Au 17e siècle, l’évêque d’Usher avait déterminé, en relisant consciencieusement la Bible, que Dieu avait dû créer le monde en 4004 avant son fils. Plus récemment, en refaisant le même comput, les témoins de Jéhova et d’autres mouvements religieux sont arrivés à 4026 avant J.-C. Pour nous autres archéologues, en comptant les anneaux de croissance de générations de chêne, on arrive à remonter le temps plus de 8000 ans avant notre ère. Aussi cela nous fait bien sourire de penser que des arbres ont pu pousser avant que le monde ne soit créé. Mais l’évêque d’Usher ne connaissait pas l’existence des dinosaures et les progrès de la science. Il a donc quelques excuses à sa décharge. Ce n’est malheureusement pas le cas des mouvements religieux qui sont prêts à vouer aux gémonies toute personne pouvant penser que ces terribles lézards ont vécu il y a des millions d’années, en dehors de toute présence humaine, et que les lois de l’évolution les ont fait disparaître comme des millions d’autres espèces avant et après eux.
Quand humains et dinosaures vivaient côte à côte. (photo: Flickr)
Ce n’est bien sur pas la thèse défendue par les créationnistes qui continuent de croire que le monde a été créé en sept jours par Dieu, comme le dit la Genèse, avec toutes ses espèces de plantes et d’animaux, même celles qui se sont transformées depuis en pétrole ou en fossiles. Pour convaincre le public de la justesse de leur thèse, les créationnistes étasuniens ont trouvés les moyens de se construire un vrai musée, à Petersburg au Kentucky, rien que pour montrer, de manière « scientifique » que tout peut s’expliquer, même la cohabitation des dinosaures et des humains. Pourtant là, j’ai un doute. Je ne comprends pas pourquoi un couple de diplodocus monte à bord de l’arche de Noé en 2300 avant J.-C. Ça aurait été tellement plus simple, pour asseoir leur théorie, de leur faire manquer le bateau et d’expliquer ainsi la disparition au cours du Déluge de cette espèce antédiluvienne et de toutes les autres espèces disparues, comme les mammouths et les T-rex.