Entente signée avec eBay

Nous  avons appris, d’après  un communiqué officiel que,  l’Office fédéral de la culture (OFC), en collaboration avec la police fédérale (Fedpol) et l’Association suisse des archéologues cantonaux (ASAC), a signé le 20 octobre 2009 avec la plateforme de vente en ligne eBay un mémorandum qui a pour objectif de prévenir le commerce illicite de biens archéologiques sur Internet. Cela fait suite au projet de surveillance mené sur plusieurs mois par eBay et les instances impliquées (OFC, Fedpol et ASAC), initié lors de l’affaire des tablettes cunéiformes dont la vente avait été bloquée il y a deux ans sur la plateforme de vente. Il faut voir dans cette déclaration d’intention commune l’application par la Suisse des recommandations du groupe d’experts d’INTERPOL pour des biens culturels volés du 4/5 mars 2008 et du 10/11 février 2009 et de l’UNESCO concernant le commerce des biens culturels illicites sur Internet.

Hache en bronze, en vente sur eBay

En signant ce mémorandum d’entente, eBay déclare à n’autoriser à la vente en Suisse que des biens culturels munis d’un certificat établi par les autorités compétentes en Suisse ou à l’étranger. Cette limitation s’applique tout particulièrement aux biens culturels classés dans des catégories à risque, ceux figurant notamment dans les « listes rouges » du Conseil international des musées ICOM, et aux catégories définies dans les accords bilatéraux sur l’importation et le retour des biens culturels conclus avec les Etats membres de la convention de l’UNESCO de 1970. Le respect de cette limitation sera soumis à contrôle. Il y aura encore diffusion d’informations préventives sur le problème du commerce de biens archéologiques issus de fouilles clandestines. Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le transfert des biens culturels (LTBC) en juin 2005, le commerce de biens culturels volés ou provenant de fouilles clandestines est passible de poursuite pénale, indépendamment de leur provenance.

Une carte archéologique pour la Palestine

La bibliothèque digitale de l’université du Sud de la Californie (USC Digital Library) s’est vue remettre le 20 novembre à la Nouvelle-Orléans, le prix de l’archéologie ouverte (Open Archaeology Prize) de l’American Schools of Oriental Research (ASOR) pour la publication en ligne d’une carte archéologique de la Cisjordanie. Fondée en 1900 et hébergée par l’Université de Boston, l’ASOR est une organisation non gouvernementale qui encourage les études sur les cultures du Proche-Orient dans la perspective de favoriser la compréhension entre les peuples de la région. Sponsorisé par l’Alexandria Archive Institute, le prix attribué a pour but, chaque année  depuis 2007, de mettre en évidence la meilleure contribution digitale librement accessible sur l’Internet au grand public et conçue par l’un des membres de l’ASOR.
Searchable Map

Vue générale de la carte

Sous le nom de « The West Bank and Jerusalem East Searchable Map », la carte récompensée  est  consultable par l’entremise de l’application Google Map.  S’y trouvent recensés tous les sites fouillés ou découverts en Cisjordanie depuis plus de quarante ans par les archéologues israéliens et palestiniens. Regroupés au sein du Groupe de travail israelo-palestinien d’Archéologie,  des archéologues  des deux bords ont réunis des données sur près de 7000 gisements  de cette région. Cette base contient pour chaque site archéologique: un nom, une coordonnée SIG, une description de sa nature principale (grotte, tombe, citerne, village, tell, bain rituel, route…), une période d’activité allant du Néolithique à l’ère ottomane, ainsi que des informations sur les personnes l’ayant fouillé ou découvert, de même que des références bibliographiques. L’aboutissement de ce projet, démontre une collaboration réjouissante entre étatsuniens, israéliens et palestiniens et une contribution essentielle dans la perspective de la création d’un état Palestinien, car le riche héritage culturel dont témoigne cette base de donnée est commun aux deux populations principales de la région et ne saurait connaitre de frontières.

