Monthly Archives: July 2010

Archéologue, le temps d’une journée

Cet été à Avenches, tout le monde pourra avoir le plaisir de remettre au jour, le temps d’une journée,  des vestiges enfouis vieux de deux millénaires. Et pour cela pas besoin d’être archéologue. Il suffit juste d’avoir au moins 12 ans et de penser à s’inscrire par téléphone ou par courriel à l’une des dix places de fouilles prévues chaque jour, entre le 19 juillet et le 20 août. Il en coutera cependant 25 francs par participant entre 12 et 16 ans, et 40 francs par adulte. Le  chantier de fouille qui occupe une surface de 12 x 30 m, est établi sur une partie non encore dégagée du palais de Derrière-la-Tour, une grande demeure romaine qui connut son apogée au 2ème siècle de notre ère, et qui fait l’objet jusqu’au 3 octobre 2010 d’une exposition temporaire dans le musée du même lieu, sous le titre « Palais en puzzle ».

Fouiller à Avenches

L’archéologie dans la peau !

L’initiative prise par le Musée romain d’Avenches, par l’entremise de sa nouvelle directrice, Sophie Delbarre-Bärtschi, et du responsable des fouilles, Pierre Blanc, est intéressante, car elle permet aux nombreux passionnés d’archéologie de mettre la main à la truelle, une occasion trop rare dans notre pays. Car s’il existe pour l’astronomie des clubs d’amateurs qui peuvent s’investir dans de véritables travaux de recherche aux côtés des professionnels, presque rien n’est fait en archéologie pour intégrer au mieux les bonnes volontés des amateurs qui voudraient connaître le plaisir des fouilles ou l’étude des objets. La seule personne qui en son temps avait fait ce genre de pari, l’ancienne archéologue cantonale du canton de Fribourg Hanni Schwab, avait recueilli de ses collègues de nombreuses critiques. Pourtant, cela lui a permis de mener à bien de grandes fouilles d’été, comme celles de Portalban, de Montilier et de Gletterens, entre autres, et ses bénévoles recevaient, en plus, des repas, midi et soir, ainsi qu’une petite indemnité journalière. Aujourd’hui, autre temps, autre mœurs, il faut payer et amener son pique-nique, pour une petite journée d’initiation, soit en définitive une opération qui apparaît surtout financière.

Les débuts de la peinture en Australie

Des archéologues australiens ont révélés l’existence sur le site de Niwarla Gabarnmung, au sud-ouest du Plateau de  la Terre d’Arnheim, d’une peinture rupestre pouvant être la plus vieille du monde. Elle serait datée de 40’000 ans avant  notre ère, et pourrait avoir été tracée par les premiers hommes arrivés en Australie. La découverte a été réalisée en 2008 dans un abri rocheux par des membres d’une association aborigène – la Jawoyn Association Aboriganal Corporation. Mais ce n’est qu’en mai 2010, lorsque les archéologues se sont déplacés pour enregistrer le site, qu’une première datation a été établie. Le site de Niwarla Gabarnmung est déjà  riche de nombreuses autres peintures rupestres.

Genyornis
Genyornis à l’ocre rouge ? (photo : Ben Gunn)

Cette peinture à l’ocre rouge représenterait  une espèce d’oiseau géant incapable de voler, connue sous le nom de « Genyornis », qui selon les paléontologues aurait disparue il y a 40’000 ans. C’est un ancêtre beaucoup plus grand de la famille des émeus d’Australie. «Soit la peinture date de 40.000 ans, ce qui est la date avancée pour sa disparition, soit Genyornis a vécu beaucoup plus longtemps que la science a pu l’établir” a déclaré l’archéologue Ben Gunn de la Australian Rock Art Research Association, et le cas échéant, la datation de la peinture serait avancée. Cependant la précision des détails anatomiques, qui ne peuvent avoir été observés que sur des animaux vivants, ferait plus pencher les experts pour la première hypothèse. Des examens plus précis notamment de la roche et des pigments sont en cours pour déterminer la datation exacte. Il s’agit en effet d’être prudent quand on parle de datation d’art rupestre, car les plus anciennes découvertes en Europe datent de 30’000 ans.