Alors que l’office fédéral de l’environnement planche sur différents impôts écologiques, dont une taxe d’incitation sur le CO2, rien pour l’instant n’a été envisagé pour faire payer aux bétonneurs le juste prix des destructions qu’ils occasionnent au patrimoine culturel. Parmi les mesures à envisager, nous pourrions, à l’exemple de la France, demander l’introduction d’une redevance d’archéologie préventive. L’assiette de cette dernière a été redéfinie le 12 juillet 2007 et a été fixée à 0,38 euro par mètre carré durant l’année à venir. Si nous disposions d’une telle redevance en Suisse, compte tenu des 2700 hectares de terrain construits annuellement, ce serait environ 16 millions de francs qui pourraient être alloué à la découverte et à la conservation de notre passé directement menacé par les nouvelles constructions.
Sondages archéologiques sur la Transjurane (photo: SAP)
A défaut de pouvoir introduire une telle redevance dans notre pays, l’organisation Archéologie suisse est en passe de créé une commission « Archéologie et aménagement du territoire » qui devrait veiller à ce qu’une partie au moins des engagements pris par la Confédération en ratifiant la Convention de Malte, puisse être tenu, à savoir l’intégration de l’archéologie dans l’aménagement du territoire et les études d’impacts sur l’environnement.
Le patrimoine archéologique encore enfoui, tout comme les ressources naturelles, n’est pas inépuisable. C’est un devoir de société que de le ménager et de se donner les moyens, le cas échéant, de le sauvegarder.