Category Archives: Généralités

Omnia vincit amor

Le 5 février de l’année dernière, ont été découverts en Italie deux squelettes près de la ville de Mantoue. Comme il s’agissait probablement d’un jeune homme et d’une jeune femme, tournés l’un vers l’autre, visage contre visage, entremêlant les os de leurs bras et de leurs jambes comme dans une étreinte, et, comme de surcroît, la découverte fut faîte à quelques jours de la Saint-Valentin, il n’en fallu pas plus pour que l’image de ce couple fasse le tour du monde, y compris dans ce blog. Cette étreinte fossilisée dans le sol devint, le temps d’une célébration, symbole de l’amour sublimé au-delà de la mort à l’exemple de celui de Roméo et Juliette, dans la ville voisine de Vérone. Une année plus tard que sont devenus ces amants éternels dont plus personne ne semble se soucier sur le net.

Gli Amanti

Vivre et mourir ensemble

En premier lieu, il faut dire qu’ils n’étaient pas seuls ensevelis dans la zone industrielle de Valdaro di San Giorgio près de Mantoue: six autres squelettes partageaient le même sol remué par le chantier archéologique de la SAP. Le 13 mars 2007, prélevés en bloc avec leur lit de terre, ils ont été amenés au Musée archéologique de la ville de Côme et confiés aux bons soins du directeur des Musées de la ville, Lanfredo Castelletti, afin que les spécialistes du Laboratoire d’Archéobiologie des musées de Côme et les experts du Département de biologie moléculaire, cellulaire et animale de l’Université de Camerino puissent les étudier en détail avant de rendre leur verdict sur leur sexe, leur âge et les circonstances de leur mort. Pour l’instant, à ma connaissance, depuis leur arrivée à Côme aucun résultat n’a encore été publié, et l’on ne sait pas encore, officiellement du moins, s’il s’agissait bien d’un couple. Aujourd’hui, la ville de leur séjour, a préparé quelques animations en rapport avec la Saint-Valentin, mais ils ne semblent pas avoir été conviés à la fête. Occasion manquée par les archéologues de donner de leurs nouvelles. Dans tous les cas, ils ne devraient pas rester à Côme. Une fois l’étude faîte, ils devraient revenir à Mantoue où l’on est en train de terminer la transformation, en Musée archéologique national, d’un ancien marché couvert. C’est là qu’ils devraient promouvoir le slogan : « Mantoue, ville des Amants ». La concurrence n’est pas loin.

Civilisations asiatiques et archéologie khmère

Aujourd’hui se tient à Londres, à l’Académie britannique, la première réunion générale du Consortium européen pour la recherche sur le terrain en Asie, ou, en anglais, European Consortium for Asian Field studies (ECAF). Fondé le 3 septembre 2007 à Paris, l’ECAF regroupe 40 institutions spécialisées dans les études asiatiques dont l’Asia Research Institute (ARI), l’Istituto Italiano per l’Africa e l’Oriente (IsIAO), l’Asien-Afrika-Institut (AAI) et l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO). Comme son nom l’indique l’EFEO est un établissement public français de recherche, spécialisé dans l’étude des civilisations et cultures asiatiques. Son siège est à Paris et comprend 17 centres répartis dans 12 pays du monde asiatique.

Le temple d'Angkor Vat

Vue aérienne du temple d’Angkor Vat (image : CISARK)

