Une équipe de recherche archéologique internationale, composée de chercheurs marocains de l’Institut National des Sciences et du Patrimoine (INSAP), anglais de l’Université d’Oxford, français du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), allemands du Römisch-Germanisches Zentralmuseum (RGZM) et australiens de l’Australian National University (ANU) vient d’annoncer la découverte dans la grotte des Pigeons, près de Taforalt dans la région de Berkane au Maroc, des plus anciens éléments de parure connus à ce jour, puisqu’ils dateraient d’au moins 82’000 ans avant notre ère. Ces éléments de parure consistent en des coquilles de mollusque perforées en leur centre, de l’espèce Nassarius gibbosulus, dont une douzaine d’exemplaires a été mise au jour depuis trois ans. De plus, les coquilles retrouvées ont une couleur rougeâtre, due à l’application volontaire d’ocre, et, elles présentent une légère usure au même endroit, preuves, selon les chercheurs, de leur utilisation comme pendentif.
Vue intérieure de la grotte des Pigeons
La grotte des Pigeons s’était déjà fait connaître, il y a quelques années, par la découverte de restes humains en contexte funéraire datés entre 12’000 et 11’000 avant notre ère. Si la datation bien plus ancienne des mollusques est confirmée, il ne restera plus à l’équipe d’archéologues, co-dirigée par le marocain Abdeljalil Bouzouggar et l’anglais Nick Barton, que de trouver les vestiges des porteurs de ces parures. La découverte de ces individus nous permettrait, le cas échéant, de compléter nos connaissances sur le groupe humain qui peuplait l’Afrique du Nord au début de l’émergence d’Homo sapiens. Nul doute alors que l’on entendrait à nouveau parler de la grotte des Pigeons.