindre à la structure mise en place par la France, comme j’osais déjà le rêver il y a deux ans dans ce blog. Après tout, ce ne serait pas la première fois que la France initierait un événement culturel reprit ailleurs par la suite.