Category Archives: Suisse

Le bois, dans tous ses états!

En 2007, comme chaque année depuis 1984 en France, 1994 en Suisse, durant un week-end du mois de septembre, ont lieu les journées européennes du patrimoine. Bien qu’européennes sous l’initiative du Conseil de l’Europe, ces journées ne se déroulent pas forcément à la même date partout. Ainsi, pour la Suisse et la Belgique, cela se passera le samedi 8 et le dimanche 9 septembre. Les français, en revanche, attendront les 15 et 16 septembre. De même, les sujets varient d’un pays à l’autre. Pour la France le thème sera celui des métiers du patrimoine, thème que la Suisse a déjà utilisé en 2002. En Belgique, ces journées seront dévolues au patrimoine militaire. Quant à la Suisse, c’est le bois, dans tous ses états, qui sera à l’honneur cette année.

Enigma La Tène

Extrait de l’affiche « Enigma La Tène »

En ce qui concerne les manifestations organisées par des archéologues lors de ces journées, ils mettront en premier lieu en avant la technique de datation basées sur la mesure des cernes de croissances du bois, autrement dit la dendrochronologie. En divers lieux de la Confédération, comme au laboratoire romand de dendrochronologie à Moudon, au Laténium à Hauterive, à Delémont ou encore à Sutz-Lattrigen et à Zürich des dendrochronologues ou des archéologues expliqueront les bases de la méthode. Au milieu du riche programme rassemblé sur le site internet de l’organisation NIKE à l’attention du grand public, à relever une performance «landart» de l’artiste Ulrich Studer, intitulée « Enigma La Tène », prévue samedi soir, 8 septembre, sur le site éponyme du second Âge du Fer, situé près de Marin dans le canton de Neuchâtel. Mais sans aller jusque là , où que vous soyez, il se passera surement quelque chose près de chez vous. Bon week-end à tous.

Pétition pour les stèles de Sion

S’il existe un complexe mégalithique de référence en Suisse c’est bien celui des monuments et des stèles anthropomorphes du site du Petit-Chasseur à Sion. Ces dernières se présentent sous la forme de dalles de schiste plus ou moins soigneusement taillées et gravées en forme de figures d’ancêtres. Depuis 1976, les plus remarquables d’entre-elles ont trouvé place dans un cadre spécialement adapté à leur présentation au grand public, celui de la Grange-à-l’Evêque transformée dès lors en Musée d’archéologie reconnu loin à la ronde. Pour se convaincre, si besoin était, de l’importance exceptionnelle de ce témoignage pour notre héritage culturel, il suffit de lire la synthèse du professeur Alain Gallay sur les sociétés mégalithiques dans la collection «Le Savoir Suisse». Pourtant, trente ans plus tard, dans le cadre de la future restructuration des six musées cantonaux du Valais la fermeture de cet espace d’exposition est très sérieusement envisagée.

Les stèles du Petit-Chasseur

Exposition actuelle des stèles du Petit-Chasseur (photo: AVA)

Or, comme le dit l’adage : «loin des yeux, loin du cœur». L’association valaisanne d’Archéologie (AVA) craint que ce magnifique héritage ne puisse tomber dans l’oubli au terme de la restructuration en préparation. En effet, dans le projet du futur Musée d’histoire culturelle du Valais, une seule des 29 stèles et un tiers seulement des pièces archéologiques actuellement exposées devraient y trouver leur place. Pour éviter cela, elle a lancé il y a quelques mois une pétition « pour une présentation des collections archéologiques valaisannes en accord avec leur valeur patrimoniale ». La pétition, que l’on peut également soutenir en ligne depuis quelques jours, demande qu’une étude sérieuse sur la présentation permanente des collections d’archéologie du Valais soit réalisée et que les stèles soient maintenues à leur place actuelle tant qu’un projet de remplacement acceptable n’est pas réalisé. D’ici le 31 octobre 2007 l’AVA souhaite réunir assez de signatures venues du monde entier pour infléchir le cœur, que l’on ne souhaite pas de pierre, des autorités cantonales.

