Monthly Archives: February 2007

Survival of the fittest

Quel rapport y a-t-il entre une boisson gazeuse en bouteille ou en cannette, un homme préhistorique et un Tyrannosaurus rex. D’un point de vue temporel, aucun. Pourtant, inspirés autant par les dessins humoristiques de Gary Larson que par le succès du film Jurassic Park, les publicitaires aiment associer des produits contemporains avec des éléments préhistoriques, quitte à associer des terribles sauriens disparus il y à 65 millions d’années avec une humanité du Paléolithique supérieur tout au plus âgée de 100 000 ans. D’où souvent la nécessité pour l’archéologue d’expliquer à un public non averti que son travail ne consiste pas à découvrir des os de dinosaures.

Survival of the fittest

Les dures lois de la survie

Cependant malgré l’anachronisme évident qui fait sourciller les professionnels, il faut avouer que certains publicitaires ne manquent pas d’imagination pour faire passer leur message. Et quand le but vise à promouvoir une bonne cause, on est prêt à leur pardonner. Ainsi, une fondation canadienne, BC Diary Fondation, a trouvé une manière amusante d’encourager les jeunes consommateurs à boire du lait par une série de petits spots animés mettant en scène un groupe de chasseurs préhistoriques découvrant au hasard de ses pérégrinations des boissons sucrées, connues pour ne pas être très diététiques. Et comme selon la dure loi de la sélection naturelle induite de l’évolution des espèces de Charles Darwin, seuls « les plus aptes survivent », je vous invite à découvrir avec You Tube sur le thème “Survival of the fittest“, pourquoi les amateurs de boissons sucrées ont plus de risques de disparaître. A la suite de ce retentissant succès publicitaire la fondation s’apprête à donner, ce printemps, une seconde chance à son homme des cavernes, qui, reprenant vie après avoir été congelé, se trouve brutalement confronté aux us et coutumes du 21ème siècle. Conclusion : au prochain pot, buvez du lait !

Merveilleuses pyramides

Un concours lancé par le suisse Bernard Weber invite la population mondiale à choisir les monuments méritant le statut de Merveille du Monde. Par l’entremise du téléphone ou d’un bulletin accessible sur Internet, chacun peu voter pour ses monuments préférés. Cependant, Il en coûtera 2 dollars étasuniens. Cette votation permettra d’établir la liste des 7 nouvelles merveilles du Monde. Parmi 77 sites nominés lors d’une précédente étape de sélection, seuls 21 ont été retenus pour l’élection finale. Dans ce choix on trouve, entre autres, la grande muraille de Chine, les statues de l’île de Pâques, le Kukulkan de Chichen Itza au Mexique, le Machu Picchu au Pérou, le Taj Mahal en Inde, la tour Eiffel en France et la statue de la Liberté aux Etats-Unis. Le résultat de cette votation sera promulgué cet été à Lisbonne, le 7 juillet, autrement dit le 07.07.07.

Merveille du Monde

Resterons-t-elles parmi les sept plus grandes réalisations de l’humanité?

L’Egypte craint cependant, que les grandes pyramides du plateau de Gizeh, qui font partie de la sélection finale, ne disparaissent de la nouvelle liste des merveilles du Monde à l’issue de ce processus d’élection. Ce qui, pour les autorités de ce pays et sa population, constituerait un scandale, un scandale d’autant plus grand que c’est la seule des merveilles de la liste d’Antipater de Sidon dressée vers 140 av. J.-C, qui soient encore en état de concourir. Pour rappel, il y avait les jardins suspendus de Sémiramis à Babylone, le temple d’Artémis à Ephèse, la statue de Zeus à Olympie, la tombe du roi Mausole ou Mausolée d’Halicarnasse, le colosse de Rhodes, le grand phare d’Alexandrie et la grande pyramide à Gizeh.

Flamme éternelle

A une semaine de la Saint-Valentin, l’archéologue italienne Elena Menotti, directrice de la cellule d’intervention archéologique de Mantoue, ne pouvait faire de découverte moins emblématique que celle d’un couple de squelettes apparemment tendrement enlacé. La tombe, qui fait partie d’une nécropole, a été mise au jour lundi sur le chantier de construction d’une usine à San-Giorgio dans la banlieue de Mantoue. D’après l’outillage en silex récolté sur place, le site serait daté du Néolithique, entre 4000 et 3000 avant J.-C. Comme Mantoue se trouve assez près de Vérone, il n’en faut pas plus pour que la presse internationale n’évoque la mémoire des amours contrariées de Roméo et Juliette, et de leur dernier baiser.

Love story

Une histoire d’amour préhistorique?

Ce double enterrement d’un homme et d’une femme n’est cependant pas unique. Une des tombes de la Grotte des Enfants de Grimaldi, en Italie, actuellement exposée au Musée d’anthropologie préhistorique de Monaco et datant du Paléolithique supérieur présente dans une attitude assez proche un jeune garçon, d’environ quinze ans avec une femme plus âgée. Hyppolite et Phèdre ?

