La dernière des sept merveilles du Monde à tenir debout, la grande pyramide de Khéops, continue, après 4500 années d’existence, à susciter l’admiration et à éveiller des questionnements sur son mode de construction. Il y a quelques semaines ce blog relayait l’hypothèse intéressante qu’elle puisse être constituée d’une sorte de béton. Le 30 mars dernier, l’architecte français Jean-Pierre Houdin, a présenté à la Géode de la Cité des Sciences de la Villette à Paris une autre façon dont elle aurait pu être bâtie en pierre de taille, malgré tout. L’élément clé de sa démonstration est que pour acheminer les pierres de taille dans la partie supérieure de l’ouvrage les ingénieurs experts de la troisième dynastie de l’Egypte ancienne auraient conçu une série de rampes courrant sous la surface du monument. Ainsi, la Grande Pyramide aurait été bâtie de l’intérieur. Cette habile méthode permet de résoudre le problème de l’énorme rampe extérieure qu’aurait nécessité la mise en place des blocs jusqu’au pyramidion, la pointe sommitale parachevant l’ouvrage, qui culmine à 146 mètres de hauteur. A l’aide d’un logiciel d’imagerie en 3D développé par l’entreprise Dassaults Systèmes, l’ensemble de cette théorie, fruit de huit années de recherche, a été modélisé de manière très séduisante, et est accessible à partir d’un site spécialement dédié à sa présentation: Khéops révélé.
Acheminement d’un bloc par la rampe intérieure de la Grande Pyramide
La revue Sciences et Avenir de ce mois consacre du reste sa couverture et un dossier de seize pages à la présentation de cette nouvelle théorie. La démonstration est si détaillée et convaincante qu’il est difficile de la critiquer. Il faudrait pour cela obtenir des autorités égyptiennes, une fois de plus, le droit de vérifier sur le terrain la présence effective de ces rampes intérieures sous l’épiderme des quatre faces de la Grande Pyramide. En attendant de découvrir enfin, selon une autre hypothèse à vérifier, la quatrième chambre de la pyramide, celle où reposerait la dépouille du pharaon. Force est de constater que le mystère des Pyramides, tel que l’évoquait Jean-Philippe Lauer dans son célèbre ouvrage, n’est pas encore définitivement révélé.