Selon l’Unesco, cité dans la brochure 2018 du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), 3 millions d’épaves reposent sous les eaux du Globe. Parmi les découvertes à venir s’annonce celles des premiers navires français ayant sombré en Amérique du Nord. En marge de la célébration du 450 anniversaire de l’arrivée des français en Floride, en 2012, un regain d’intérêt historique et archéologique s’est produit en France et aux Etats-Unis sur cet événement. En France cela se manifesta par la création d’une Association des descendants et du souvenir de Jean Ribault, qui pris possession de la Floride en mai 1562 au nom du roi de France Charles IX, afin d’y établir une colonie de huguenots. Cette première colonisation française de l’Amérique du Nord tourna au drame lorsque l’escadre de ravitaillement fit naufrage au cours d’une tempête le 10 septembre 1565, en plein combat contre les espagnols, qui non content de détruire l’établissement français de Fort Caroline, exécutèrent de façon horrible presque tous les colons et les naufragés sous prétexte qu’ils étaient protestants.
Jean Ribault prenant possession de la Floride
Au Etats-Unis, à la fin de l’été 2014, une équipe d’archéologues d’un musée maritime entrepris une mission visant à découvrir la flotte française perdue de 1565, mais sans succès. En revanche, en septembre 2015, une compagnie de recherche maritime, Global Marine Exploration, mis au jour au large du célèbre Cap Canaveral aux Etats-Unis, sous 8m d’eau les vestiges d’une épave du XVIème siècle, qui se révéla être celle de « La Trinité », navire amiral de la flotte de Jean Ribault. Parmi les objets retrouvés au fond de l’eau se trouvaient une dizaine de canons en fer, trois canons en bronze ornés de la fleur de lys et une borne en marbre qui aurait dû servir à marquer les territoires revendiqués par l’explorateur. A l’été 2018, au terme d’un long procès opposant la France à la société américaine ayant fait la découverte, les droits de la France furent reconnus en vertu de la loi américaine de 2004, le “US Sunken Military Act”, qui stipule que les épaves des navires militaires étrangers, retrouvées dans les eaux territoriales américaines restent toujours la propriété du pays d’origine du navire. Il reviendra au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) de mobiliser des archéologues français et américains pour réaliser les premières fouilles sur l’épave de la Trinité. Les spécialistes du DRASSM devraient s’appuyer sur la société Search Inc pour assurer une première reconnaissance scientifique du site courant 2019.