L’exposition « Toutankhamon – son tombeau et ses trésors » a fermé ses portes hier soir à Genève. En quatre mois, le contenu de la Halle 7 de Palexpo aura accueilli plus de 175’000 visiteurs. Une exposition identique se poursuit à Nuremberg en Allemagne, jusqu’au 26 janvier. Et une nouvelle installation prendra place dès le 6 mars à Linz en Autriche. L’attirance du public pour l’Egypte ancienne en général et pour le règne de Toutankhamon en particulier ne se dément pas, exposition après exposition. Depuis sa première présentation au public en 2008 à Zürich, ce sont plus de 4,5 millions de visiteurs qui ont franchis les portes des installations disséminées dans des villes en Asie et en Europe, dont Munich, Hambourg, Madrid, Barcelone, Budapest, Dublin, Bruxelles, Séoul, Cologne, Francfort, Paris, Amsterdam, Prague et Berlin. Et pourtant, le millier d’objets présentés ne sont que des reproductions des artéfacts découverts dans la tombe du Pharaon. Ce succès légitime, dû à une mise en scène particulièrement soignée, doit permettre au visiteur de se mettre dans la peau d’un archéologue et de ressentir l’émotion éprouvée par Howard Carter et Lord Carnarvon à la vue de « tant de merveilles » concentrées dans un si petit espace. En 2004, la présentation sous vitrines de 120 pièces originales provenant du Musée Égyptien du Caire dans l’exposition « Toutankhamon, l’or de l’au-delà, trésors de la vallée des rois» avait à elle seule attiré en six mois quelque 600’000 personnes dans les salles du Musée des antiquités de Bâle, dont ma famille et moi-même.
Reconstitution de la première chambre aux trésors
On peut se demander ce qui incite autant de monde à aller voir ces grandes expositions ? Une constante se dégage, le terme « trésor ». C’est bien ce mot qui semble le trait commun du succès de ces manifestations. D’autres mots-clés, comme « tombeau », « or », « roi », « empereur » ou « pharaon » sont aussi porteurs. Cette règle s’est vérifiée récemment avec « Qin – L’empereur éternel et ses guerriers de terre cuite », exposition qui en huit mois a attiré plus de 300’000 personnes au Musée d’histoire de Berne, soit la plus grande affluence de visiteurs pour une exposition dans cette institution. C’est aussi en utilisant l’un de ces mots, gage de succès, que Le Laténium propose jusqu’au 3 mars 2014 à ses hôtes de venir respirer ses « Fleurs des pharaons ». Pas étonnant dès lors que lorsque je me présente sous la profession « archéologue » l’une des premières questions que l’on me pose est : « trouvez-vous des trésors ? ». C’est pour pouvoir répondre positivement à cette question que la tombe de Toutankhamon (KV62) dans la Vallée des Rois, ou celle encore à découvrir de Qin Shi Huangdi sous une colline de Xi’an, représentent tout ce qu’un archéologue professionnel peut rêver de mettre au jour pour sentir à son tour le vent de l’histoire porté par le souffle de ces illustres souverains. Pour les quelques amateurs d’archéologie qui ne se focalisent pas sur l’un des mots-clés signalés ci-dessus, je leur signale qu’ils peuvent toujours découvrir d’authentiques objets fabriqués et utilisés par nos ancêtres dans le cadre de l’exposition « Archéo A16 » au Musée jurassien des sciences naturelles à Porrentruy (jusqu’au 31 mars 2014) ou au Centre nature Les Cerlatez près de Saignelégier (dès le 18 avril et jusqu’au 2 novembre 2014). Mots-clés : pierre, os.