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La “New Archaeology” est orpheline

Je viens d’apprendre que Lewis Binford, le célèbre archéologue américain, est mort. Il est décédé lundi, mais ce n’est qu’aujourd’hui, au hasard de mes messages sur Twitter, que j’ai pris connaissance de sa disparition. Avec Lewis Binford disparaît l’un des archéologues les plus importants d’un point de vue théorique, et s’il ne fut pas, a proprement parlé, le fondateur de la « New Archaology », il a été l’un des plus efficaces propagateurs de cette nouvelle approche. Une de ses idées fortes est de penser qu’il doit exister une corrélation systémique entre les différentes sortes de vestiges qui se trouvent enfouie dans le sol et le lieu de leur découverte. Il fut aussi un des premiers a utiliser la puissance des ordinateurs et des statistiques dans l’usage de la profession. Enfin, il étendit ses observations archéologiques sur le terrain de l’ethnoarchéologie.
Lewis Binford (1931-2011)
Lewis Binford tel Hamlet

Ses travaux furent une source de réflexion dans ma propre pratique du métier. Il y a quelques années de cela, j’ai eu l’occasion de croiser la route de Lewis Binford, lorsqu’il est passé à Neuchâtel pour rendre visite à mes collègues travaillant sur les vestiges magdaléniens des sites de Champréveyres et de Monruz. C’est dans l’espace étroit du même véhicule que je me suis retrouvé en sa compagnie, avant de partager avec toute l’équipe de Denise Leesch le repas de midi dans un restaurant de la ville. Je n’ai malheureusement pas eu le temps d’échanger avec lui quelques « New Perspectives in Archaology », mais ce blog a pour vocation de les annoncer. Une manière pour moi de rester « In Pursuit of the Past ». Etre, ou ne pas être, telle est la question.

Le Castrum de Binchester à la frontière du virtuel

Commencé au mois de juin 2009,  un grand projet archéologique, étalé sur une durée de cinq ans, s’est mis en place à l’extrémité nord de l’empire romain, sur un site qui a livré des thermes et des mausolées parmi les plus importants et les mieux conservés de Grande-Bretagne. Chaque été, une fouille école composée principalement d’étudiants des  Universités anglaise de Durham et américaine de Stanford a repris l’excavation du Castrum et du vicus romains de la ville de Binchester. De plus, de nombreux volontaires engagés par la société locale d’architecture et d’archéologie de Durham et du Northumberland viennent renforcer les spécialistes. Un blog dédié au projet permet de suivre l’avance des travaux. Connue des Romains sous le nom de Vinovium , littéralement dit “sur la route du vin”, Binchester protégeait la voie principale qui reliait le camp légionnaire de York au Mur d’Hadrien qui marquait la frontière nord de l’Empire.
Virtual Vinovium
Promenade virtuelle dans le Castrum de Vinovium

Pour rendre les découvertes passées et à venir accessibles au plus grand nombre malgré la distance, une véritable reconstitution virtuelle du site a été mise en place dans l’univers 3D permanent de Second Life  par un groupe de travail de Standford conduit par Gary Devore. Une première réalisation permettait l’année dernière de faire une visite des bains, tels qu’ils se présentaient il y a près de 2000 ans. Mais le projet virtuel a pris de l’ampleur et c’est maintenant le Castrum entier qui est en passe d’être restitué, comme on peut le voir sur ce petit film de présentation du projet inscrit dans le cadre du Virtual Frontiers Program.  C’est l’avatar Torin Golding, bien connu par les Sliens pour être le propriétaire du sim Roma, qui se charge de transposer, à l’échelle dans le virtuel, l’ensemble des découvertes réelles. Tout cela me fait penser que, pas loin de chez moi, à Yverdon-les-Bains, se trouve un site très semblable, celui du Castrum romain d’Eburodunum, bien connu également pour ses thermes.  En raison d’un projet de construction, les fouilles du castrum romain doivent être reprisent la semaine prochaine. La Société du Castrum romain, fondée par Rodolphe Kasser, dont le but est la mise en valeur archéologique et touristique du lieu, pourrait, à l’avenir, s’inspirer de l’exemple de Binchester pour atteindre une partie de ses objectifs.

Tel maître, tel chien !

