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Pour un permis des détecteurs de métaux

Le pillage archéologique, déjà évoqué dans ce blog, continue à préoccuper les milieux archéologiques et muséaux, que la promulgation de lois, telles la Loi sur le transfert des biens culturels (LTBC), ne semblent pouvoir endiguer. Mercredi 27 novembre, le cercle neuchâtelois d’archéologie de Neuchâtel, mieux connus sous le nom « ArchéoNE », avait invité Marc-André Haldimann, archéologue et chercheur associé à l’Université de Berne,  pour présenter une conférence  intitulée : « La question du pillage archéologique : un viol collectif de la mémoire de l’humanité », dont le sujet fait écho à l’émission de radio “Monumental” du 13 octobre dernier.  Au-delà des milliards de revenus  générés par le trafic illégal des antiquités provenant de régions qui sont au cœur de l’héritage culturel de l’humanité, le conférencier à évoqué les motivations qui poussent un individu à faire des fouilles illégales sur un site archéologique, comme celui d’Apamée en Syrie, dont le conférencier, par ailleurs expert fédéral en archéologie méditerranéenne pour l’Office Fédéral de la Culture, a montré l’ampleur des destructions. Si une personne ne dispose plus d’une source de revenus, parce que son pays est en guerre, la tentation est grande de chasser les trésors qui se cachent dans le sol près de chez lui pour s’offrir les moyens de subsister ou de s’exiler à l’étranger avec sa famille.
Detecteur
Image publicitaire pour un détecteur de métaux

Près de chez nous, à côté des pillages en cours au Proche-Orient qui dévastent des sites archéologiques inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco,  les motivations sont d’un autre ordre, mais peuvent, à la base, résulter d’une même nécessité : celle d’améliorer son quotidien. Par exemple, il est facile pour un chômeur  de s’offrir l’un des nombreux modèles de détecteur de métaux et d’ouvrir ainsi sa petite entreprise de prospection. Par le biais d’un site internet, comme e-bay, il pourra écouler à plus ou moins vil prix, les objets de ses collectes.  Ce type de pratique représente  un désastre culturel qui se fait sous nos yeux. Il est urgent d’agir et de trouver une solution à ce vaste problème. Mais quelle solution ? Carotte ou bâton ? La solution « bâton », consisterait  à édicter de nouvelles lois, plus strictes administrativement et dissuasives pénalement. La solution « carotte » pourrait être de donner un statut, voire de récompenser ou de verser un salaire aux prospecteurs présentant leurs découvertes aux autorités compétentes et acceptant de respecter scrupuleusement les lois en vigueurs, comme le leur enjoint un site qui leur est dédié comme celui-ci . En tout cas, il faudrait envisager de soumettre l’usage des détecteurs de métaux à un permis, comparable à celui du port d’arme.  Ainsi cela permettrait de contrôler la vente de ces appareils, reviendrait à en interdire l’usage à des fins non professionnelles et freinerait pour le moins l’expansion du phénomène de la prospection et des fouilles illégales.