Category Archives: Mondes virtuels

Bienvenue sur l’île d’Okapi!

C’est par des grands panneaux de signalisation «Welcome to Okapi Island» que les avatars des visiteurs sont accueillis sur l’île virtuelle d’Okapi dans SecondLife (SL). Cette île, ou ce « sim» selon le langage des résidents de SL, présente une reconstitution en 3D d’une partie du village néolithique de Çatalhöyük. Le site originel, daté du 7ème millénaire avant notre ère, se trouve au centre de la Turquie, et a été fouillé entre 1961 et 1965 par James Mellaart. Il y a mis au jour des habitations, faites de briques crues et de roseaux, accolées les unes aux autres, et dont le seul accès se faisait à l’aide d’une échelle et d’une ouverture sur le toit. Depuis 1993 un programme international de recherches y est mené, conduit par l’archéologue anglais Ian Hodder. Parmi les participants se trouve une équipe de l’université étasunienne de Berkeley, qui en parallèle conduit depuis 2006 un projet baptisé Remixing Çatalhöyük.

Okapi Island

Vue aérienne sur le village et la campagne virtuels de Çatalhöyük sur Okapi

L’ambition du projet Remixing Çatalhöyük, est d’offrir une plateforme d’échange avec les autres chercheurs divisée en trois parties : une archive pour la recherche, des collections thématiques et une exposition interactive. L’archive pour la recherche comprend plus de 65’000 photos, vidéos et articles en accès libre sous une licence Creative Commons. C’est une véritable base de donnée documentaire en cours de construction, mais déjà en partie accessible. Elle sert de ressource pour la constitution des collections thématiques qui ont pour vocation de présenter au grand public, de manière pédagogique, les recherches archéologiques menées à Çatalhöyük. Enfin, l’exposition interactive, est une autre partie basée sur l’usage raisonné des nouvelles technologies de l’information. Elle se présente sous la forme de bandes dessinées ou dans une visite virtuelle du site dans SecondLife. Après une première présentation publique le 28 novembre de l’année dernière, l’équipe d’Okapi Island prépare, selon son blog, un nouvel évènement ce printemps. Alors, si vous avez un avatar, ne manquez pas de venir leur rendre une petite visite à l’occasion.

La Rome antique ressuscitée en 3D

Ayant eu l’opportunité de fouiller, comme étudiant en archéologie, les vestiges de la Domus Tiberiana sur le Palatin, je me souviens des efforts d’imagination que je devais mettre en oeuvre pour restituer la splendeur passée des monuments de la Rome antique que je côtoyais chaque jour, malgré mes connaissances et mes compétences. Que dire des possibilités de visualisation des visiteurs ordinaires face à ces ruines. Jusqu’à présent, le meilleur moyen de s’en faire une idée d’ensemble était de se rendre au Musée de la civilisation romaine, dans le quartier de l’E.U.R au sud de Rome, pour voir la grande maquette établie entre 1933 et 1974 par Italo Gismondi et montrant l’Urbs sur une surface de 270m2. Bientôt, il y aura mieux. Sous le titre « Rome reborn », littéralement: Rome ressuscitée, l’Université de Virginie, aux Etats-Unis, a mis en ligne quelques vidéos et images fixes issues de la version 1.0 d’une vision tridimensionnelle de la Rome antique.

Rome en 3D

Vue aérienne de la Rome antique (image IATH)

Présentée hier, à la mairie de Rome, par Bernard Frischer, responsable de ce projet d’archéologie virtuelle, la restitution numérique montre l’état de la ville éternelle à l’apogée de l’empire sous l’empereur Constantin, le 21 juin 320 de notre ère. A l’intérieur des 21 km de la muraille d’Aurélien le plan général de la cité a été dégagé et de nombreux espaces publics majeurs, tels le Colisée ou le Forum, ont été fidèlement restitués à partir des nombreuses données archéologiques, iconographiques et littéraires à disposition. Le projet, entamé en 1997, et qui a coûté 2 millions de dollars étasuniens, résulte de l’association d’archéologues, d’architectes et d’informaticiens des universités américaines de Virginie et de Californie, ainsi que d’instituts de recherche italiens, allemands et britanniques. Au fur et à mesure de la poursuite du projet, de nouvelles versions seront mises en ligne. Au final, il devrait être possible de disposer d’une véritable machine à explorer l’histoire et l’évolution de l’urbanisme de la ville éternelle en partant des premières cabanes de l’âge du Bronze final et de la cabane dite de Romulus sur le Palatin datant de l’âge du Fer, jusqu’à la Rome du milieu du 6ème siècle de notre ère. Le 21 avril 2008 est d’ores et déjà prévu, à côté du Colisée, l’ouverture d’un cinéma dédié à la présentation du modèle numérique. Nul doute que les Romains et les visiteurs de demain verront d’un œil plus attentif et connaisseur que jamais les ruines qui se présenteront à leur regard.

Khéops révélé dans Second Life

Le 30 mars, était présenté à la Géode à Paris une nouvelle hypothèse sur la construction de la Grande Pyramide dont ce blog s’était fait l’écho. Un jour plus tôt, le 29 mars, l’agence d’événements Carré Bleu Marine responsable de l’organisation de cet « events » médiatique s’implantait sur Second Life. Pour ceux qui ne connaissent pas cette application, disons que Second Life est un univers en trois dimensions ou 3D que l’on explore à l’aide d’un avatar ou personnage virtuel. Le logiciel développé par la société Linden Lab permet de recréer les environnements les plus divers, de construire des bâtiments et des infrastructures, de mettre en place des animations, de faire des costumes, etc. Et tout cela est fabriqué par les joueurs eux-mêmes. Avec ses multiples possibilités, Second Life constitue un outil intéressant non seulement pour les créateurs de formes, tels qu’artistes, architectes et designers, mais également pour la médiation culturelle et les activités muséales.