Le chien est considéré comme le meilleur ami de l’homme, et cela a juste titre, car c’est aussi l’animal le plus anciennement domestiqué par l’humanité. Si ce fait est bien établi par la communauté archéologique, et qu’il est admis que le chien est issu du loup, en revanche celle-ci reste divisée pour savoir à quel moment ce compagnonnage a réellement débuté. Et pour nourrir le débat, seule l’étude attentive des fossiles de l’espèce canis lupus permet de le savoir.  En réexaminant les ossements découverts en 1873 dans la grotte magdalénienne du Kesslerloch, près de Thayngen,  en Suisse, les chercheurs allemands Hannes Napierala et Hans-Peter Uerpmann, de l’Université de Tübingen, ont découvert un fragment de crâne et les dents d’un animal, qui, par sa morphologie, museau court et  large, petite canine,  est  plus proche du chien domestique que du loup.  Ces vestiges ont été datés au radiocarbone entre 14’100 à 14’600 ans.

Le chien du Kesslerloch

Le plus vieil ami de l’homme (image : H. Napierala)

Ces résultats,  publiés dans la revue « International Journal of Osteoarchaeology», sont présentés comme le  plus vieux témoignage incontestable de la domestication du chien par l’homme. Pour cela les auteurs doivent remettre en cause les conclusions  d’une étude conduite par le paléontologue Mietje Germonpré de l’Institut Royal des Sciences naturelles à Bruxelles, qui a présenté l’année dernière dans le Journal of Archaeological Science un crâne de canidé trouvé en 1850 dans les grottes de Goyet, en Belgique, comme celle d’un chien domestique, ayant vécu il y a environ 31’700 ans. Lorsque l’on sait que la variabilité statistique des dimensions morphologiques ne permet pas de discriminer toujours de façon univoque entre chien et loup, cette controverse est loin d’être réglée et ne pourra sans doute s’éteindre que par l’étude d’autres fossiles et le recours systématique à l’analyse génétique.

Les premières fouilles de l’art contemporain

C’est sous le titre « Les premières fouilles de l’art contemporain » que devrait s’ouvrir au printemps 2011 au  Musée français d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, une exposition consacrée aux vestiges les plus récents exhumés dans le cadre d’une fouille programmée par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), puisqu’ils remontent à 1983. Cette année là, le 23 avril, selon les faits présentés sur le site de l’INRAP, 120 personnalités du monde de l’art contemporain participent à un banquet organisé par l’artiste suisse Daniel Spoerri dans le parc du domaine du Montcel, à Jouy-en-Josas (Yvelines). Au milieu du repas, le banquet est enterré dans une tranchée longue de 60 mètres creusée dans la pelouse. Tables, nappes, vaisselle, couverts, reliefs de repas, graffitis, dédicaces, objets d’art, photos sont ensevelis sous des mètres cubes de terre, au cours d’un rituel collectif orchestré par l’artiste. Cette performance intitulée « L’enterrement du tableau-piège » marque le renoncement par Daniel Spoerri à sa série de tableaux-pièges, dont de nombreux  spécimens sont exposés dans les musées.
Le déjeuner sous l'herbe
Le déjeuner sous l’herbe (Photo : Denis Gliksman, INRAP)

Enfoui depuis 1983, le banquet de Daniel Spoerri s’est décomposé, jusqu’à n’être qu’un souvenir. Pour en étudier les vestiges, vingt-sept ans plus tard, les premières fouilles archéologiques de l’histoire de l’art contemporain ont été ouvertes le 31 mai en présence de l’artiste, par la Société du déterrement du tableau-piège, de l’université de Paris I, de l’EHESS, de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux du CNRS, ainsi que le concours d’archéologues de l’Inrap. Ces fouilles, qui doivent se dérouler jusqu’au 11 juin, sont l’occasion de se poser des questions sur les limites du fait archéologique, comme peuvent le faire par ailleurs les recherches menées aux Etats-Unis par William Rathje dans le cadre du « Garbage Project », les diverses réflexions et expositions liées à l’archéologie du futur, ou encore les vestiges modernes volontairement enfouis dans des capsules temporelles ou Time capsule. Le site de « L’enterrement du tableau-piège » est l’un des 121 sites de fouilles ouverts en France au public dans le cadre de la journée spéciale consacrée aujourd’hui par la chaîne de télévision Arte à l’archéologie de sauvetage et à l’archéologie préventive.

