Bien que décédé depuis plus de 3300 ans, à l’âge de 19 ans, Toutânkhamon fait indéniablement partie des peoples de ce siècle, comme nous pouvons le constater. Il y a trois semaines son porte-parole, Zahi Hawass, par ailleurs secrétaire général du Conseil Supérieur des Antiquités égyptiennes (CSA), conviait les médias à une conférence de presse le 17 février 2010 pour annoncer au monde entier les résultats des analyses ADN, anthropologiques et radiographiques pratiquées sur la momie du pharaon ainsi que sur quinze autres momies royales, entre septembre 2007 et octobre 2009. En fait de conférence de presse, il s’agissait plutôt de signaler la publication dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) d’un article cosigné par une dizaine de chercheurs sur les liens de parenté et les pathologies de la famille du pharaon.
Le visage momifié de Toutânkhamon (photo : Ben Curtis)
Les analyses montrent que sur les 15 momies étudiées, en plus de celle de Toutânkhamon, dix faisaient partie de la famille du pharaon. Il apparaît également que ce dernier est bien le fils d’Akhénaton, car il partage avec lui le même groupe sanguin ainsi que des caractéristiques morphologiques communes. En revanche sa mère n’est pas Néfertiti, comme le pensait un grand nombre de spécialiste, mais plus simplement la momie KV35YL, qui pourrait être néanmoins, par le sang, la sœur d’Akhénaton. De plus, l’énigme sur les circonstances exactes de sa mort semble avoir été levée. On avait le choix entre l’assassinat, l’accident ou la maladie. Finalement, Toutânkhamon aurait succombé au paludisme combiné à une maladie osseuse, la maladie de Köhler. Ce diagnostique est étayé par la découverte dans la tombe de cannes pour marcher, ainsi que d’une pharmacie pour l’au-delà.