Kheops sur Harmonia

En route pour une visite de la Pyramide sur Harmonia

C’est ce que l’agence Carré Bleu Marine a bien compris. Elle a ouvert aujourd’hui 2 mai un espace d’exposition dans Second Life pour révéler la théorie de Jean-Pierre Houdin auprès des millions de résidents que compte cet univers 3D. Pour l’occasion a été recréé un petit échantillon d’Egypte ancienne sur la plage de sable de son île virtuelle appelée Harmonia avec ses obélisques, ses hiéroglyphes, sa barque solaire et bien sûr sa pyramide dans laquelle comme Blake et Mortimer on s’aventure à la recherche de son mystère. Mais l’élément essentiel de la démarche est d’expliquer, en français et en anglais, à l’aide de panneaux d’informations ou en assistant à une projection du monde de « Khéops révélé », présentation multimédia téléchargeable, réalisée par Dassaults Systèmes avec son visionneurs 3D temps réel VIRTOOLS. Une belle découverte à faire avec votre avatar, si vous en avez déjà un, ou comme première étape de votre seconde vie, si vous décidez d’en créer une.

Le mystère des Pyramides, révélé?

La dernière des sept merveilles du Monde à tenir debout, la grande pyramide de Khéops, continue, après 4500 années d’existence, à susciter l’admiration et à éveiller des questionnements sur son mode de construction. Il y a quelques semaines ce blog relayait l’hypothèse intéressante qu’elle puisse être constituée d’une sorte de béton. Le 30 mars dernier, l’architecte français Jean-Pierre Houdin, a présenté à la Géode de la Cité des Sciences de la Villette à Paris une autre façon dont elle aurait pu être bâtie en pierre de taille, malgré tout. L’élément clé de sa démonstration est que pour acheminer les pierres de taille dans la partie supérieure de l’ouvrage les ingénieurs experts de la troisième dynastie de l’Egypte ancienne auraient conçu une série de rampes courrant sous la surface du monument. Ainsi, la Grande Pyramide aurait été bâtie de l’intérieur. Cette habile méthode permet de résoudre le problème de l’énorme rampe extérieure qu’aurait nécessité la mise en place des blocs jusqu’au pyramidion, la pointe sommitale parachevant l’ouvrage, qui culmine à 146 mètres de hauteur. A l’aide d’un logiciel d’imagerie en 3D développé par l’entreprise Dassaults Systèmes, l’ensemble de cette théorie, fruit de huit années de recherche, a été modélisé de manière très séduisante, et est accessible à partir d’un site spécialement dédié à sa présentation: Khéops révélé.

Rampe intérieure

Acheminement d’un bloc par la rampe intérieure de la Grande Pyramide

La revue Sciences et Avenir de ce mois consacre du reste sa couverture et un dossier de seize pages à la présentation de cette nouvelle théorie. La démonstration est si détaillée et convaincante qu’il est difficile de la critiquer. Il faudrait pour cela obtenir des autorités égyptiennes, une fois de plus, le droit de vérifier sur le terrain la présence effective de ces rampes intérieures sous l’épiderme des quatre faces de la Grande Pyramide. En attendant de découvrir enfin, selon une autre hypothèse à vérifier, la quatrième chambre de la pyramide, celle où reposerait la dépouille du pharaon. Force est de constater que le mystère des Pyramides, tel que l’évoquait Jean-Philippe Lauer dans son célèbre ouvrage, n’est pas encore définitivement révélé.

La bourse du tourisme archéologique

Comme je n’aime pas bronzer à ne rien faire, j’ai du mal à concevoir des vacances dans une région qui n’offre aucun potentiel de découverte archéologique. Aussi, pour ma petite famille, lorsque vient le temps de penser à partir se pose la question suivante : Où irons-nous passer nos prochaines vacances ? C’est à cette question que les responsables touristiques des pays du pourtour de la Méditerranée cherchent à nous donner une réponse en se réunissant chaque année à Paestum pour la « Bourse méditerranéenne du tourisme archéologique ». Elle permet la rencontre entre prestataires de service culturel et tour-opérateurs provenant de 13 pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Hollande, Japon, Russie, Suède et Suisse.

Temple de Neptune Paestum

Le temple de Neptune à Paestum

La neuvième édition de cette bourse particulière s’est tenue du 16 au 19 novembre, avec la Grèce comme hôte d’honneur. A cette occasion une exposition, ArcheoVirtual, a présenté à près d’une dizaine de milliers de visiteurs un certain nombre de réalisations illustrant le thème de l’archéologie virtuelle, sous la forme de visites interactives de sites comme ceux de Pompeï, de la via Appia, d’Angkor ou de la Domus Aurea, entre autres. Furent également évoquées les possibilités offertes par les téléphones portables ou les lecteurs MP3 pour télécharger (podcaster) des visites guidées interactives. Le visiteur dispose ainsi de son propre audio-guide ce qui évite des frais de maintenance de matériel pour les institutions patrimoniales. Pour cela, il importe que les régions et les sites culturels qui veulent s’assurer une part du tourisme mondial développent leur site internet ,outil de plus en plus privilégié pour s’informer sur leurs offres et pour préparer le prochain voyage en famille.