D’Alexandrie au Laténium

Le Centre d’études alexandrines (CEA), en Egypte, et son directeur Jean-Yves Empereur, viennent de concevoir l’exposition « Du Nil à Alexandrie » en réalisation conjointe avec le Laténium, à Hauterive (NE) en Suisse. Ouverte depuis hier, 23 octobre 2009, elle le serra jusqu’au 30 mai 2010. Pour une fois, ce ne sont pas les Pyramides ou Toutankhamon qui constituent le pôle d’intérêt d’une exposition sur l’Egypte, ni même les recherches menées à Alexandrie sur le phare ou le tombeau d’Alexandre, mais, de manière tout aussi captivante, la gestion de l’eau potable dans cette mégapole. La visite commence dans  la Vallée du Nil  en Haute Egypte au niveau de la 2ème cataracte et, tout au long d’une descente fluviale au cours de laquelle sont évoqués des aspects de la faune aquatique et de la navigation sur le fleuve, on longe des sites tels Abu Simbel, Philae, Thèbes, Memphis avant d’arriver  à Alexandrie, but du voyage. C’est là que se situe le cœur de l’exposition, puisque de canaux en citernes, et de puits en chadoufs on parvient à comprendre l’importance que peut avoir l’acheminement de l’eau dans une région où l’or bleu est rare et précieux. L’exposition a été placée sous la direction scientifique d’Isabelle Hairy du CEA qui a dirigé également un ouvrage détaillé  de 718 pages, rédigés par les meilleurs spécialistes de l’eau et de son utilisation dans l’Antiquité.
Du Nil à Alexandrie
Extrait de l’affiche de l’exposition

Conséquence des difficultés administratives actuelles pour sortir des vestiges antiques d’Egypte, tous les objets archéologiques présentés en rapport avec l’usage de l’eau, proviennent de collections muséales ou privées de Suisse, comme le Musée d’Ethnographie de Neuchâtel, le Musée d’art et d’histoire de Genève,  l’Antikenmuseum de Bâle et le Musée romain d’Avenches. A l’aide de vidéos, d’images, de plans et de maquettes, il est possible de se faire une bonne idée de la manière dont l’eau du Nil circule dans les entrailles d’Alexandrie. Enfin, la présentation d’inventions antiques dans lesquelles l’eau est partie intégrante, comme la vis d’Archimède, la clepsydre ou l’orgue hydraulique complètent l’attractivité de cette visite. Dès sa clôture en 2010, l’exposition commencera son itinérance à travers le monde et des étapes sont d’ores et déjà prévues en France, en Belgique au Pays-Bas et au Canada.

Rezzable à la rencontre de Toutankhamon

La société Rezzable bien connue parmi les utilisateurs des univers virtuels s’est distinguée dans le monde 3D de Second Life (SL) pour avoir créé des espaces particulièrement  réussis, comme le monde des Greenies. Au mois de juillet 2009, cette entreprise a décidé de quitter SL pour gérer son propre espace virtuel dans le cadre d’OpenSim, métavers ou grid qui reprend l’essentiel de l’architecture logicielle de SL.  De plus, elle vient de s’investir dans un projet fantastique pour les passionnés d’archéologie, car, forte de son expérience dans SL , elle est devenu une des chevilles ouvrières du projet Heritage Key.  Pour ce site elle propose comme première attraction, King Tut Virtual Experience, soit la visite virtuelle de la tombe de Tout-Ank-Amon en 3D. Une fois pourvu d’un avatar, après un court voyage en ballon, on arrive dans la Vallée des rois dont la topographie a été reproduite et,  parmi les entrées des mastabas, en suivant les traces de Howard Carter, on descend dans la fameuse tombe KV62. Quelques objets sont encore en place, les autres sont partis au musée que l’on peut visiter plus tard. A l’intérieur de la sépulture, en enclenchant un audio-guide  on entend en anglais l’histoire de la découverte de la tombe ainsi qu’une description de chacune des peintures murales.

King Tut Virtual Experience

Visite de la tombe de Toutankhamon avec  Heritage Key

Bien sûr, une fois encore, c’est Toutankhamon qui est en vedette.  Comme je l’ai signalé auparavant, on peut voir des vues et des plans de cette tombe dans le cadre du Theban Mapping Project. De même, après sa création en Zurich en 2008, c’est à Hambourg qu’il est possible de découvrir,  jusqu’au 31 janvier 2010, la réplique en grandeur nature des quatre chambres funéraires du pharaon, ainsi que les copies de 2000 objets parmi ceux mis au jour avec la momie. La visite virtuelle, ne présente elle, à l’heure actuelle,  qu’une vingtaine d’objets en 3D, restitués à partir des photos de Sandro Vannini. Mais comme il s’agit d’une version Alpha du programme, il est possible que la collection s’enrichisse d’autres artéfacts plus tard. Cette balade dans la Vallée des rois, mais aussi le long de la Vallée du Nil au 14 siècle av. J-C. ou à l’intérieur d’une galerie cosmique dans laquelle les objets du musée sont magnifiés, préfigure ce que pourrait être l’approche des connaissances  à partir de l’Internet dans un avenir proche, non pas seulement une série de textes,  de photos, de sons ou de vidéos à découvrir en solitaire, mais également un véritable espace social ou images et sons seront à percevoir en immersion en compagnie d’autres vraies personnes représentées par leurs avatars.

