Monthly Archives: November 2011

Profession archéologue

Qu’est-ce qu’un archéologue ? C’est une question à laquelle j’ai été confrontée à de nombreuses reprises. En général je réponds que pour les archéologues, c’est comme pour les médecins, il y a des généralistes et des spécialistes. Le point commun entre tous, c’est que chacun vise par ses diagnostiques et ses traitements à mettre au jour une parcelle du passé de l’humanité à travers l’analyse des vestiges laissés par nos prédécesseurs. C’est cette même question que l’exposition « Profession archéologue », inaugurée le 28 novembre 2011 au siège de l’Unesco à Paris, dans le cadre de la 17ème assemblée générale du Conseil international des monuments et des sites, cherche également à donner une réponse.

Exposition “Profession archéologue” (Photos : Pierre Buch)

Le but de cette exposition itinérante est d’aller au-delà des idées reçues concernant notre profession. Pour ce faire, le photographe Pierre Buch a sillonné sept pays européens pour rencontrer les archéologues dans leur cadre quotidien. La Convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique, établie à Malte en 1992, qui donne les bases pour l’établissement de l’archéologie préventive, a changé fondamentalement l’idée que le grand public doit se faire de l’archéologue, encore trop souvent perçu comme un chasseur de trésor à l’exemple d’Indiana Jones, qui a fêté ses trente ans au cinéma, ou celle de Lara Croft, qui a célébré ses 15 ans d’aventures virtuelles. Dans les faits, l’archéologie est plutôt une profession atypique, qui a besoin de reconnaissance officielle, car encore trop souvent assimilée à une forme de dilettantisme. Notre tort, sans doute, c’est d’exercer une profession de rêve, soutenu par notre passion, car l’archéologie est sexy, comme le montre de manière humoristique ce petit film sur YouTube.

Archéovision modélise le passé

« Le colloque Virtual Retrospect 2011 est reporté. Des informations seront données ultérieurement ». C’est par ce message sibyllin sur le site Internet du CNRS que l’on apprend que le colloque biennal organisé par Archéovision, la plateforme technologique 3D de l’Université de Bordeaux 3, qui aurait dû se tenir les 16, 17 et 18 novembre 2011 à l’Archéopôle de Pessac a été renvoyé sine die. En espérant que cette annonce ne cache pas une mauvaise nouvelle, elle me permet de mettre en lumière le travail de l’équipe que dirige Robert Vergnieux, qui collabore actuellement à plus de 100 projets de modélisation 3D. La modélisation, envisagée de manière scientifique en intégrant toutes les données à dispositions permet de recréer, dans un environnement virtuel en 3D, des points de vue que l’on ne peut plus voir, et que l’on a du mal à imaginer autrement.
Archeovision en public
Modélisation devant public du Cirque Maxime

Archéovision regroupe une dizaine de postes de travail, dans le but de disposer d’un panel complet d’intégration des données 3D dans le cadre de recherches en archéologie. Installé dans un bâtiment à côté du centre Ausonius, la plateforme technologique 3D dispose comme outils de travail de scanners pour l’acquisition et la modélisation des volumes, de huit postes informatiques et de logiciels pour la manipulation et la visualisation dynamique des espaces. L’équipe d’Archéovision a créé, entre autres, la représentation virtuelle du Cirque Maxime dans le cadre du projet, Rome Reborn. Grâce à cette modélisation quelques doutes sont apparus quant à la capacité d’accueil de cet hippodrome. Selon les publications faites avant cette restitution, on peut lire que le Circus Maximus pouvait accueillir jusqu’à 250’000 personnes. Or ce que montre le modèle 3D c’est une capacité maximale de 95’000 spectateurs. Ainsi, comme le souligne Robert Vergnieux, la modélisation permet de valider des hypothèses. Aujourd’hui, mon blog Archéo Facts a cinq ans. C’est dans une démarche semblable à celle d’Archéovision que je souhaite poursuivre, avec mon entreprise Archéo Facts, ma présence dans le domaine de l’archéologie.

Le 11.11.11 annonce-t-il la fin du calendrier maya?

Aujourd’hui est une date singulière dans le calendrier grégorien utilisé dans le monde occidental, puisqu’on peut la résumer par une suite de uns, soit 11.11.11. Certains y voient une occasion unique de célébrer leur mariage avec une date dont les couples ainsi formés n’auront pas de difficultés à se souvenir dans l’avenir. D’autres avancent déjà celle du 12.12.12 pour jouer les oiseaux de mauvais augures et annoncer la fin du monde. Ces derniers se voient confortés dans leur croyance par la fin programmée du calendrier maya, le 21 décembre 2012. Les Mayas furent pour l’Amérique ce que les Grecs furent pour l’Occident, la civilisation la plus développée sur le plan des mathématiques et de l’astronomie. Ces connaissances leur permirent de développer un système de calendrier basé sur un ensemble de cycles complets de jours, de mois et d’années.

Modèle de correspondance des cycles calendaires

L’unité de base du système, comme pour nous, est le jour ou kin. La seconde unité, n’est pas la semaine de sept jours, mais l’unial, une série de vingt jours correspondant à nos mois. Dans ce système vigésimal (à base vingt), le troisième niveau de lecture est le tun, qui n’est pas de 20 unials ou 400 jours, mais exceptionnellement de 18 unials soit 360 jours, cycle qui permet de se rapprocher de l’année solaire, qui se termine par un 19ème mois de 5 jours pour compléter l’année. Ce cycle annuel de 365 jours est mis en relation avec un cycle court de 260 jours pour créer un compte long. Ce calendrier complexe se révèle de fait aussi précis que le nôtre puisqu’il permet de donné une date unique à chaque jour qui passe, comme nous pouvons le faire en évoquant, par exemple, le 14 juillet 1789. Sur cette base le début du cycle du calendrier maya, le 0.0.0.0.0 du cycle long correspond au 11 août 3114 av J.-C. et il se terminera le 13.0.0.0.0 du cycle long, soit le 21 décembre 2012. Mais comme la fin d’une année, d’un siècle ou d’un millénaire ne constitue pas pour nous la fin du monde, il en est de même avec le calendrier maya qui amorcera tout simplement un nouveau cycle le 22 décembre 2012. Rendez-vous donc à l’année prochaine !