L’oppidum de Corent en attente d’une décision

L’oppidum gaulois de Corent se trouve à une quinzaine de kilomètres au sud-est de la ville actuelle de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, en Auvergne. Il a été occupé pendant près d’un siècle, entre les années 130 et 50 av. J.-C. Des fouilles archéologiques y sont menées chaque été depuis 2001 et permettent une fructueuse collaboration entre chercheurs des Universités de Lumière Lyon 2, de Toulouse Le Mirail, de Lausanne ainsi que de  l’Ecole Normale Supérieure de Paris. Les découvertes réalisées lors de ces travaux apportent un regard nouveau sur le processus d’urbanisation en Gaule, car elles portent sur l’organisation et l’évolution d’une grande ville identifiée à la capitale du peuple des Arvennes, juste avant la conquête romaine. On peut se faire une bonne idée de la richesse de ce gisement en consultant les rapports de fouilles accessibles en ligne sur le site internet de l’association Luern, de même qu’en visualisant les restitutions 3D réalisées par la société informatique « Court-jus production ».

Luern
Page d’accueil du site de l’association Luern

Cependant, malgré l’indéniable intérêt scientifique des recherches menées sur l’oppidum de Corent, la poursuite des travaux sur le terrain est remise en cause, pour la seconde année consécutive, en raison d’une décision de la Commission Interrégionale de la Recherche Archéologique (CIRA) qui refuse de subventionner les travaux de fouilles sous divers prétextes. Matthieux Poux, le professeur en archéologie romaine et gallo-romaine à l’Université Lumière Lyon 2 qui coordonne chaque année ces fouilles, s’est exprimé vendredi dernier sur la tribune publique Agora.Vox. Dans son billet d’humeur intitulé: « Le marteau et l’enclume », il revendique, en particulier, le droit au travail bénévole. Pour ce faire, il demande aux autorités compétentes de reconsidérer leur décision, par l’entremise d’une pétition en ligne adressée à Mme Christine Albanel, Ministre française de la Culture et de la Communication. La pétition est ouverte depuis le 16 mars et le sera jusqu’au 16 avril. Il reste donc un peu plus d’une semaine pour exprimer par sa signature son soutien à cette juste cause.


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