L’antenne de L’EFEO au Cambodge, en étroite collaboration avec le Bureau de l’inventaire du Ministère de la Culture et des Beaux-Arts du Cambodge, vient de mettre en ligne un site internet consacré à la recherche archéologique sur le monde khmer ancien. Sous le nom de «Carte Interactive des Sites Archéologiques Khmers» ou « CISARK », s’est constitué une base de donnée présentant les archives, les photos, les plans et les publications rassemblés par les chercheurs depuis plus d’un siècle sur plus de 3000 monuments et sites archéologiques du Cambodge. Pour peu que l’on se crée un compte afin de consulter l’ensemble de cette base, on découvre, pour l’instant, une impressionnante photothèque. Ainsi, rien que pour la zone d’Angkor ce sont des centaines d’images inédites qui sont à découvrir et qui révèlent en détail toute la splendeur de cet ensemble monumental de temples. Ce site n’est actuellement disponible qu’en langue française, mais des onglets signalent, d’ores et déjà, que des versions anglaise, japonaise et khmère sont en cours de construction. Une fois achevée cette base de donnée pourra se révéler utile pour l’étude à distance de la civilisation khmère, et également, le cas échéant pour permettre l’identification d’œuvres du patrimoine cambodgien illicitement mises en vente sur le marché des antiquités.

Cartier, Roberval et Champlain

Le coup d’envoi des célébrations du 400ème anniversaire de la fondation de la ville de Québec s’est déroulé dans la nuit entre lundi et mardi derniers lors du passage dans la nouvelle année. Or, si bien des Québécois se réjouissent des festivités que leurs autorités leur préparent cette année, ils sont encore nombreux à ne pas savoir ce qu’ils vont célébrer exactement. Comme les rois mages Gaspard, Melchior et Balthazar, les fondateurs potentiels sont au nombre de trois. Selon l’histoire, c’est Samuel de Champlain qui a fondé Québec en 1608, événement connu, selon un récent sondage, par 56% des Québécois. Cependant, ils sont 30% à penser que c’est Jacques Cartier le fondateur de leur ville. La découverte archéologique d’un établissement daté entre 1541 et 1543 lié au passage des explorateurs Jacques Cartier et Jean-François de la Roque de Roberval risque d’ajouter des éléments objectifs à leur confusion.

Chantier Cartier-Roberval
Témoignage de l’établissement (photo : CCNQ)

Le premier établissement français en Amérique a été découvert fortuitement en 2005, comme le signalait ce blog il y a une année, par l’archéologue Yves Chrétien lors des sondages archéologiques préalables à l’établissement d’une promenade devant embellir l’ouest de la ville de Québec aux abords du Saint-Laurent. Un site internet, présentant les résultats de la campagne de fouilles 2007 a été lancé il y a moins d’un mois. A travers ce site il sera possible de suivre les futurs travaux archéologiques, financés à hauteur de 7,7 millions de dollars par le gouvernement du Québec et encadré par la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ). Certains, comme l’historien Jean Provencher, voient déjà la possibilité de classer ces vestiges au patrimoine mondial de l’humanité en tant que «premier site d’établissement européen au nord du Mexique ». De ce fait, grâce au chantier archéologique Cartier-Roberval, l’histoire de Québec pourrait Être, à terme, de plus de 465 ans.

La crypte de la Civilisation

Que restera-t-il de concret de nos existences dans 10, 50 ou 100 générations, si nous ne faisons pas d’efforts pour conserver des témoignages de notre présent? C’est en constatant la pauvreté des informations que nous ont léguées les anciennes civilisations que Thornwell Jacobs (1877-1956), professeur à l’université d’Oglethorpe près d’Atlanta aux Etats-Unis, eu l’idée, en 1936, du concept de la capsule temporelle ou Time Capsule. Il s’agit d’enfermer dans un container hermétique un choix d’objets, de textes, d’enregistrements audio ou vidéo représentatifs du présent à destination de nos descendants. C’est ainsi que fut aménagée à Oglethorpe la crypte de la civilisation, ou plus exactement Crypt of Civilization, qui demeure la première et la plus ambitieuse tentative de cette nature, si ce n’est par sa taille, du moins par sa durée.