Archéologie et écologie, même combat!

Alors que l’office fédéral de l’environnement planche sur différents impôts écologiques, dont une taxe d’incitation sur le CO2, rien pour l’instant n’a été envisagé pour faire payer aux bétonneurs le juste prix des destructions qu’ils occasionnent au patrimoine culturel. Parmi les mesures à envisager, nous pourrions, à l’exemple de la France, demander l’introduction d’une redevance d’archéologie préventive. L’assiette de cette dernière a été redéfinie le 12 juillet 2007 et a été fixée à 0,38 euro par mètre carré durant l’année à venir. Si nous disposions d’une telle redevance en Suisse, compte tenu des 2700 hectares de terrain construits annuellement, ce serait environ 16 millions de francs qui pourraient être alloué à la découverte et à la conservation de notre passé directement menacé par les nouvelles constructions.

Sondages SAP

Sondages archéologiques sur la Transjurane (photo: SAP)

A défaut de pouvoir introduire une telle redevance dans notre pays, l’organisation Archéologie suisse est en passe de créé une commission « Archéologie et aménagement du territoire » qui devrait veiller à ce qu’une partie au moins des engagements pris par la Confédération en ratifiant la Convention de Malte, puisse être tenu, à savoir l’intégration de l’archéologie dans l’aménagement du territoire et les études d’impacts sur l’environnement.
Le patrimoine archéologique encore enfoui, tout comme les ressources naturelles, n’est pas inépuisable. C’est un devoir de société que de le ménager et de se donner les moyens, le cas échéant, de le sauvegarder.

Oui, à l’Initiative pour le paysage

Avec un slogan « De l’espace pour l’homme et la nature » diverses organisations actives dans la protection de la nature et du patrimoine, unissent leurs forces pour faire passer en votation une initiative pour la préservation du paysage. La collecte des signatures a débuté le 10 juillet 2007. Selon l’argumentaire des initiants « la Suisse s’urbanise de façon désordonnée : chaque seconde, un mètre carré d’espace vert disparaît sous le béton de routes, centre commerciaux, parkings et habitations. Cela équivaut à la perte de 10 terrains de football par jour. La périphérie des villages et des villes grignote la campagne. L’accroissement des surfaces bâties entraîne une augmentation de la circulation et des infrastructures routières. Le système actuel d’aménagement du territoire ne parvient pas à enrayer le gaspillage de sol »

Initiative pour le paysage

De l’espace pour l’homme et la nature

Rassemblé derrière l’association «Oui, à l’Initiative pour le paysage », ses partisans demande comme mesure transitoire que la surface totale des zones à bâtir ne soit pas étendue pendant les 20 prochaines années. Pour nous, archéologues, l’aboutissement de cette initiative nous permettrait, enfin, de suivre la cadence imposée par les constructions. Car sur les 2700 hectares de terrain bétonnés annuellement en Suisse une infime minorité peut être sondée par un archéologue du fait non seulement de l’absence de moyens, mais aussi d’une mauvaise intégration de l’archéologie dans l’aménagement du territoire. Alors, signez l’initiative pour le paysage pour nous permettre de léguer un jour aux générations futures une part du patrimoine enfoui des générations passées.

Tous à l’«arCHeofestival»

L’association Archéologie Suisse (AS) fête ses 100 ans ce week-end. Pour marquer cet événement, sous le titre « arCHeofestival », l’ancienne Société suisse de préhistoire et d’archéologie (SSPA) convie le grand public à une grande manifestation en plein air dans la basse ville de Fribourg avec des ateliers, des démonstrations, des jeux et toutes sortes de bonnes choses pour petits et grands. Le programme détaillé est accessible sur le site internet de l’association.

