Category Archives: Jouets

Errare humanum est

En faisant mes achats ce dernier samedi à la Coop, je me suis vu remettre une série de pochettes contenant chacune cinq vignettes à coller dans un album au titre accrocheur : « Voyage dans le monde du savoir ». Comme je suis toujours curieux, même à mon âge, je n’ai pas hésité à acheter pour 3fr.50 l’album de 64 pages pour coller les images offertes et entrer, moi aussi, dans « le monde du savoir » en compagnie de Felix. Je commence tout naturellement à explorer le domaine qui m’est le plus familier : l’histoire. En parcourant les textes, je découvre avec surprise que Néfertiti est devenue un pharaon d’Egypte (elle n’était que l’épouse du pharaon Akhenaton), que Rome était une colonie (de quelle nation ?) avant de se transformer en une gigantesque puissance mondiale, que César s’est déclaré le souverain unique de Rome (alors qu’il n’a jamais pris ce titre) , que l’Empire romain a connu sous Auguste une période de paix qui dura 40 ans (c’est oublier toutes les campagnes militaires sous son règne), que les amazones étaient des gladiatrices célèbres chez les Romains (je pensais qu’elles allaient se faire voir chez les Grecs), que les premières incursions de pirates remontent au 14ème siècle en Egypte (avant ou après J.-C ?), que la ville de Coire est la plus ancienne ville de Suisse (sur quel fondement ?), que la grande mosquée de Djenné (classée dans les édifices remarquables) se trouve au Soudan (pas au Mali ?), et je m’arrête là pour ne pas lasser les lecteurs. Première conclusion après ce rapide survol : ce n’est pas parce qu’une chose est écrite qu’elle est forcément juste, d’autant moins si on lit attentivement le texte pour y dénicher toutes les fautes de syntaxe et d’orthographe, dues sans doute à une traduction fautive et une mauvaise relecture.
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Image de la page d’accueil Internet du « Monde du savoir »

Mais en plus, il y a des images pour accompagner le texte. Comme le dit l’auteure de cet ouvrage, Christina Braun, dans un entretien publié dans le journal Coopération, elle s’est attachée à établir une association idéale entre les textes et les images. J’ai ainsi commencé à coller les images reçues avec mes achats du week-end pour constater que le choix des illustrations n’est pas des plus sélectif. Rien que sur les deux pages consacrées à la Rome antique, une pièce en or du roi Fréderic VIII du Danemark côtoie deux pièces en or présentant des profils d’épouses impériales romaines (est-ce pour nous signaler que les Danois utilisent aussi des lettres latines ?), que la vignette 100, liée au texte « Qui était César ?» présente une statue de l’empereur Auguste, et que celle en relation avec le texte « Qui était le premier empereur ? », où l’image d’Auguste aurait été vraiment à sa place, on découvre une statue de l’empereur Nerva.  De plus ces deux statues ne sont pas des vestiges de l’Antiquité car elles font partie de l’ensemble de statues d’empereurs romains illustres mises en place à Rome en 1932 le long de la Via dei Fori Imperiali par le régime fasciste de Benito Mussolini. Plus loin, dans la partie « les héros et leur époque », l’ouvrage pose la question « Qu’est-ce qu’un murmillo ?» (traduction en français: mirmillon) ; je n’ai pas encore la vignette 113 qui doit l’illustrer, mais l’image du casque posé au-dessus du cadre de la question est manifestement celui d’un hoplite grec stylisé et pas du tout celui d’un gladiateur romain.  Seconde conclusion, à défaut de plonger dans un réel « monde du savoir » comme nous le laisse entendre la publicité faite autour de cette action de la Coop, les enfants, ainsi que leurs parents, pourront au moins découvrir une chose s’ils y prêtent attention, c’est que l’erreur est humaine.

Jouons à “Veni, Vidi, Ludique”

Le projet « Veni, Vidi, Ludique », soutenu par le Fonds national suisse, s’est concrétisé par trois expositions basées sur le thème des jeux et des jouets dans l’Antiquité. La première exposition qui s’est déroulée au Musée romain de Nyon, de mai à octobre 2014, avait pour thème les jeux et les jouets au cours de la vie. La seconde qui a lieu, au Musée Suisse du Jeu, présente jusqu’au 19 avril 2015, un panorama sur la réception de l’Antiquité dans la production contemporaine des jeux vidéo et de plateau. Enfin, la troisième exposition, qui vient de s’ouvrir au Musée romain de Vallon, s’intéresse à la typologie, aux règles et à la pratique des jeux de société dans l’Antiquité. Ce projet est le résultat des recherches que Véronique Dasen, commissaire de l’exposition et professeure d’archéologie classique à l’Université de Fribourg, en collaboration avec Ulrich Schädler, directeur du Musée et privat-docent dans la même Université, ont menées depuis des années sur divers aspect du sujet.
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Ensemble de dés et jetons (Photo : Musée romain de Lausanne-Vidy)

