Hier, ont été communiqué les résultats préliminaires de l’expédition TerraSubmersa. Cette mission archéologique de l’Université de Genève et de Planet Solar s’est achevée la semaine passée. Menée par des archéologues de l’Université de Genève en collaboration avec le Service grec des Antiquités sous-marines, le Centre hellénique de recherche maritime, l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce et le Laténium de Neuchâtel, cette expédition avait pour objectif d’explorer les paysages préhistoriques engloutis par les eaux dans le golfe de Nauplie, dans la presqu’île du Péloponnèse en Grèce dans la perspective d’y relever les vestiges d’anciennes occupations humaines. C’est à l’aide du catamaran solaire Planet Solar et du bateau de recherche grec, Alkyon, que les scientifiques ont pris des mesures géophysiques et ont réalisé des fouilles subaquatiques dans la baie de Kiladha, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Nauplie pendant près de deux semaines. Un petit film réalisé par un drone de la société La Souris verte permet de visualiser le cadre paysagé de cette mission.
PalnetSolar en vue de la grotte de Franchthi
Cette campagne archéologique sous-marine a été placée sous la direction de Julien Beck, chargé de cours au Département des sciences de l’antiquité de l’Université de Genève. La zone qui a été choisie pour cette prospection est située dans les abords de la grotte de Franchthi, sur la rive nord de la baie de Kiladha. Cette grotte est connue pour avoir été occupée durant près de 35 000 ans, du Paléolithique moyen au Néolithique. Au cours de ces millénaires, le niveau de la mer a considérablement varié. Il était environ 120 mètres plus bas à la fin de la dernière glaciation, il y a environ 20 000 ans. C’est pourquoi il y a de bonnes raisons de croire que des vestiges correspondant aux premières occupations humaines sédentaires se trouvent actuellement sous les eaux limpides de la baie en contrebas de l’ouverture de la grotte de Franchthi. Les mesures géophysiques réalisées entre autres à l’aide d’échosondeur à multifaisceaux, d’un sonar à balayage latéral et des données GPS ont permis de dresser une topographie détaillée des anciennes zones côtières et à mettre en évidence des surfaces qui pourraient correspondre à des paléo-plages. A l’aide de ces données, il sera possible de réaliser des fouilles subaquatiques telles que celles menées depuis plus d’une cinquantaine d’année dans le cadre des recherches palaffitiques. «Peut-être y trouverons-nous l’un des premiers villages d’Europe», a annoncé avec optimisme Julien Beck.