Fribourg

Fribourg, cadre de l’arCHeofestival (photo AS)

A l’occasion de son centenaire, Archéologie Suisse se propose également de créer une nouvelle commission « Archéologie et aménagement du territoire » dont la mission sera de veiller à ce que le patrimoine archéologique encore enfoui puisse être protégé en vertu des conventions internationales et des législations fédérales et cantonales. Rappelons au passage que sept cantons sur vingt-six ne disposent toujours pas d’un service d’archéologie. Pour constituer cette commission, le comité de AS fait appel à la candidature des membres susceptibles par leurs compétences d’aider à la réalisation des objectifs qu’elle s’est fixée selon son règlement. Dans un pays qui voit toutes les trois heures se transformer en surfaces d’habitats et d’infrastructures un hectare de terrain, une telle commission visant à inscrire l’archéologie préventive dans une tâche d’aménagement du territoire conformément à Convention de Malte, est la bienvenue.

Des Suisses en Grèce

Il y a trois semaines le ministre grec de la culture, Georgios Voulgarakis, a signé à Berne un accord bilatéral avec son homologue suisse, Pascal Couchepin, pour régler l’importation et le retour de biens culturels entre les deux pays. Mais avant cela, à Athènes, le 15 février de cette année, le ministre grec avait remis aux représentants de l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce (ESAG) un diplôme de son gouvernement en récompense des activités de cette institution dans le pays depuis 43 ans. A cette occasion le travail des archéologues suisses a été souligné comme un exemple de collaboration culturelle et scientifique.

Erétrie

Détail d’une mosaïque du site d’Erétrie (photo ESAG)

Faisant suite à une mission archéologique commencée en 1964, l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce a été créée en 1975 et s’est vue confiée la fouille du site d’Erétrie. Pour faire mieux connaître son activité elle vient d’ouvrir, en anglais, un nouveau site internet. On y trouve un résumé très complet de l’histoire de la cité, de la préhistoire au siècle passé, ainsi que quelques descriptions des différents chantiers ouverts à Erétrie comme celle de la maison aux mosaïques ou du théâtre (en allemand), de même que la liste complète des publications qui en résultent. A relever également que l’ensemble des rapports annuels de l’ESAG depuis 1964 est téléchargeable au format pdf. Enfin, pour les étudiants intéressés à participer aux travaux en cours ils y trouveront toutes les informations utiles de même qu’un formulaire d’inscription pour devenir des Suisses en Grèce.

Bon anniversaire à la LTBC

Aujourd’hui, 1 juin 2007, cela fait très exactement deux ans que la Loi fédérale sur le transfert international des biens culturels (LTBC) et son ordonnance (OTBC) sont entrées en vigueur. Pour mesurer l’impact de la loi d’application de la Convention de 1970, la Commission suisse pour l’Unesco a réuni hier, à Berne, des juristes, des marchands d’art, des collectionneurs, des conservateurs de musées, des archéologues et des fonctionnaires de l’administration fédérale, pour s’informer et pour débattre sur les détails pratiques de sa mise en oeuvre. Encore faut-il définir ce qu’est un bien culturel ? Pour ce faire, l’Office fédéral de la culture a mis à disposition une petite liste de contrôle permettant de répondre à la question.

Expo Nebra

Objets soustraits au commerce illicite pour le bien de tous

Le constat d’ensemble des participants est réjouissant. Alors qu’il y a peu, la Suisse était considérée comme une plaque tournante du commerce illicite de biens culturels, il semble que la nouvelle législation ait mis un frein à cet état de fait. En outre, la peur des marchands d’art de voir le commerce légal se détourner de la Suisse en raison des nouvelles contraintes imposées par l’obligation de déclaration d’origine des objets prescrit pour offrir un meilleur contrôle et une plus grande transparence des échanges semble infondée, puisque de cinquième marché du commerce de l’art avant la LTBC, la Suisse est passée au quatrième rang depuis. De fait, la LTBC offre une meilleure garantie pour l’acquéreur de bonne foi. De plus, une nouvelle législation de l’administration fédérale des douanes mise en place le 1er mai de cette année, permet d’assurer une meilleure surveillance du passage de frontière des biens culturels, y compris dans les ports francs. L’efficacité de la LTBC doit pourtant encore être mise à l’épreuve à travers l’application des accords bilatéraux avec des états tiers. Pour l’instant de tels accords existent avec l’Italie, le Pérou et la Grèce. A relever, en ce qui nous concerne directement en tant qu’archéologue, que la LTBC s’applique non seulement aux biens culturels d’origine étrangère, mais qu’elle concerne également les antiquités découvertes dans le sol de nos cantons. Ainsi les instruments légaux de répression du commerce d’objets issus de fouilles clandestines, en particulier découvert par l’usage de détecteurs à métaux, s’en trouvent renforcés. Des démarches sont en cours pour imposer le contrôle du commerce de biens culturels effectué par l’intermédiaire des sites de ventes sur Internet.

