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De l’archéologie virtuelle à la cyber-archéologie

Du mercredi 25 au samedi 28 septembre 2013, une soixantaine de personnes provenant aussi bien des domaines académique, publique ou privé se sont réunies au Centre culturel européen de Delphes en Grèce pour un atelier international intitulé « Virtual Archaeology, Museums & Cultural Tourism » (VAMCT 2013). Cette réunion organisée par l’Université de l’Egée, présidée par  Ioannis Liritzis et placée sous les auspices du ministère hellénique de la culture et des sports, visait à faire le point sur les nouvelles tendances dans le domaine des technologies numériques en relation avec les musées et le patrimoine culturel. Les quarante interventions grâce à leur origine interdisciplinaire ont permis de couvrir l’essentiel des questions concernant les relations entre les musées, les sites archéologiques, les objets, les technologies numériques et l’Internet et  y ont apporté des  réponses  stimulantes, permettant de se représenter ce que pourrait être l’archéologie virtuelle de demain. La richesse des exposés  présentés  par les divers intervenants  semble être de bon augure pour le grand congrès international Digital Heritage organisé à Marseille du 28 octobre au 1 novembre 2013, où plusieurs participants à l’atelier VAMCT 2013 seront aussi présents.

VAMCT2013
VAMCT 2013 à l’heure des conclusions

Une approche pleine d’avenir est celle de la visite en temps et en lieu réels de sites archéologiques tels qu’ils se présentaient autrefois.  Par le moyen de téléphones intelligents ou de tablettes numériques, les visiteurs sont invités à visualiser en 3D des monuments virtuellement reconstruits ouvrant une fenêtre sur le passé, comme c’est le cas déjà sur le Forum romain à Rome, ou comme sont en train de le mettre en œuvre les partenaires de l’application e-Chronomichani , présentée comme une e-time machine ou e-machine à voyager dans le temps sur l’Agora romaine d’Athènes par la société Diadrasis. Selon Maurizio Forte, un des instigateurs reconnu du concept, l’Archéologie virtuelle  de demain pourrait s’appeler la Cyber-archéologie comme l’indique le titre de son exposé : « From Virtual Archaeology to Cyber-Archaeology : Avatarizing the Past ». A partir des reconstructions en 3D, qui sont à la base des visites  virtuelles, on devrait parvenir à développer de vrais Cyber mondes, à la fois immersifs et interactifs. Grâce aux technologies numériques, ce ne sont pas seulement les constructions qui pourront être recrées mais également les relations entre les individus, les objets et les lieux qui seront  simulées, comme nous le suggère des réalisations comme celle de la visite de la villa de Livie à Prima Porta ou comme l’usage du storytelling dans le projet CHESS présenté par Maria Roussou. Avec de nouveaux dispositifs de vision, comme les lunettes Google ou Oculus permettant une meilleure fusion entre reconstructions 3D et visites virtuelles,  nous pouvons avoir l’espoir de nous transformer bientôt en d’actifs participants et explorateurs de lieux disparus à l’instar d’avatars du présent immergés dans un passé retrouvé.