Mémoire 21 Valais-Wallis, la fin du début

Après deux années de réflexion, de discussion et de concertation entre spécialistes, dans le cadre des Etats généraux du patrimoine historique enfoui et bâti, Claire Epiney-Nicoud, présidente de l’Association valaisanne d’archéologie (AVA-WAG), cheville ouvrière du projet, a pu présenter à la population le plan d’action pour la sauvegarde du patrimoine. Ce plan a été remis officiellement jeudi 28 avril à la conseillère d’Etat Esther Waeber-Kalbermatten dans le cadre solennel de la Salle du Grand Conseil à Sion. Ayant pu suivre le projet « Mémoire 21 Valais – Wallis » depuis ses débuts, je ne voulais pas manquer cette occasion d’en prendre connaissance en primeur, avant sa publication prévue au mois de juin.  Ce plan a été structuré en sept défis (société, gouvernance, protection intégrée, recherche, conservation, médiation et promotion), réparti en dix lignes directrices d’action. Il en résulte un plan d’action qui s’organise autour de trente-deux mesures à réaliser par étape dans les dix années à venir. Parmi les éléments à retenir, il faut savoir que le patrimoine historique est une ressource non renouvelable, au même titre que certaines ressources naturelles, et à l’exemple de la sauvegarde de la biodiversité, on doit envisager la notion d’archéodiversité, immobilière ou mobilière, constituée de sites archéologiques, de monuments, d’artefacts, d’archives et de documents scientifiques. Une faible promotion du patrimoine historique auprès de la population entraine un manque de compréhension et de soutien, soit en définitive, une perte de légitimité.
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Stèle néolithique du Petit-Chasseur à Sion (Photo : Mémoire 21)

En recevant officiellement ce rapport stratégique, au nom des autorités cantonales, la conseillère d’Etat nous a donné l’espoir dans son message que ce document  « n’est pas le terme mais le début d’un processus ». Bien que parfois difficile à reconnaître, le patrimoine historique enfoui et bâti du Valais peut s’appuyer sur des bases légales solides, comme le démontre l’évaluation présente dans le rapport de la Commission archéologie et aménagement du territoire de l’association Archéologie suisse. L’exemple valaisan est donc utile pour les autres régions du pays, car les bases stratégiques font encore défaut en Suisse pour la protection du patrimoine. Mais, comme l’avertit dans son message Nina Mekacher, représentante de la section Patrimoine culturel et monuments historiques de l’Office fédéral de la culture, « bien des stratégies restent lettre morte ». Le plan d’action doit donc être poursuivit avec persévérance et avec le soutien des acteurs privés et publics. En ce sens le projet « Mémoire 21 Valais-Wallis » va tout à fait dans la direction envisagée par la Déclaration de Namur, adoptée le 24 avril 2015 lors de la 6ème conférence des ministres du patrimoine culturel du Conseil de l’Europe, qui dans son article 2 précise que : « Le patrimoine culturel est un élément constitutif primordial de l’identité européenne ; il relève de l’intérêt général et sa transmission aux générations futures fait l’objet d’une responsabilité partagée ; il est une ressource unique, fragile, non renouvelable et non délocalisable ». C’est aussi pour cette raison que le domaine « relations publiques et médiation culturelle » a été fixé comme l’un des nouveaux axes prioritaires du Message culture de la Confédération pour la période 2016-2020, et dans cette perspective, la démarche entreprise par le canton du Valais est vraiment pionnière et novatrice. Mais il ne suffit pas d’avoir des idées, il faut encore se donner les moyens financiers pour les réaliser. Ce n’est donc que la fin d’un début prometteur. A suivre !


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