Le fabuleux trésor anglo-saxon du Staffordshire

Dès aujourd’hui et jusqu’au 13 octobre 2009, est exposé au Musée et galerie d’art de Birmingham en Angleterre, une partie d’un fabuleux trésors découvert récemment au milieu d’un champ du Staffordshire. L’inventeur du trésor, Terry Herbert, à l’aide d’un détecteur de métaux, a dégagé du 5 au 10 juillet 2009, ni plus ni moins que le plus grand trésor anglo-saxon d’Angleterre trouvé à ce jour. L’essentiel du trésor est constitué de 70 gardes et de 64 pommeaux d’épées ainsi que 650 objets en or, totalisant un poids d’environ 5 kg, de même que 530 objets en argent et une grande quantité de pierres précieuses. L’absence d’objet typiquement féminin est à relever. Selon l’analyse typologique des objets ceux-ci remontent au plus tôt à la fin du 6ème siècle et au plus tard au début du 8ème siècle, ce qui couvre l’ensemble du 7ème siècle, dans un lieu qui, à l’époque, constituait le cœur du royaume de Mercie. A la fin de cette exposition publique, les objets devraient rejoindre le British Museum pour expertise et évaluation.

Staffordshire Hoard
Une partie du trésor du Staffordshire.

Dans un premier temps, comme pour la mise au jour du trésor de Mathay, c’est l’utilisation d’un détecteur de métaux qui aura été à l’origine de la découverte. Dans ce cas également, vu l’importance de la trouvaille, l’inventeur a jugé bon de se tourner vers les institutions archéologiques compétentes, afin que celles-ci puissent faire une observation scientifique du contexte d’enfouissement. Ainsi, dans la plus grande confidentialité possible une fouille put être conduite du 24 juillet au 21 août 2009, amenant à la récolte de la seconde partie du trésor. A cette occasion, je tiens à saluer le dynamisme de nos collègues britanniques qui en moins de trois mois sont parvenus a boucler un premier rapport de fouilles, a établir un inventaire des trouvailles, à monter une exposition destinée au grand public et à mettre à disposition des internautes l’ensemble de la documentation récoltée à travers un mini site Internet spécialement mis en ligne pour l’événement. Sur ce site on trouve des liens pour visionner des vidéos, consulter les rapports et accéder à une série de 634 photographies conservées sur un compte Flickr. Sans aucun doute une procédure à suivre lors de toutes découvertes de cette importance.

Du neuf dans les Journées européennes du patrimoine

Comme chaque année au mois de septembre, 48 pays européens se préparent à sensibiliser leur population à leur culture dans le cadre des Journées européennes du patrimoine (JEP). Pour la Suisse, ces journées se dérouleront les 12 et 13 septembre et seront placées sous le thème « Au fil de l’eau ». Une bonne occasion pour certains services cantonaux d’archéologie de donner quelques informations sur le projet actuel de candidature des sites lacustres au patrimoine mondial de l’UNESCO et de partager quelques connaissances sur la vie des populations préhistoriques du pays. Cela sera le cas bien sûr au Laténium dans le canton de Neuchâtel, d’ores et déjà proclamé futur centre d’information et d’étude sur les populations lacustres, mais cela se fera également dans d’autres cantons, comme ceux de Fribourg, Soleure, Zürich, Argovie et Thurgovie. L’année dernière, ce sont 60’000 personnes qui ont participés aux JEP, en Suisse. Souhaitons qu’il y en ait au moins autant cette année a fréquenter les quelque 200 événements annoncés.

