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Du nouveau sur l’île de Pâques

La revue « Pour la Science » de ce mois de janvier, publie un article intéressant présentant une nouvelle hypothèse sur la déforestation de l’île de Pâques. Celle-ci serait due pour l’essentiel à l’arrivée des rats sur l’île en même temps que les premiers colons polynésiens. Cet animal aurait trouvé sur l’île, couverte à l’origine de cocotiers, un milieu propice à son développement, tant et si bien qu’en quelques années, la population de rat compta plus de trois millions d’individus. Or les rats en rongeant les noix ont empêchés par la même occasion le renouvellement de la forêt.

L’herbe pousse bien autour des Moais

Aussi pour l’auteur de l’article, Terry Hunt, de l’université d’Hawaï, le déboisement de l’île de Pâques serait plus la conséquence de l’action des rongeurs qu’à celle causée par la population humaine de l’île, les Rapanui, que tout le monde connaît grâce à leur entreprise d’édification des statues géantes, les Moais. Un autre résultat de cette étude semble indiquer que la colonisation de l’île a commencé vers 1200 et non en 800, soit quelques 400 ans après la date habituellement avancée jusqu’à présent.
A part cela, si une petite visite virtuelle de l’île de Pâques vous tente, le site ibère arsVIRTUAL vous la propose en anglais ou en espagnol.

Rayon de SOLEIL sur le passé

Aujourd’hui le président Jacques Chirac a inauguré le synchrotron SOLEIL de Saclay, à Saint-Aubin (Essone). Grâce à ce nouvel engin, les scientifiques, dont certains œuvrent pour l’archéologie, disposent d’un formidable outil d’analyse. Dans l’enceinte du laboratoire un groupe de recherche « Matériaux du patrimoine et synchrotron SOLEIL » a été spécialement constitué pour servir d’interface entre physiciens et archéologues.

Le synchrotron SOLEIL en cours de construction

De nombreuses techniques d’analyses peuvent être mise en œuvre en utilisant le rayonnement synchrotron, comme celles basée sur l’imagerie à balayage ou celles dites de champ plein. Notons au passage que la première ligne d’étude opérationnelle est le programme LUCIA qui étudie en micro-spectroscopie X des échantillons de sol. Ce programme de SLS est le fait d’une collaboration initiale entre la France et la Suisse.

Tout sur Toutânkhamon et les autres

Une envie de voir ou de revoir l’une ou l’autre tombe de la Vallée des Rois ? Rien de plus facile. Il suffit d’aller sur le site du Theban Mapping Project et l’envie peut immédiatement être satisfaite. Du reste, c’est à une exploration méthodique de l’ensemble de la rive occidentale du Nil en face de la ville de Thèbes, aujourd’hui Louxor, que nous invite à faire l’équipe de Kent R. Weeks. Issu d’un projet de l’Université américaine du Caire remontant à 1978, la mise en ligne de la documentation a commencé en 2005. Chaque tombe est présentée avec son plan et une série d’images. De plus on peut entendre le Professeur Weeks en faire la description avec, si besoin, une transcription de son commentaire.

Vue de l’intérieur de la tombe de Toutânkhamon (image TMP)

Le site Internet du TMP démontre qu’il est actualisé car il fait état de la découverte en 2005, d’une nouvelle tombe dans la Vallée des Rois, sans pour autant l’avoir intégrée, pour l’instant, à la base de donnée. Cette tombe, mise au jour par une équipe de fouille de l’Université de Memphis sous la désignation KV63, est la première tombe découverte depuis celle de Toutânkhamon (KV62) en 1922, par Howard Carter. Comme dans d’autres lieux du patrimoine mondial, l’ensemble de la Vallée des Rois reçoit un tel flux de visiteurs, 7000 par jour en moyenne, qu’un plan de gestion pour la sauvegarde durable du site a été établi par l’équipe du TMP à la demande des autorités égyptiennes. Parmi les mesures prévues par ces dernières selon une annonce faite récemment par Zahi Hawass, secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, figure la construction à l’identique de la tombe de Toutânkhamon, à l’image de ce qui a été réalisé pour la grotte de Lascaux.

L’art préhistorique européen en ligne

A partir de la découverte en 1879 de l’art pariétal dans la grotte d’Altamira en Espagne, le nombre de cavités ornées recensé n’a pas cessé d’augmenter, si bien qu’il est difficile, de mémoire, d’en faire une liste exhaustive. C’est pour nous faciliter la tâche que des universités et des centres de recherche ont mis leurs ressources en commun pour concevoir une base de donnée de l’ensemble de l’art préhistorique européen du Paléolithique à l’âge du Bronze. Ce corpus, constitué de grottes, de roches, de menhirs ou de tumulus, est dorénavant accessible à partir d’un site Internet spécialement conçu pour cela dénommé EuroPreArt terme acronyme de European Prehistoric Art.

Dalles ornées de Kivik

Dalles ornées du tumulus de Kivik en Suède

La base de donnée constituée actuellement contient 806 sites d’art pariétal ou rupestre, répartis dans sept pays (Danemark, Espagne, France, Irlande, Italie, Portugal, Suède). Les notices pour chaque site sont rédigées en anglais ou dans la langue du pays d’origine du gisement avec un résumé en anglais. Si on ajoute à cela que plus de 2000 photos, dessins ou plans illustrent le propos en relation avec un nombre équivalent de titres bibliographiques, ce site Internet constitue en lui-même une référence sur le sujet.

Le mécanisme d’Anticythère révèle ses secrets

L’un des plus étranges objets que l’Antiquité nous a laissé, est en passe de livrer ses secrets. Depuis l’automne 2005 trois équipes de chercheurs des Universités de Cardiff, Thessalonique et Athènes se sont données comme tâche d’étudier en détail cet objet découvert au fond de la mer près de l’île d’Anticythère entre la Crète et le Péloponnèse par des pêcheurs d’éponges.

Mécanisme d'Anticythère

Partie principale du mécanisme d’Anticythère

Le mécanisme d’Anticythère était composé de 32 roues dentées. Le nombre de dents et les relations d’engrenage correspondent à des constantes astronomiques permettant de calculer la position du soleil et de la Lune, de même que les phases de cette dernière. La précision de l’engin est telle qu’il est possible de prévoir précisément les éclipses de lune et de soleil. Il semblerait également que le mouvement des cinq planètes connues à l’époque, à savoir, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne pouvait également être simulé à l’aide de ce mécanisme, ce qui permettait de les situer leur position par rapport aux constellations du zodiaque.