Une collection unique d’idoles féminines de l’Orient Ancien, s’étendant sur une période de 10?000 ans, sont rassemblées au Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg (MAHF) le temps d’une exposition, qui se tient jusqu’au 6 avril 2008, intitulée « L’Eternel féminin ». La plupart des 300 œuvres présentées sont des originaux provenant des collections Bible + Orient de l’Université de Fribourg. Des idoles néolithiques à la Vierge Marie, en passant par Isis, Artémis et Ashéra, on réalise l’importance de la femme dans l’histoire des religions, mêmes monothéistes.
Des représentations de l’éternel féminin (photos : MHAF)
L’exposition apporte sur cette dernière, Ashéra, un éclairage intéressant puisque le commissaire de l’exposition, Othmar Keel, n’hésite pas à la présenter comme la compagne de Yahvé. Il se fonde d’une part sur des découvertes archéologiques qui montrent la présence dans les habitations de Judée entre le 8e et le 7e siècle avant notre ère, de nombreuses statuettes d’une divinité féminine à la poitrine protubérante (image ci-dessus à gauche), et, d’autre part, sur un examen minutieux des écrits bibliques où son nom apparaît cité à trente-neuf reprises, montrant l’importance de son culte à cette époque. L’hypothèse d’un couple divin Yahvé-Ashéra a été lancée par la mise au jour, lors des fouilles de 1975-76 du site de Kuntillet’Ajrud dans le nord du Sinaï, d’une inscription sur une poterie portant la dédicace à «Yahvé de Samarie et son Ashéra ». Pour en savoir plus sur l’Eternel et son pendant féminin lire le livre d’Othmar Keel paru aux éditions Labor et Fides «L’Eternel féminin, une face cachée du Dieu biblique» qui sert de catalogue à l’exposition.