Si on dit que la musique adoucit les mœurs, il ne semble pas en être de même, d’une façon générale, de la culture, surtout lorsque des intérêts nationalistes sont en jeu. Ainsi en est-il du temple hindou de Preah Vihear situé sur la ligne de crête de la chaîne des Dangrek sur sol cambodgien, mais dont l’accès est plus facile à partir du territoire thaïlandais. De fait, en raison de cette situation particulière, les touristes doivent s’acquitter d’un droit de visite à la fois auprès des administrations thaïlandaise et cambodgienne. Depuis quelques jours la tension est montée entre les deux pays voisins tant et si bien qu’aujourd’hui des centaines d’hommes, se font faces de part et d’autres de la frontière et que des craintes sérieuses pour la paix sont formulées.
Entrée du sanctuaire de Preah Vihear (image CISARK)
Ce temple vient pourtant d’être accepté le 7 juillet, parmi 26 autres sites, dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, lors de la 32ème session de son Comité qui s’est tenue à Québec. A cette occasion, le temple de Preah Vihear a été reconnu comme un “chef d’oeuvre remarquable de l’architecture khmère”. “Il est très pur dans sa configuration comme dans la finesse de ses décors”, précise le Comité. Il a également encouragé le Cambodge et la Thaïlande à collaborer pour obtenir une nouvelle “inscription transfrontalière” de l’ensemble du site, afin que sa “valeur exceptionnelle” soit conservée. Selon les dernières nouvelles, un comité mixte, dirigé par les ministres de la Défense des deux royaumes, devrait se réunir lundi 21 juillet dans la province thaïlandaise de Srah Keo, pour trouver une issue à la crise et parvenir à un accord sur la gestion du site.