Recherche hominidés dans Google Earth

Hier, des scientifiques ont annoncé la découverte en Afrique du Sud d’une nouvelle série de fossiles d’hominidés qui iront rejoindre les autres vestiges découverts dans la région classée au patrimoine mondial sous le nom du « Berceau de l’humanité » (Cradle of Humankind), à 40 km de Johannesburg. Cette découverte est une des plus importantes faîtes ces dernières années, car elle révèle les squelettes  remarquablement bien conservés de deux hominidés, un adolescent mâle et une femelle adulte, datant entre 1,78 et 1,95 million d’années qui appartiendraient  à une nouvelle espèce Australopithecus sedida, candidate pour assurer  la transition entre Australopithecus africanus (dont la célèbre Mrs. Ples) et le genre Homo, soit Homo habilis ou Homo erectus. Une petite vidéo sur Youtube en annonce la publication dans la revue « Science ».   Mais l’élément le plus intéressant lié à cette découverte, c’est qu’elle est issue d’une recherche entamée il y a deux ans à partir de Google Earth, comme le montre une autre courte vidéo.
Australopithecus Sedida in the Cradle of Humankind
Google Earth à la rencontre d’Australopithecus sedida

Dès mars 2008, l’équipe du professeur Lee Berger de l’université Witswatersrand à Johannesburg, a entrepris de cartographier dans la région l’ensemble des grottes et des gisements, connus pour avoir livré des fossiles. Pour ce faire ils ont utilisé Google Earth qui semblait être la plateforme idéale pour rassembler ces données en un seul endroit et les partager avec d’autres chercheurs. Au début du projet, seuls 130 grottes et 20 dépôts de fossiles étaient répertoriés. En apprenant à reconnaître à quoi ressemblait un site de grotte sur les images satellites à haute résolution, il fut également possible de découvrir de nouveaux gisements, soit près de 500, alors que cette région est une des plus explorée en Afrique. C’est dans l’un de ces nouveaux gisements qu’à été mis au jour cette paire de fossiles. Une belle démonstration de l’utilité des géo données et de Google Earth dans la pratique archéologique. Un exemple à suivre !

Portrait de famille avec Toutânkhamon

Bien que décédé depuis plus de 3300 ans, à l’âge de 19 ans, Toutânkhamon  fait indéniablement partie des peoples de ce siècle, comme nous pouvons le constater.  Il y a trois semaines son porte-parole, Zahi Hawass, par ailleurs secrétaire général du Conseil Supérieur des Antiquités égyptiennes (CSA), conviait les médias à une conférence de presse le 17 février 2010 pour annoncer au monde entier les résultats des analyses ADN, anthropologiques  et radiographiques pratiquées sur la momie du pharaon ainsi que sur quinze autres momies royales, entre septembre 2007 et octobre 2009. En fait de conférence de presse, il s’agissait plutôt de signaler la publication dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) d’un article cosigné par une dizaine de chercheurs sur les liens de parenté et les pathologies de la famille du pharaon.

Le visage de Toutânkhamon
Le visage momifié de Toutânkhamon (photo : Ben Curtis)

Les analyses montrent que sur les 15 momies étudiées, en plus de celle de Toutânkhamon, dix faisaient partie de la famille du pharaon. Il apparaît également que ce dernier est bien le fils d’Akhénaton, car il partage avec lui le même groupe sanguin ainsi que des caractéristiques morphologiques communes. En revanche sa mère n’est pas Néfertiti, comme le pensait un grand nombre de spécialiste, mais plus simplement la momie KV35YL, qui pourrait être néanmoins, par le sang, la sœur d’Akhénaton. De plus, l’énigme sur les circonstances exactes de sa mort semble avoir été levée. On avait le choix entre l’assassinat, l’accident ou la maladie.  Finalement, Toutânkhamon aurait succombé au paludisme combiné à une maladie osseuse, la maladie de Köhler. Ce diagnostique  est étayé par la découverte dans la tombe de cannes pour marcher, ainsi que d’une pharmacie pour l’au-delà.

Le buste de Néfertiti, Jugendstil ?

