L’archéologie étudie les vestiges et les traces enfouies dans le sol qui servent à reconstituer l’histoire la plus ancienne de notre passé. Ce rôle de témoins de l’histoire est une des fonctions du sol. Or, comme le montrent les études menées conjointement par l’Office fédéral de la statistique (OFS) et l’Office fédéral du développement territorial (ARE), ce ne sont pas moins de 10’000 m2 de terrain qui disparaissent toutes les trois heures au profit de surfaces d’habitat et d’infrastructure. Le 21 janvier 2011, des représentants politiques de la Confédération, des cantons, des villes et des communes ont présenté à Berne le Projet de territoire Suisse au public. Le Projet de territoire Suisse expose les objectifs et les stratégies en vue d’une meilleure coopération et de l’utilisation durable du sol, ressource limitée. La croissance démographique et économique, ainsi que les exigences nouvelles de chacun en matière de logement, de loisirs et de mobilité ont abouti à une extension des surfaces urbanisées dans de nombreuses régions du pays ainsi qu’au mitage de paysages naguère libres de construction. Les réseaux de transport ont aujourd’hui atteint leurs limites en matière de capacité, de financement et d’impact environnemental. En 2005, l’Office fédéral du développement territorial (ARE) constatait dans le rapport sur le développement territorial que le développement territorial de la Suisse n’était pas durable. Confédération, cantons, villes et communes ont alors décidé d’élaborer conjointement un projet de territoire pour la Suisse. Ce projet vise à établir pour la première fois une conception commune du futur développement territorial de la Suisse, qui soit acceptée par les trois niveaux politiques.
Le Projet de territoire Suisse en consultation
A l’occasion de la conférence de presse du 21 janvier 2011, l’organisation tripartite du projet a donné le coup d’envoi à une vaste procédure de consultation. Le Conseil fédéral, les gouvernements cantonaux, les exécutifs des villes et des communes, les partis, les associations ainsi que les autres organisations et groupes d’intérêt en Suisse et dans les régions frontalières à l’étranger sont invités à prendre position sur cet avant-projet. Au terme de la procédure de consultation fin juin 2011, le Projet de territoire sera adapté sur la base des prises de position reçues, puis adopté sur le plan politique par les partenaires des trois niveaux de l’Etat. Les archéologues, en tant que groupe d’intérêt, ont ainsi jusqu’au mois de juin pour se poser la question de savoir comment l’archéologie peut s’inscrire dans une politique de développement durable qui voudrait promouvoir, entre autre, un usage parcimonieux du sol tout en intégrant exigences écologiques, économiques et sociales. Nous nous devons de participer à ce projet qui s’il est correctement appliqué permettra un développement contrôlé des constructions, et, par voie de conséquence, évitera la destruction aveugle du patrimoine archéologique enfoui.