Demain et jusqu’au 7 octobre 2007, sera ouverte à Genève, l’exposition « Gaza à la croisée des civilisations», dans les salles du Musée d’art et d’histoire. Pendant cinq mois, grâce aux efforts des commissaires de l’exposition Marc-André Haldimann et Marielle Martiniani-Reber, le toponyme Bande de Gaza ne sera pas uniquement associé aux épithètes de la violence, mais à celles des civilisations qui se sont succédées sur ce petit territoire de 362 km2 : égyptienne, phénicienne, assyrienne, perse, grecque, romaine, byzantine et islamique. Pour l’occasion sont rassemblés 529 objets issus des fouilles du Département des antiquités de l’Autorité palestinienne, de l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem et de la collection privée de Jawdat Khoudary, plus une amphore à vin de Gaza du Ve siècle ap. J.-C., découverte en 1980 dans les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève par le Service cantonal d’archéologie, artéfact témoignant d’anciens liens chrétiens entre les deux cités.
Lampes à huile byzantines (photo: S. Crettenand)
Cette exposition exceptionnelle, unique par son thème, préfigure la richesse de ce que pourrait être la collection de référence d’un futur Musée national palestinien d’archéologie que l’on envisage de faire construire à l’emplacement du port antique d’Anthèdon, actuel Blakhiah, au nord de la ville de Gaza, ancien débouché de la route de l’encens. Ce projet, encore à la recherche d’une partie de son financement, est d’ores et déjà placé sous le patronage de l’Unesco et l’appui technique et scientifique de la Ville de Genève. Cependant, se trouver à la croisée des chemins, c’est aussi s’exposer aux conflits avec ses voisins. Ainsi, on apprend, qu’il y a très exactement 3475 ans, soit le 25 avril 1468 av. J.-C, la cité de Tell al-’Ajjul sur le territoire de Gaza fut conquise par les armées du pharaon Thoutmosis III. En conséquence, autrefois comme aujourd’hui, malgré nous, Gaza parvient difficilement à échapper à l’actualité de la violence.