Seengen

Le site de Seengen en Argovie

En France, c’est sous le slogan « On y va tous !» que s’inscrit la 26ème édition des Journées européennes du patrimoine, qui auront lieu un week-end plus tard, soit les 19 et 20 septembre. Dans ce cas également, un site internet permet de manière commode de rechercher des choses à voir ou des activités à faire en fonction d’un thème et du choix d’une région ou d’un département. Parmi les 15’000 sites publics ou privés à visiter, seront entre autres accessibles le Théâtre Gallo-Romain et chantier de fouilles archéologiques de Mandeure dans le Doubs, facilement accessible depuis notre pays. Mais ce qui fait également l’intérêt du site internet dédié à ces journées c’est qu’il donne accès à d’autres moyens de s’informer sur les activités et de partager ses expériences de cette manifestation en animant un blog, en participant au réseau social Facebook, en mettant en ligne ses photos sur Flickr, ou ses vidéos sur YouTube et DailyMotion. Une manière novatrice de participer au JEP, et de démontrer que l’observation du patrimoine est l’affaire de tous et pas seulement des spécialistes mobilisés pour l’occasion.

Dinosaures en pistes

Comme le  week-end dernier, le samedi 29 et le dimanche 30 août 2009, le grand public aura l’occasion, lors de journées portes ouvertes, de découvrir le site à traces de dinosaures ainsi que la doline de Béchat Bovais, près de Courtedoux, dans le canton du Jura. Bien sûr, il ne s’agit pas a proprement parlé d’un sujet archéologique, quoique, au fond de la doline fut dégagé une grande défense de mammouth.  Mais les découvertes de traces de dinosaures effectuées ces dernières années en relation avec la construction de l’autoroute A16, sont réalisées dans le cadre de la Section d’archéologie et de paléontologie de l’Office de la Culture du Canton du Jura, où archéologues et paléontologues partagent les mêmes structures et les mêmes locaux de travail. De ce contact étroit nait des échanges fructueux pour chacun, et un projet  commun de mise en valeur du patrimoine ancien jurassien: PaléoJura.
Traces de dinosaures
Pistes de Dinosaures

Depuis sept ans, les paléontologues bénéficient, au même titre que les archéologues, de l’arrêté du Conseil fédéral du 13 mars 1961 qui assure le financement, par la Confédération, des fouilles sur le tracé des routes nationales. Et sous ce tracé, se trouvent d’autres traces, laissée il y a 152 millions d’années par quelques hardes de dinosaures. Ces traces sont fossilisées dans des calcaires plaquetés datant du Jurassique. Les calcaires plaquetés sont une succession de fines couches calcaires laminées résultant des allées et venues de la mer, comme le montre la présence à côté des empreintes de ridules dues aux vagues, ainsi que de fentes de dessiccation. A l’heure actuelle, ce sont près de 8000 traces de dinosaures qui ont été mises au jour, dont la plupart forment des pistes. Une piste étant la succession d’au moins trois empreintes du même animal. On dénombre à ce jour 400 pistes. Afin de pouvoir observer au mieux ces vestiges en creux,  il vaut la peine d’y aller samedi soir entre 20h et 22h, car les lumières rasantes utilisées permettent de faire ressortir les empreintes qui ne sont pas ou peu visibles de jour. Ambiance spectaculaire garantie, en sus.

Vivez l’archéologie en direct !

Après « l’Archéo, j’en mange » et « Je me pointe au mois de l’archéo », c’est sous le slogan, « Vivez l’archéologie en direct !», que le Réseau Archéo-Québec organise son cinquième Mois de l’archéologie dans la Belle Province. Car si vous ne le savez pas encore, au Québec, le mois d’août  est consacré à l’archéologie. La réalisation du Mois de l’archéologie est rendue possible grâce à la collaboration et au soutien de nombreux partenaires, dont, entre autres, du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, du ministère des Transports du Québec, du ministère du Tourisme du Québec et de Parcs Canada. Une bien belle reconnaissance des milieux officiels pour les membres du Réseau Archéo-Québec qui célèbrent en même temps les dix ans d’existence de leur association.


Vive l’archéologie au mois d’août !

