La Suisse n’est pas membre de l’union européenne, mais cela ne l’empêche pas de faire partie de l’Europe de la culture, puisqu’elle est membre du Conseil de l’Europe. Ce week-end, comme dans d’autres pays du continent, se tiennent les Journées européennes du patrimoine (JEP). Le thème de cette année pour la 15ème édition suisse est « Ein Tag zum Genissen » ou « Una giornata da gustare » qui devient, de par la poésie attribuée au français « Lieux de délices ». Pour les archéologues pas grand-chose à montrer si ce n’est de proposer à la dégustation quelques mets préhistoriques ou romains en plus de la visite gratuite des musées d’archéologie. A noter cependant la visite, dans le canton de Fribourg, de l’abri sous-roche en cours de fouille d’Arconciel- La Souche avec la reconstitution, grandeur nature, d’un campement mésolithique. Les manifestations sont organisées par les services des monuments historiques et d’archéologie des cantons avec le soutien, entres autres, de la Section patrimoine culturel et monuments historiques de l’Office fédéral de la culture (OFC). Le programme complet est accessible sur le site du Centre NIKE, responsable de la coordination nationale des JEP.
Vue aérienne du site d’Arconciel (photo SAC-FR)
Compte tenu de l’exiguïté de son territoire, avec 9 objets figurant sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, la richesse patrimoniale de la Suisse n’est pas à démontrer. Mais, si dans le cadre des JEP, la Section patrimoine culturel et monuments historiques de l’OFC continue à apporter sa contribution, d’une manière générale, force est de constater dans ce blog le désengagement de plus en plus important de la Confédération dans son soutien au patrimoine historique et archéologique. Ainsi, des 35 millions de francs de moyenne annuelle attribués ces dix dernières pour contribuer à la sauvegarde de ces patrimoines, ce montant n’est plus, cette année, que de 19 millions, ce qui ne permet plus, selon Philippe Biéler, président de l’organisation Patrimoine suisse, de soutenir de nouveaux projets, ni même d’entretenir efficacement le patrimoine existant, ce qui constitue, à terme, un grand danger pour l’entretien du patrimoine du pays. D’où la demande pressante de relever la contribution annuelle de 2009, à au moins 30 millions de francs. Cela permettrait également, en leur donnant du travail, de préserver l’existence et le savoir-faire de nombreux artisans spécialisés sans lesquelles le maintien du patrimoine ne peut se réaliser.