Le buste de Néfertiti, exposé actuellement sur l’Île des Musées à Berlin, est sans conteste l’une des principales icônes de l’Ancienne Egypte. Une analyse au scanner, menée en 1992, avait confirmé que sous le visage de plâtre peint se trouvait une âme en calcaire. Une nouvelle étude par tomographie 3D, réalisée en 2007 par l’Imaging Science Institute de l’Hôpital de la Charité à Berlin, et publiée dans le numéro d’avril de la revue Radiology, révèle plus qu’une simple ébauche, un autre visage de l’épouse d’Akhenaton. Le visage de pierre montre un nez moins fin, des pommettes moins saillantes, et des ridules à la commissure des lèvres. Ce serait ainsi le vrai visage de Néfertiti, tel que le sculpteur Thoutmose eu l’occasion de l’observer et de le sculpter dans la pierre.

Nefertiti in Radiology
Extrait de la couverture du mois d’avril de Radiology

Le célèbre buste polychrome, que tout le monde connaît, montre ainsi, plus qu’un lifting, une autre esthétique. C’est du moins ce que l’on doit en conclure à la lecture du dernier ouvrage de Henri Stierlin publié aux éditions Infolio dont le titre révèle clairement les tenants et les aboutissants: « Le buste de Néfertiti. Une imposture de l’égyptologie ? ». Selon lui, le visage en plâtre qui fait l’admiration du monde entier et que Zahi Hawass aimerait revoir sur la terre d’Egypte, ne serait que le fruit d’une expérience scientifique, menée par le découvreur du buste, Ludwig Borchardt, et exécuté par le sculpteur de son équipe de fouille à Tell el Amarna, Gerhard Mark. C’est sous l’influence de l’Art nouveau (Jugendstil), que ce dernier aurait réalisé les désirs de son patron d’avoir un portrait en couleur de la reine, réalisé en se fondant sur les nombreuses figurations connues, et, mieux encore, sur un buste authentique de la reine, comme le démontre l’analyse tomographique.

L’oppidum de Corent en attente d’une décision

L’oppidum gaulois de Corent se trouve à une quinzaine de kilomètres au sud-est de la ville actuelle de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, en Auvergne. Il a été occupé pendant près d’un siècle, entre les années 130 et 50 av. J.-C. Des fouilles archéologiques y sont menées chaque été depuis 2001 et permettent une fructueuse collaboration entre chercheurs des Universités de Lumière Lyon 2, de Toulouse Le Mirail, de Lausanne ainsi que de  l’Ecole Normale Supérieure de Paris. Les découvertes réalisées lors de ces travaux apportent un regard nouveau sur le processus d’urbanisation en Gaule, car elles portent sur l’organisation et l’évolution d’une grande ville identifiée à la capitale du peuple des Arvennes, juste avant la conquête romaine. On peut se faire une bonne idée de la richesse de ce gisement en consultant les rapports de fouilles accessibles en ligne sur le site internet de l’association Luern, de même qu’en visualisant les restitutions 3D réalisées par la société informatique « Court-jus production ».

Luern
Page d’accueil du site de l’association Luern

Cependant, malgré l’indéniable intérêt scientifique des recherches menées sur l’oppidum de Corent, la poursuite des travaux sur le terrain est remise en cause, pour la seconde année consécutive, en raison d’une décision de la Commission Interrégionale de la Recherche Archéologique (CIRA) qui refuse de subventionner les travaux de fouilles sous divers prétextes. Matthieux Poux, le professeur en archéologie romaine et gallo-romaine à l’Université Lumière Lyon 2 qui coordonne chaque année ces fouilles, s’est exprimé vendredi dernier sur la tribune publique Agora.Vox. Dans son billet d’humeur intitulé: « Le marteau et l’enclume », il revendique, en particulier, le droit au travail bénévole. Pour ce faire, il demande aux autorités compétentes de reconsidérer leur décision, par l’entremise d’une pétition en ligne adressée à Mme Christine Albanel, Ministre française de la Culture et de la Communication. La pétition est ouverte depuis le 16 mars et le sera jusqu’au 16 avril. Il reste donc un peu plus d’une semaine pour exprimer par sa signature son soutien à cette juste cause.

