Des astres gravés dans la pierre à Clava Cairns

Depuis la nuit de temps sans aucun doute, les hommes ont été attiré par les astres illuminant le ciel, à commencer par le Soleil et la Lune. Aucune preuve d’observation méthodique ne semble réellement attestée pour les âges Paléolithiques, même si on peut légitimement supposer que les humains de cette époque n’étaient pas ignorant des changements saisonniers du firmament. En revanche, il est certain que dès le Néolithique, une véritable recherche méthodique du mouvement des astres s’est mise en place pour les besoins des cycles agricole et d’élevage, puis, plus tard, de la navigation. Cette recherche se matérialise dans l’édification d’ensembles mégalithiques comme celui de Stonehenge, visant à fixer dans la pierre la position des couchers et des levers du Soleil et de la Lune aux points extrêmes de leur apparition sur l’horizon, soit au début de l’été et au début de l’hiver, autrement dit aux solstices. A partir de là furent établis des calendriers permettant à la fois de donner à chaque jour une identité propre, la constitution d’éphémérides des planètes et des étoiles et la fondation des bases de l’histoire. Le disque de Nebra ou les «Travaux et les Jours» d’Hésiode, représentent la synthèse de ces premières connaissances astronomiques. De l’étude des monuments, des objets et des textes du passé en relation avec les astres est issue au cours du 20ème siècle une nouvelle discipline, l’archéoastronomie. L’Ecosse, dans ce domaine, constitue une région particulièrement riche, comme le démontre le site Stones of Wonder.
ClavaCairns
Cupules et astres

En Ecosse, j’ai eu l’occasion de visiter cet été un lieu particulièrement évocateur de la transcription, dans la pierre, de faits astronomiques, près d’Inverness, non loin du champ de bataille de Culloden qui opposa en 1746 les troupes royalistes écossaises des Jacobites aux forces loyalistes britanniques. C’est sur le site de Balnuaran of Clava, que se trouvent plusieurs cairns de l’âge du Bronze, dont deux sont pourvus d’une chambre intérieure accessible par un couloir d’entrée alignés très exactement au sud-ouest dans la direction du Soleil couchant au moment du solstice d’hiver, soit autour du 21 décembre. Ils sont également entourés d’un cercle de menhirs, dont les hauteurs sont ordonnées du plus grand au plus petit. Le plus haut marque la direction du sud-ouest et le plus court est à l’opposé sur le cercle. De plus, les pierres utilisées paraissent avoir été choisies également en fonction de leur couleur, des pierres aux tonalités rougeâtres en direction du Soleil couchant et claires du côté du Levant. L’ensemble, en soit, est tout à fait remarquable. Mais ce qui m’a le plus surpris c’est la présence d’une pierre à cupules dressée près de l’entrée à l’intérieur de la chambre d’un des cairns. Même si leur disposition n’est pas strictement exacte avec la cosmographie, les cupules semblent représenter une partie de la constellation de la Grande Ourse, que tout le monde connait bien sous le nom du «Chariot » et que les anglophones appellent « The Big Deeper » soit la grande casserole, du fait de sa forme suggestive. S’il a été souvent supposé que les pierres à cupules ont pu être des cartes du ciel étoilé, il est vraiment exceptionnel de pouvoir établir une concordance entre le tracé des cupules et celui de nos constellations. Dans ce cas, il est possible d’en rêver.


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