Voies sans histoire? A voir!

Pendant près de vingt ans, de 1984 à 2003, la Confédération a fait effectuer l’inventaire des voies de communication historiques de Suisse (IVS). Le fruit de ce long travail, pris en charge par le centre pour l’étude du trafic ViaStoria est maintenant achevé et peut être consulté en ligne. Pour fixer cet inventaire dans la législation et prendre, par la suite, toutes les mesures de protection et d’entretien visant à conserver à long terme les éléments essentiels du cheminement, le gouvernement vient de lancer une procédure de consultation relative au projet d’ordonnance sur la protection des voies de communication historiques de Suisse (OIVS). Le projet est en consultation jusqu’au 31 août 2007. Selon ce projet d’ordonnance, la publication et la consultation de l’inventaire, compte tenu du grand volume de données, doit se faire de manière électronique et non sur papier. A l’heure actuelle l’interrogation sur Internet de ces informations est libre, mais il se pourrait qu’à l’avenir une taxe soit perçue pour couvrir les coûts imputables à la publication électronique. Souhaitons que l’intérêt général de faire connaitre l’histoire des itinéraires au grand public conduira la Confédération à renoncer à prélever une telle taxe.

Pont Saint-JeanÂ

Le pont Saint-Jean à Saint-Ursanne

L’inventaire mis en ligne par l’Office fédéral des routes (OFROU) se présente sous la forme d’un système d’information géographique (SIG), dont les objets constituent un recueil d’itinéraires entre deux lieux. D’après un principe commun à tous les inventaires fédéraux, l’IVS classe les voies historiques en trois catégories : nationale, régionale et locale. Pour l’instant, seuls les objets d’importance nationale ont été étudiés en détail. Il incombera aux cantons de compléter les fiches d’inventaire pour les objets d’importance régionale et locale. Chaque parcours d’importance nationale est muni d’une description plus ou moins détaillées et reporté sur une carte de terrain pouvant aller jusqu’à l’échelle 1 :25’000 selon un modèle standard. Comme en rend compte la bibliographie en relation avec les descriptions données pour chaque itinéraire, les fouilles archéologiques de ces dernières années ont permis d’attester et de reconnaitre la structure de nombreuses voies de communications. On ne comprend dès lors pas pourquoi la société Archéologie suisse ne figure pas parmi les organisations de la protection de la nature et du patrimoine invitées à donner leur avis sur le projet d’ordonnance. Nonobstant cela, cette plate-forme de documentation interactive montre la voie à suivre pour diffuser l’information au plus grand nombre. On peut souhaiter par la suite la mise en place d’une interface de type participatif pour étoffer et compléter les descriptions et pourquoi pas, au final, un inventaire des voies de communication historiques de Suisse sous la forme d’un wiki pour mettre en commun les connaissances et les documents de tout un chacun.

Hellènes et Helvètes s’accordent

Près de deux ans après l’entrée en vigueur en Suisse de la Loi sur le transfert des biens culturels (LTBC), la Confédération, par l’entremise de Pascal Couchepin, chef du département fédéral de l’intérieur, a signé, aujourd’hui 15 mai, un accord bilatéral avec la Grèce sur le retour et l’importation de biens culturels avec le ministre grec de la Culture, Giorgos Voulgarakis. Des accords de même nature ont été signés avec l’Italie et le Pérou à la fin de l’année dernière.