Au centre de la dernière des trois expositions, on découvre un ensemble d’objets: des pions, quatre billes, un osselet et des fragments d’un plateau de jeu en marbre, mis au jour lors des fouilles de la villa romaine de Vallon ainsi que deux dés et 40 jetons en os de la « cache du joueur » découverts à Lausanne-Vidy. Entre jeu de hasard, de stratégie et d’adresse, ou combinant l’un ou l’autre de ces aspects, les visiteurs sont invités, jusqu’au 14 février 2016, à s’initier au jeu des douze points, au jeu des cinq lignes, au jeu des petits soldats ou aux osselets, par l’intermédiaire de fac-similé des pièces antiques. Ils pourront ainsi mesurer le côté amusant de ces jeux venus du passé dont les règles ne nous sont pas toujours parvenues et que les spécialistes ont cherchés à reconstituer par l’analyse approfondie des sources littéraires, iconographique et archéologique. C’est en cela que le travail documentaire d’Ulrich Schädler se montre fondamental, puisqu’il a relevé de manière systématique les centaines de jeux qui sont gravés sur les seuils et dalles de pierre, des bâtiments, des rues ou des places de la ville d’Ephèse en Asie Mineure. Son étude révèle l’importance que les activités ludiques avaient dans la vie quotidienne dans l’Empire romain et dont les découvertes faites à Vallon et à Vidy sont l’illustration.

Journée des femmes et de Barbie

Aujourd’hui, 8 mars, c’est la journée internationale des femmes. Le Musée romain de Lausanne Vidy profite de cette journée pour se poser des questions comme celles-ci ? Les femmes des cavernes s’épilaient-elles le maillot? Les Romaines se lavaient-elles les dents avec de l’urine? A quoi servaient les mouches que portaient les précieuses? Dans un atelier intitulé « Miroir, mon beau miroir », la médiatrice culturelle Loraine Pidoux se penche sur l’histoire de la beauté à travers le temps. A la fin de l’atelier les participantes doivent fabriquer leur propre rouge à lèvres composé de saindoux auquel sont ajoutés des colorants à base de baie, de carottes rouges, de poudre de poterie, de safran, entre autres substances. Loin des revendications contemporaines il est bon parfois de se remémorer ce qu’a pu être la vie de nos sœurs du passé. En parcourant les pages d’encyclopédies en ligne comme Wikipédia et Encarta, on ne peut que se réjouir du chemin parcouru pour arriver à l’égalité des droits entre hommes et femmes. Reste encore à parvenir à la parité salariale, comme l’Equal pay day, du 10 mars nous le rappellera.

Barbie et poupée romaine de Tivoli
Barbie vêtue comme sa sœur antique

En parlant de canon de beauté, c’est demain que Barbara Caylah Millicent Roberts, autrement dit Barbie, fête ses cinquante ans. C’est en effet le 9 mars 1959 que cette poupée mannequin de vingt-huit centimètres de hauteur à été présentée pour la première fois à l’American Toy Fair de New-York. Signalons qu’un site internet est spécialement dédié à son histoire. A propos de cet anniversaire, on lit partout que pour la première fois dans l’histoire elle a permis aux petites filles de se projeter dans leur avenir de femme et non de mère en remplaçant, dans leurs jeux et entre leurs mains, la poupée en forme de poupon de leurs devancières. Il est bon de se souvenir que les jeunes romaines disposaient également de l’équivalent de la poupée Barbie en os ou en bois, plutôt qu’en celluloïd.

Cinquante ans de briques Lego

Les briques Lego ont 50 ans aujourd’hui. C’est en effet le 28 janvier 1958, à 13h58, selon les agences de presse, que Godtfred Kirk Christiansen, le fils du créateur de l’entreprise familiale créée en 1932, Ole Kristiansen, déposait le brevet de ces célèbres briques en plastique multicolores. C’est avec elles que j’ai passé toute mon enfance, et même, une partie de mon adolescence en édifiant, entre autres, des temples grecs, des villas romaines ou des pyramides, ce qui a contribué sans aucun doute à mon intérêt pour l’histoire et à ma vocation d’archéologue. J’aimais également réaliser des labyrinthes, pleins de portes dérobées donnant accès à des passages secrets, au fond desquels, gisaient quelques trésors que mon petit frère devait découvrir après avoir surmonté les embûches que j’avais placées sur le chemin de l’aventurier qu’il manipulait. A l’époque, par la seule force de notre imagination, deux briques carrées, assemblées l’une sur l’autre, représentaient nos personnages. Ce n’est que plus tard que la firme Lego, en plus des briques de base, produisit elle-même ses petits bonhommes, pour répondre à la demande des enfants et à la concurrence des Playmobils.

Indi Lego

Indiana Jones en bonhomme Lego

Depuis 1981, l’aventurier des enfants et des plus grands à un nom, il s’appelle Indiana Jones. Pour répondre à la demande des chasseurs de trésor en herbe, la firme Lego avait créé elle-même un petit bonhomme en forme d’aventurier à moustaches et favoris, dénommé Johnny Thunder, héros des boîtes Lego Adventures. Las, après le succès rencontré avec la franchise de la série Star Wars, et profitant de la sortie le 21 mai 2008 du film «Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal », la firme Lego a pris également une franchise sur les aventures du héros et lance des boîtes à thème avec le nom et l’effigie du célèbre archéologue. Exit son aventurier maison dont les dernières boîtes ont été soldées. Place au seul et unique Indiana Jones. Enfin, comme dans le cas de Star Wars, la firme Activision sortira également un jeu vidéo Lego basé sur les trois précédents volets filmés des aventures de l’aventurier. La sortie du jeu, dont le trailer est déjà en ligne, est prévue le 6 juin, soit à peine deux semaines après le film. Pleins de futurs cadeaux en perspective pour mon fils, afin que vivent encore longtemps, auprès des enfants et des parents, les briques Lego.