Daily Archives: 29/02/2020

Y en avait point comme lui

C’est en faisant les courses du week-end que j’ai appris que Gilbert Kaenel, ancien directeur du Musée cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne, a subitement quitté ce monde. Il laisse derrière lui une communauté archéologique en deuil, entre autres celles des chercheurs qui après 2007, date des 150 ans de la découverte du site de La Tène, ont repris l’étude du site éponyme du Second Age du Fer. Du début de la pêche aux antiquités lacustres en 1857, jusqu’à la fin des fouilles en 1917, ce site a livré pas moins de 4500 objets aujourd’hui répartis dans une trentaine d’institutions de Suisse, d’Europe et des Etats-Unis. C’est sous sa direction, qu’un vaste projet de recherche du Fonds national suisse de la recherche scientifique a été mis en œuvre, et s’est concrétisé par la publication d’ouvrages réunis sous le titre : « La Tène, un site, un mythe », dont le 7ème tome, consacré à la collection du site conservée au musée d’Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye, en France, vient de paraitre.
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Avis mortuaire dans ArcInfo du 25.02.2020

Parmi les autres chercheurs pour qui la disparition de celui que l’on appelait aussi Auguste crée un vide, sont celles et ceux attachés à l’étude du site du Mormont. Sur ce site, daté de La Tène finale, soit vers 100 av. J.-C., près de deux cents fosses, refermant un abondant mobilier ont été fouillées entre 2006 et 2011. Deux volumes des Cahiers d’archéologie romande, sous la direction de Caroline Brunetti, viennent de même de sortir. Pour tous ces ouvrages, qui sont en souscription jusqu’au 31 mars, Gilbert Kaenel fut directement impliqué d’une manière ou d’une autre et eu le plaisir de les voir achevés. Mais au-delà du professeur, du scientifique ou de l’éditeur, il fut également « un observateur avisé, amusé, fasciné et attendri du langage et surtout de l’esprit vaudois », comme le décrivait l’exposition du Musée romain de Lausanne Vidy : « Y en a point comme nous. Un portrait des Vaudois aujourd’hui » que lui avait dédiée Séverine André et son copain Laurent Flütsch à l’occasion de sa retraite officielle en 2015. C’est cette image d’épicurien, de bon vivant, que tous ceux qui l’ont connu conserveront de lui.