Parthénon de BÂle

Moulages des frises du Parthéon à Bâle

La Loi sur le transfert des biens culturels représente l’application par la Suisse de la Convention de L’Unesco de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels. N’ayant pas eu une approche impérialiste de la Culture, la Suisse ne dispose pas dans ses collections publiques de grands monuments de l’antiquité grecque en demande de restitution comme on en trouve à Paris, Londres ou Berlin. Si la Skulpturhalle de Bâle permet certes d’apprécier la puissance artistique des frises du Parthénon, la présentation ne constitue au demeurant qu’une copie en plâtre des fragments d’origine. A défaut de voir la Grande-Bretagne restituer les frises originales enlevées par Lord Elgin en 1801, la Grèce devrait s’inspirer de la présentation bâloise pour offrir quelque chose à voir du Parthénon aux futurs visiteurs du nouveau Musée de l’Acropole à Athènes. Initialement prévu pour être ouvert à l’occasion des derniers jeux olympiques en 2004, puis ce printemps, le nouveau musée, conçu par l’architecte franco-suisse Bernard Tschumi, ne devrait être inauguré que l’année prochaine, selon l’invitation pour 2008, que vient de transmettre le ministre grec de la culture à son homologue suisse.

La Pierre-à-Mazel a déménagé

Pour des raisons économiques et politiques, les archéologues et les conservateurs du patrimoine bâti ne peuvent empêcher des grands projets de constructions et d’infrastructures de se réaliser même s’ils menacent directement des vestiges du passé. Ainsi doivent-ils bien souvent se résoudre à la destruction de témoignages anciens pour faire place au progrès, lorsqu’il prend la forme d’un barrage, d’une autoroute ou d’un centre commercial. Dans le meilleur des cas un relevé du bâtiment ou une fouille du gisement pourra être exécutée avant la destruction. Mais une autre solution, si l’on tient vraiment à la conservation du monument peut être envisagée : le déménagement. Tout le monde a en mémoire le déplacement des temples d’Abou Simbel et de Philae, lors de la construction du grand barrage d’Assouan. Un ancien pont de Londres fut aussi déplacé pierre à pierre aux Etats-Unis. De façon beaucoup plus modeste c’est cette solution que les Travaux publics de la ville de Neuchâtel, en Suisse, ont choisi de privilégier dans le cas de la Pierre-à-Mazel.

Pierre-à-Mazel

La Pierre-à-Mazel sur son nouvel emplacement

Ce rocher, qui était autrefois un petit îlot rocheux du lac de Neuchâtel, a été désigné le 10 mai 1537, par Jeanne de Hochberg, comtesse souveraine de Neuchâtel, pour marquer la limite orientale du rivage concédé aux bourgeois de la ville du dit lieu. L’extension de la cité s’étant opérée par des remblayages successifs sur le lac, entre le 18e et le 20e siècle, de même que par la fusion avec une petite commune limitrophe, a fait perdre au rocher et son statut d’îlot, et celui de borne communale. De plus, les remblais ne laissaient plus apparaître depuis cent ans que son sommet. Enfin, en 2003, le projet de construction d’un centre commercial et du nouveau stade de la Maladière devait signifier la disparition définitive du rocher. Pour éviter l’irrémédiable et la perte d’un monument naturel à valeur historique, la décision fut prise en 2004 de prélever lors du chantier de construction le sommet du rocher pour le garder en témoignage. Cette borne insolite a été déplacée il y a quelques jours de 2 km en direction de l’est, et, aujourd’hui, 470 ans après Jeanne de Hochberg, une petite cérémonie a rendu au sommet du rocher son rôle de borne frontière. Ce vestige à rejoint, du même coup, d’autres témoins du passé rassemblés dans le parc archéologique en plein air du Laténium, le musée cantonal d’archéologie de Neuchâtel, sis sur la commune voisine d’Hauterive.