Cette année ce ne sont pas moins de 61 sites, musées, centres d’interprétation et autres lieux à vocation archéologique qui s’ouvrent au public, ce qui représente un ensemble de 111 activités. Sophie Limoges, présidente du réseau Archéo-Québec, remarque que l’intérêt pour le la mise en valeur du patrimoine est grandissant, ce qui s’est traduit en 2008 par  une participation de plus de 20% par rapport à 2007. Cette cinquième édition s’annonce donc sous les meilleurs auspices, d’autant plus que l’intérêt pour participer au Mois de l’Archéo s’est étendu aux Etats-Unis.  En effet les Etats de New-York et du Vermont proposent également quelques activités dans ce cadre pour marquer le passage, il y a 400 ans, de Samuel de Champlain sur la rivière Richelieu et sur le lac qui porte son nom. Pour plus de détails une liste, une carte des lieux, ainsi qu’un calendrier des manifestations sont accessibles sur le site des organisateurs.

Arrêt prolongé à Patras

Le flot de touristes qui débarque et embarque chaque jour à Patras aura dès demain une raison de s’arrêter quelques heures supplémentaires dans cette ville portuaire, qui jusqu’à présent n’était qu’un lieu de passage pour accéder ou sortir du Péloponnèse.  C’est en effet le 24 juillet que le ministre grec de la culture, Antonis Samaras, doit inaugurer  le deuxième plus grand musée archéologique du pays après celui de l’Acropole ouvert le mois dernier. Comme dans le cas de ce dernier musée, dont l’ouverture était initialement prévue en 2004 pour les Jeux Olympiques d’Athènes, celui de Patras aurait du s’ouvrir plus tôt, en 2006, alors que la ville était désignée capitale européenne de la Culture. Heureusement pour ces projets en retard, ni l’un, ni l’autre, n’ont été repoussés aux Calendes grecques.

Musée de Patras
Le nouveau musée archéologique de Patras

Ce nouveau musée, conçu par l’architecte grec Theofanis  Bobotis, aura couté 21,5 millions d’euros. Il occupe une surface de près de 8 000 m2 et présentera les découvertes issues des fouilles régionales de la préfecture Achaia, de la préhistoire à l’époque romaine. De conception très futuriste, comme le montre son portail en forme de dôme recouvert de feuilles de titane, le bâtiment abrite 3 500 m2 de surfaces d’expositions divisés en quatre grandes salles, dont l’une sera réservée aux expositions temporaires. La première exposition du genre devrait être intitulée « Les plantes et la civilisation dans l’histoire de l’Europe » et s’ouvrira l’automne prochain.  Parmi les joyaux du nouveau musée figurent des mosaïques de plus de 300 m2 , ainsi qu’un ensemble de tombes illustrant différents rites funéraires.  Un corridor aérien surplombant les salles devrait permettre à ceux qui ont peu de temps à consacrer à leur visite de parcourir rapidement l’ensemble et offrira également des points de vue intéressants aux autres visiteurs.

Palafittes et Unesco : affaire à suivre !

Le Comité suisse de l’Unesco, l’Office fédéral de la Culture ainsi que l’association Palafittes ont présentés aujourd’hui, lors d’une conférence de presse, leur plan d’action pour l’inscription des sites palafittiques autour de l’arc alpin au patrimoine mondial de l’Unesco. L’inventaire complet dressé pour l’occasion dénombre 968 sites répartis dans six pays : France, Suisse, Allemagne, Italie, Autriche et Slovénie. Une sélection de 152 sites, dont 82 en Suisse et 15 en France, a été établie et porte sur ceux présentant le plus grand potentiel scientifique. Le dossier de candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO intitulé « Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes » sera déposé d’ici janvier 2010. Si tout va bien, la décision finale de l’Unesco devrait tomber à l’été 2011.

Répartition des Palafittes
Carte de répartition des sites palafittiques.

Le mot « Palafittes », habitats des bords du lac ou des zones humides, ne recouvre pas une seule et même culture lacustre. En fait, sous ce terme se distinguent près de 30 groupes culturels différents attribués au Néolithique, à l’âge du bronze et au début de l’âge du fer, datés entre 5000 et 800 av. J.-C. Au plan international, la coordination du projet a été assurée par l’Office fédéral de la culture en collaboration avec Palafittes, une association fondée l’année dernière pour réaliser le dossier de nomination et coordonner les groupes de travail des 15 cantons suisses associés. La candidature est délicate puisqu’il s’agit de prendre en compte les divers systèmes, autorités et procédures des 30 institutions archéologiques des six pays participants. La collaboration aux plans national et international entend promouvoir la conservation à long terme des sites, les échanges scientifiques entre chercheurs, et cherche à sensibiliser le grand public à l’archéologie lacustre.