Réouverture de la Domus Aurea

Après plus d’une année de fermeture pour raisons de sécurité, la Domus Aurea, la magnifique demeure que l’empereur Néron s’est fait construire sur la colline de l’Esquilin à partiellement rouvert ses portes au public hier. Car, si la date de réouverture définitive du site n’est pas encore connue, c’est à la visite du chantier de restauration que les visiteurs sont conviés. Alors qu’avant la fermeture, environ 1000 personnes arpentaient les salles de ce palais impérial, la visite ne peut actuellement se faire que par groupe guidé de vingt personnes. Et comme l’ensemble est en travaux, c’est muni d’un casque que les amateurs d’antiquités peuvent à nouveau admirer de près, grâce aux échafaudages, les fresques en cours de restauration.

Domus Aurea

Aperçu des vastes salles souterraines de la Domus Aurea

La Domus Aurea a été construite par Néron en 64 après J.-C, à la suite du grand incendie de Rome. La propriété impériale s’étendait sur une surface de 80 hectares. Le monument a déjà connu une longue fermeture au public entre 1981 et 1999. Mais cette restauration de 18 ans n’a pas permis de résorber des problèmes constants d’humidité qui ont amené l’apparition d’encroûtements et d’algues sur les fresques. De plus des effondrements se sont produits ce qui a conduit à une nouvelle fermeture en 2005. L’initiative prise par la mairie de Rome et la Surintendance archéologique d’organiser ces visites de chantier est à saluer. Ainsi elle permet aux visiteurs de suivre l’avancement des travaux des restaurateurs et des archéologues et de mesurer les efforts entrepris pour préserver ce monument de ces diverses agressions.

Dirty Indy 007

En décembre 1980, à l’occasion d’une soirée, je retrouvais un camarade qui avait passé trois semaines de vacances en Tunisie. Comme j’étudiais l’archéologie j’eu droit de sa part à une confidence ciblée. Il me raconta que durant son séjour, une équipe de cinéma en tournage dans la région où il se trouvait l’avait recruté ainsi que d’autres touristes de type occidental pour faire de la figuration dans la tunique d’un soldat allemand de la seconde guerre mondiale. Il avait cru comprendre d’après le synopsis du film qu’il était question d’un archéologue à la recherche de l’arche d’alliance. Lorsqu’en 1981, sorti le film « Raiders of the Lost Ark » (Les aventuriers de l’Arche perdue) je compris que cette discussion avait été pour moi, sans le savoir alors, mon premier contact avec le personnage d’Indiana Jones, qui avec son chapeau, sa veste de cuir et son fouet allait devenir pour le grand public l’archétype de l’archéologue.

Indiana et Henry Jones

Les Jones, une dynastie d’archéologues

Harrison Ford, est prêt, semble t-il, à reprendre le rôle d’Indy pour un quatrième opus, pour autant qu’on lui laisse faire claquer le fouet du personnage, car de nouvelles normes de sécurité sur les plateaux de tournage veulent le remplacer par un objet numérique. A ses côtés on pourrait retrouver Sean Connery, dans le rôle de son père, le Dr. Henry Jones. Il semble que l’acceptation de ce dernier tienne quant à elle au scénario qui lui sera proposé. Pour compléter le casting d’autres noms sont évoqués comme celui de Nathalie Portmann, dans le rôle de la fille d’Indy, et de Clint Eastwood dans celui de son frère ou d’un autre archéologue. Si ces rumeurs se confirment, la suite de la saga réunirait sur le même plateau une brochette d’acteurs mythiques avec Dirty Harry donnant la réplique à James Bond et à Han Solo sous le regard de la reine Padme de Naboo. Quand à la mission qui leur sera confiée, le secret demeure bien gardé. Après l’arche d’alliance et le Saint-Graal je ne vois guère que l’orichalque de l’Atlantide comme quête fabuleuse à poursuivre. Pour une réponse, il n’y a plus qu’à attendre le film, produit par George Lucas et confié à la direction de Steven Spielberg. Le début du tournage essentiellement en Californie est prévu cet été pour une sortie en salles en mai 2008.

Révélations sur les bâtisseurs de Stonehenge

Il y a de cela quelques années, on a retrouvé le village des ouvriers œuvrant à l’édification des pyramides du plateau de Gizeh. En septembre 2006, à l’emplacement de Durrington Walls, a été mis au jour un site d’habitat contemporain de la phase initiale de construction de Stonehenge, soit vers 2600 av. J.-C. Cette découverte résulte des fouilles menées dans le cadre du Stonehenge Riverside Project, une vaste étude de l’ensemble de la zone entourant le célèbre cercle de pierres mégalithiques, dans laquelle sont impliquées six universités britanniques. A l’instar de ce qui s’est passé pour la connaissance de la civilisation égyptienne et des pyramides de Gizeh, cette découverte effectuée aux alentours de Stonehenge devrait nous faire connaître davantage la population et la société à l’origine de ce haut lieu de la préhistoire européenne.

Durrington Walls

Champ de fouille d’une habitation de Durrington Walls

Le gisement découvert est situé à 2,8 km de Stonehenge, et se trouve lui-même enclos dans une vaste enceinte circulaire. Les fouilles ont permis de dégager huit habitations, d’une surface au sol de 23m2. Si l’ensemble de la surface enclose est bâti, cela pourrait constituer le plus grand village néolithique de Grande-Bretagne, selon Mike Parker Pearson, responsable principal du Stonehenge Riverside Project. D’autres découvertes importantes ont été réalisées ces derniers mois dans les environs. Pour en savoir plus, des photos et des vidéos sont accessibles sur le site Internet de la National Geographic Society, qui finance une partie des travaux.