L’Irak se trouve au cœur de la Mésopotamie, le pays entre les deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate. C’est également la région du début de l’histoire et de la civilisation, une terre ayant accouché de la première écriture et des premières villes. La guerre en Irak est une vraie catastrophe pour notre héritage culturel. Cela a commencé dès les premiers jours de la prise de Bagdad par le pillage du musée d’archéologie sous le regard indifférent des troupes étasuniennes. Plus que le vol et la destruction de nombreux objets déposés au Musée archéologique de Bagdad, c’est également tous les vestiges encore présents dans le sol irakien qui sont aujourd’hui menacés.
Retour des touristes à Ur en Irak (image: confluence.org)
Tout ce que le régime tyrannique de Saddam Hussein avait réussi à préserver, à savoir l’héritage unique des cultures mésopotamiennes, a commencé à souffrir dès 1991 et la première Guerre du Golfe, en raison des bombardements intensifs de l’aviation alliée. Mais ce n’est rien par rapport à ce qui se passe aujourd’hui. Le laisser faire de l’administration actuellement en place, conduit a un pillage systématique des 1500 sites connus, ainsi que de 10’000 sites inconnus de la communauté archéologique, mais pas des pilleurs. Dans un pays ravagé par l’insécurité et la pauvreté cette richesse archéologique offre à une population acculée aux expédients un moyen de gagner quelques revenus pour le plus grand profit du marché international des antiquités. Un faible espoir subsiste cependant: celui de voir appliquer la résolution 1483 de l’ONU qui interdit le commerce et l’exportation des antiquités irakiennes et pour laquelle Interpol a créé une cellule spéciale. On peut rêver.