Voici revenu le temps des vacances et des touristes, et deux correspondants de l’agence Associated Press ont fait ces derniers jours leur dépêche sur la menace qu’engendre l’afflux de visiteurs sur deux sites archéologiques majeurs de l’Amérique du sud : la citadelle du Machu Picchu au Pérou et les statues géantes de l’ île de Pâques au Chili. En direction du premier, ce ne sont pas moins de 800’000 personnes qui s’y sont rendus l’année dernière, alors que le second fut visité par 52’000 personnes. Si l’on en croît les dépêches, le touriste est perçu par certains archéologues comme un ennemi qui met en péril la sauvegarde à long terme de ces monuments, en raison de ses passages répétés avec ses chaussures de marches, alors que ces sites, comme le dit l’un des archéologues concernés, ont été construits pour des gens en sandales et pieds nus. Les maux dus au tourisme de masse, dont on se plaint également ailleurs, sont connus : surfréquentation, urbanisme sauvage, vandalisme, pillage; reste à trouver le remède.
En route pour le Machu Picchu ! (photo :Flickr)
Le remède, comme cela a pu être éprouvé dans des sites comme Pompéi ou Stonehenge, l’Alhambra ou Angkor, réside dans la constitution d’un plan de gestion des sites qui permet de concilier les intérêts de tous les acteurs en présence, à savoir les populations et les autorités locales, les conservateurs du patrimoine et les milieux du tourisme. Du reste le centre du patrimoine mondial de l’Unesco, qui ouvre aujourd’hui à Québec, la 32ème session de son comité, oblige désormais tout candidat à l’inscription au patrimoine mondial de fournir avec son dossier un tel plan de gestion, sachant que si l’on veut un réel développement durable du patrimoine il faut pouvoir accorder les aspects économiques, environnementaux et sociaux des sites classés. Le touriste n’est pas un ennemi, il faut juste apprendre à le guider.