Le site archéologique du Mont Bégo dans les Alpes Maritimes en France est depuis longtemps connu du monde archéologique pour conserver sur les surfaces rocheuses de la Vallée des Merveilles plus de 40’000 pétroglyphes. Parmi ceux-ci, un chercheur du Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco, Jérôme Magail, a isolé une série de 36 gravures qui, associée à l’ombre d’une arrête artificiellement taillée dans le roc, tel le style d’un cadran solaire, forment ensemble une sorte de gnomon. En effet, du 21 juin, date du solstice d’été, au 14 septembre, date de la désalpes des troupeaux, le sommet de l’ombre portée par l’arrête vient se poser en fin d’après-midi devant l’une ou l’autre des figures gravées, suivant la marche des jours, et selon un cycle immuable chaque année. Ce phénomène est présenté en animation sur le site dédié à cette recherche.
La roche au gnomon
Les pétroglyphes gravés au pied d’une roche lisse inclinée selon l’axe est-ouest représentent des poignards et des têtes de bovidés. La forme triangulaire des lames de poignards gravés attribuée à un type connu à l’âge du Bronze ancien suggère une datation aux alentours de l’an 2000 av. J.-C. Ce gnomon pourrait ainsi constituer l’un des plus anciens calendriers estivaux du monde. Après les dernières recherches autour de Stonehenge et des autres sites mégalithiques, et surtout après la découverte du disque de Nebra en Allemagne, une telle observation ne surprend guère, mais apporte aux spécialistes, une nouvelle grille d’interprétation pour donner un sens aux figures représentées.