Les vestiges subaquatiques protégés

La nouvelle année 2009, commence bien pour le patrimoine culturel subaquatique puisque la Convention de l’Unesco destinée à le protéger, ratifiée par vingt états, est entrée en vigueur hier. On entend par « patrimoine culturel subaquatique » toutes les traces d’existence humaine présentant un caractère culturel, historique ou archéologique qui sont immergées, partiellement ou totalement, périodiquement ou en permanence, depuis 100 ans au moins. Bien que restreinte, la liste des états parties comprend néanmoins l’Espagne et le Portugal, deux anciennes puissances maritimes, intéressées à assurer une meilleure protection aux vestiges témoignant de leurs richesses englouties, car si cette Convention ne réglemente pas la propriété des épaves et ne modifie pas la juridiction ou la souveraineté des Etats régies par le droit de la mer, elle fixe, dans son annexe, les règles relatives aux interventions archéologiques sur les sites immergés. Selon le message de l’Unesco, ce traité international constitue une réponse au pillage et à la destruction croissante du patrimoine culturel subaquatique de plus en plus exposé en raison des progrès techniques aux chasseurs de trésors. Pour les passionnés d’archéologie subaquatique sensibles aux problèmes liés à cette protection, ils trouveront d’autres informations utiles sur le site suédois Nordic Underwater Archaology et sur le film de présentation de la Convention sur la Protection du patrimoine subaquatique réalisé pour l’UNESCO.

Patrimoine culturel subaquatique
Extrait du film

L’Egypte plonge également, au sens propre, dans son passé. Alors qu’une équipe de l’institut européen pour l’archéologie subaquatique étudie la possibilité de la construction du premier musée sous-marin à Alexandrie, une mission archéologique entièrement égyptienne de plongeurs subaquatiques entreprend en ce moment à Assouan des recherches dans les eaux du Nil à 40 mètres de profondeur entre l’île Eléphantine et l’hôtel Old Cataract. Le secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, espère la découverte de nombreux vestiges engloutis. Selon lui : « Le fond du Nil renferme, en fait, beaucoup de secrets. C’est le seul lieu archéologique de l’Egypte qui n’a pas encore été fouillé. On prévoit de très importantes découvertes. Des objets insolites que l’on trouve rarement lors des fouilles terrestres ». A ce jour, ses plongeurs font état de la mise au jour de bas-reliefs, d’inscriptions, de céramiques, de pierres de taille dont deux colonnes en granit, l’une de 27 mètres et l’autre de 7 mètres de hauteur. Mais, avec les vestiges de quelques bateaux, on en espère plus encore, comme la découverte de plusieurs obélisques, de grandes statues, de pièces de monnaie, de bijoux. Une chasse aux trésors officielle, en quelque sorte.

Les mammouths et nos pères

Selon les conclusions d’un article paru dans la revue scientifique russe « Archéologie, ethnographie et anthropologie de l’Eurasie » les mammouths auraient disparu non pas en raison de leur chasse par l’homme, mais du fait de l’apparition dans les troupeaux de graves maladies osseuses dues à une carence en nourriture. « Nous avons trouvé des os de mammouths portant des traces de modifications catastrophiques – des os soudés entre eux, ou présentant des traces d’ostéoporose, d’ostéomalacie (ramollissement des os), de chondrose. Il y a des cas, j’ai pu le constater de mes propres yeux, où deux, trois, voire quatre vertèbres étaient soudées entre elles. Les mammouths ont une vingtaine de vertèbres, et la moitié d’entre elles présentaient des anomalies de ce type », a déclaré Vassili Zénine à l’agence de presse RIA Novosti.

mammouth
Squelette de mammouth de Sibérie

Si les hommes ont su profiter de l’affaiblissement de ces géants de la steppe pour en chasser quelques uns, comme le prouve quelques découvertes archéologiques ils ne seraient pas directement responsable de leur disparition comme d’aucun le pensent. Les modifications géologiques et écologiques liées à la période glacière ont provoqués la raréfaction des minéraux utiles à leur organisme. Comme l’explique Vassili Zénine, «Le mammouth était un énorme animal, qui avait besoin d’une quantité importante de minéraux. Comme tous les autres herbivores, il compensait son manque d’apport en substances minérales en absorbant différents types d’argile ». Privé de ces substances nécessaires, en raison d’un changement dans la nature des sols qui d’alcalins sont devenus acides, les mammouths auraient connus de plus en plus de problèmes de motricité et de reproduction, conduisant à l’apparition entre 24 et 17 milles ans de nombreux ossuaires de mammouths. Je suis soulagé que nos pères ne soient pas responsables de leur disparition. Cela permet à mon père de les rejoindre au cimetière, sans animosité de leur part.