Monthly Archives: January 2007

Passion du passé

Je pense que Pompéi et Herculanum sont des sites archéologiques que tous ceux qui aiment le passé désirent aller visiter un jour au cours de leur vie. C’est en tout cas ces cités détruites par le Vésuve que je souhaitais le plus ardemment découvrir depuis l’enfance et mon intérêt pour l’histoire et l’archéologie. J’ai cependant dû attendre mes 22 ans pour concrétiser ce rêve de jeunesse et cela grâce à l’intérêt que manifestait ma tante Blandine pour ma vocation. Ainsi, à l’occasion des grandes vacances estivales elle m’invita à accomplir en sa compagnie ce véritable pèlerinage. C’est à bord de sa 2CV qu’au début du mois de septembre nous primes la route en direction de la Campanie. Après une étape à Florence et une autre à Rome nous arrivâmes enfin à Pompéi pour nous installer dans un hôtel donnant sur la place principale et l’église de la Sainte Vierge du Rosaire. Pendant trois jours nous avons arpentés dans les moindres recoins les rues, les monuments et les maisons de Pompéi suivis d’une journée à parcourir Herculanum. En ce temps là , il était possible, moyennant un billet de mille lires de se faire ouvrir par un gardien les portes cadenassées de l’une ou l’autre des plus belles demeures de ces sites.

La grande fontaine des thermes suburbains

Quelques semaines après notre visite la Campanie fut touchée par un sérieux tremblement de terre et, pendant plusieurs années, le nombre de lieux visitables fut drastiquement restreint pour permettre la remise en état des colonnades et des bâtiments qui avaient souffert à la suite de cette nouvelle catastrophe. Ainsi, de nombreuses maisons qu’il nous fut permis de pénétrer lors de notre première visite sont demeurées closes pour cause de restauration ou de conservation et plus question de soudoyer un gardien pour se les faire ouvrir. Les années ont passé. Lorsque je suis retourné en Campanie l’automne dernier avec ma petite famille j’ai appris qu’on pouvait maintenant s’annoncer à l’avance pour se faire ouvrir l’une ou l’autre de ces maisons richement décorées en s’inscrivant sur le site Internet Arethusa. Grâce à ce système de réservation entièrement gratuit il est possible de pénétrer pendant une demie-heure dans une domus ou des thermes de façon privilégiée car pas plus de vingt personnes ne sont autorisées à accéder en même temps dans le même lieu. De fait, nous fûmes seuls lors de nos visites, car ce système de réservation semble encore confidentiel. J’ai pu ainsi faire découvrir Pompéi et Herculanum à mon fils de onze ans qui dès qu’il connu l’existence de ces villes mortes désirait, lui aussi, ardemment les découvrir. J’ai revu peu avant Noël ma chère tante et avec elle j’ai bien sûr parlé de ma dernière visite à Pompéi. Comme elle vient tout juste de disparaître, cette note de blog lui est dédiée. Merci Blandine.

Archéologie aux Kerguelen

L’archéologie ce n’est pas seulement « la science des choses anciennes » mais c’est avant tout une technique d’observation du monde matériel, que la police scientifique, à travers l’approche forensique, nous a emprunté. Aussi, peut-on faire de l’archéologie même en l’absence de vestiges millénaires. Pour s’en convaincre il suffit de suivre l’équipe de Jean-François Le Mouël, chef du service du Patrimoine historique et des Sites archéologiques des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises), qui a entrepris une mission de quatre mois sur les îles Kergelen, posées au sud de l’océan indien près de l’Antarctique. La base de fouille principale est située dans la Baie de l’Observatoire, qui doit son nom à une base établie là en 1874 par une expédition d’astronomes anglais qui s’étaient déplacés aussi loin pour observer le transit de la planète Vénus devant le Soleil, phénomène particulièrement rare puisque après un autre passage de ce corps céleste en 1882, le suivant ne s’est produit que 122 ans plus tard, le 8 juin 2004.

Une partie du site archéologique vue du ciel (note ArchaeObs du 24.12.06)

Jour après jour, et quelque soit la tournure du vent, la mission archéologique internationale aux îles Kerguelen, nous livre son journal de fouille, par l’entremise d’un site Internet, ArchaeObs, rédigé en trois langues : français, anglais et allemand. Ce louable effort de communication plurilingue est a relever. Il est par ailleurs divertissant de suivre quotidiennement l’avancement du travail des fouilleurs et de pouvoir ainsi partager à distance l’évolution de leurs méthodes de travail et de leurs résultats. L’essentiel des vestiges date du 19ème siècle et permet de se représenter à travers les artefacts mis au jour la vie quotidienne d’une expédition scientifique à cette époque. Il sera dès lors très instructif pour les chercheurs de confronter les données récoltées sur le site à celles que donneront les documents historiques de l’expédition astronomique tels qu’ils se trouvent dans les archives officielles.

Du nouveau sur l’île de Pâques

La revue « Pour la Science » de ce mois de janvier, publie un article intéressant présentant une nouvelle hypothèse sur la déforestation de l’île de Pâques. Celle-ci serait due pour l’essentiel à l’arrivée des rats sur l’île en même temps que les premiers colons polynésiens. Cet animal aurait trouvé sur l’île, couverte à l’origine de cocotiers, un milieu propice à son développement, tant et si bien qu’en quelques années, la population de rat compta plus de trois millions d’individus. Or les rats en rongeant les noix ont empêchés par la même occasion le renouvellement de la forêt.

L’herbe pousse bien autour des Moais

Aussi pour l’auteur de l’article, Terry Hunt, de l’université d’Hawaï, le déboisement de l’île de Pâques serait plus la conséquence de l’action des rongeurs qu’à celle causée par la population humaine de l’île, les Rapanui, que tout le monde connaît grâce à leur entreprise d’édification des statues géantes, les Moais. Un autre résultat de cette étude semble indiquer que la colonisation de l’île a commencé vers 1200 et non en 800, soit quelques 400 ans après la date habituellement avancée jusqu’à présent.
A part cela, si une petite visite virtuelle de l’île de Pâques vous tente, le site ibère arsVIRTUAL vous la propose en anglais ou en espagnol.