Sous le titre: Fouiller pour détruire, est-ce bien utile? le mensuel français Le Monde diplomatique de ce mois nous offre une petite réflexion sur l’archéologie préventive, sous la plume de Nicole Pot, qui doit connaître le sujet puisqu’elle est, depuis 2003, la directrice générale de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Elle constate qu’il est parfois difficile de faire comprendre la légitimité de son action aux aménageurs, qui, en France, doivent contribuer au financement des fouilles.
Après une fouille à Augst, l’aménageur reprend la possession du terrain (image ARS)
Rappelons que les bases de l’archéologie préventive repose sur la Convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique, signée le 16 janvier 1992 à La Valette, capitale de l’île de Malte. En préambule, cette convention commence par rappeler “que le patrimoine archéologique est un élément essentiel pour la connaissance du passé des civilisations et elle reconnaît que le patrimoine archéologique européen, témoin de l’histoire ancienne, est gravement menacé de dégradation aussi bien par la multiplication des grands travaux d’aménagement que par les risques naturels, les fouilles clandestines, ou encore l’insuffisante information du public”. En conséquence elle affirme “qu’il importe d’instituer, là où elles n’existent pas encore, les procédures de contrôle administratif et scientifique qui s’imposent, et qu’il y a lieu d’intégrer les préoccupations de sauvegarde archéologique dans les politiques d’urbanisme, d’aménagement du territoire et de développement culturel “. La fouille sera donc d’autant moins une destruction, que l’on aura pu l’intégrer au plus tôt dans les études d’impacts des projets de construction et dans les préoccupations des aménageurs du territoire. Il faut prendre conscience que la matière première de l’archéologue, le site archéologique, n’est pas renouvelable et que tout site détruit sans être fouillé, constitue une perte définitive pour notre connaissance du passé.