Le musée des navires vikings d’Oslo est avec environ 450000 visiteurs par année l’institution muséale la plus visitée de Norvège. Il abrite en particulier deux navires, ayant servit de dernière sépulture à des vikings de haut rang. Le premier découvert en 1880 à Gokstad renfermait la dépouille d’un homme dont l’âge estimé est compris entre 50 et 60 ans et qui aurait été un petit roi ou un chef viking vers l’an 900. Le second, mis au jour en 1904, abritait le squelette de deux femmes inhumées en 834 dans un tertre, situé près de la ferme de Lille Oseberg à Slagen, Vestfold dans le sud-est de la Norvège. Les restes de l’homme furent ensevelis à nouveau en 1928 et ceux de deux femmes en 1948 à l’endroit de leurs découvertes respectives dans un cercueil en aluminium protégé par un sarcophage en pierre.
Remise au jour du cercueil d’Oseberg (photo: Peder Gjersoe)
Cette semaine, les archéologues norvégiens procèdent à leur ré-exhumation à des fins scientifiques. Lundi, le sarcophage qui renferme les deux dames a été extrait du sol, et, mardi matin, il a été ouvert pour constater que les deux squelettes sont dans un bon état de conservation bien que le sarcophage ait pris l’eau. Demain, jeudi, ce sera au tour du sarcophage de l’homme d’être retiré du sol, et, vendredi, les experts ouvriront le second cercueil dans l’enceinte du musée des navires vikings d’Oslo. Il sera procédé ensuite à des analyses d’ADN. Les archéologues cherchent en particulier à déterminer s’il existe un lien de parenté entre les deux femmes ensevelies, l’une étant bien plus âgée que l’autre. Certains experts pensent qu’il pourrait s’agir de la reine Åsa et de sa fille, d’autres penchent plutôt pour l’épouse d’un chef viking et sa servante. Dans tous les cas, la communauté archéologique ne peut que remercier ceux qui, il y a bientôt 60 et 80 ans, ont penser à protéger des vestiges de manière à permettre aujourd’hui des analyses qui n’avaient pu être envisagées à l’époque de leur ensevelissement.