Seward Time Capsule

La « plus grande » capsule temporelle (photo : Flickr)

Dans une salle mesurant environ 6 x 3 x 3 mètres, furent entreposés, selon la liste d’inventaire, les objets les plus divers. On y trouve des microfilms de livres comme la Bible, le Coran ou l’Iliade, des enregistrements de voix de leaders politiques ou de chants d’oiseaux, des jouets, des machines, etc. Scellée en 1940, mais conçue pour refléter l’univers matériel et sonore de 1936, la crypte ne devrait être rouverte qu’en 8113. Cette date n’est bien sur pas le fruit du hasard. On sait que le calendrier de l’ancienne Egypte est basé sur le lever héliaque de Sirius, événement très rare qui ne se produit que toutes les 1461 années. Ainsi, fixé par l’astronomie, le début du comput égyptien correspondrait donc à l’an 4241 avant notre ère, soit théoriquement la plus ancienne date de l’histoire. Comme entre cette date et 1936 il s’était écoulé 6177 ans, Jacobs décida que la crypte ne devrait être ouverte que 6177 ans plus tard, soit en 8113 de notre ère. Pour garder trace des nombreuses capsules temporelles scellées par la suite, comme celle de Seward dans le Nebraska (image ci-dessus), fut créée en 1990 l’International Time Capsule Society. Et puisque l’on parle de capsule temporelle, Archéo Facts, en association avec le blog Be Virtual, a le plaisir d’offrir à ses visiteurs de découvrir jour après jour, sous la forme d’un Calendrier de l’Avant (Jésus-Christ), les objets choisis pour notre Time capsule idéale.

Le blues de Mytilène

L’île de Lesbos fut la destination de mes dernières vacances familiales. Ce fut également le lieu de naissance de la poétesse Sapho et la dernière résidence connue de la tête d’Orphée. Malgré son riche passé, sur le terrain, peu de chose à voir facilement, si ce n’est le temple dédié à la triade Hera, Zeus et Dionysos à Messa, dont la restauration a bénéficié de subventions de la communauté européenne, mais pourvu d’une route d’accès qui n’est qu’un étroit chemin pierreux et poussiéreux. Toutefois, la ville de Mytilène dispose d’un musée d’archéologie formé de deux bâtiments (un ancien et un nouveau) qui abrite les plus belles découvertes effectuées sur l’île. Parmi elles, quelques belles mosaïques, dont l’une présente des scènes de théâtre antique ainsi que de nombreuses sculptures bien mises en valeur dans le nouveau bâtiment qui a reçu, par ailleurs, la distinction 2004 des musées de Grèce.

Musée archéologique de Mitylène

Interdiction de photographier dans ce musée

Cependant, pas moyen de rapporter un témoignage personnel des pièces intéressantes ou de la mise en scène muséographique car interdit de prendre la moindre photographie même sans flash sous prétexte que les pièces exposées ne sont pas encore publiées. Bien sûr, en tant qu’archéologue il suffirait, je l’espère, de s’approcher du conservateur ou mieux encore de son autorité de tutelle, de faire valoir ses titres et d’obtenir ainsi l’autorisation de photographier sous conditions. Mais je me mets dans la peau du visiteur lambda, et je ne trouve pas normal qu’il ne puisse pas emporter un souvenir photographique d’un patrimoine qui est la propriété de la collectivité tout entière et pas uniquement celle de la caste des conservateurs. L’interdiction de photographier, lorsqu’aucun problème de conservation ne la justifie, n’est pas à l’honneur des administrations des musées qui la maintiennent. Elle ne fait que créer une distance peu propice à l’attachement du public pour l’institution muséale qui en abuse. Et sans image, pas de mémoire, et le musée disparaîtra dans l’oubli de ses visiteurs d’un jour. En conclusion, comme pourrait le signaler le blog d’une spécialiste du web, on est, à Mytilène, encore loin du musée virtuel. Le blues du visiteur remplace le bleu de Mytilène.

Skara Brae menacé par les flots

Le site de Skara Brae est sans aucun doute le complexe d’habitat néolithique le plus connu des îles britanniques. Son remarquable état de conservation du à l’usage important de la pierre dans ses structures permet de se représenter fort bien ce que pouvait être une maisonnée quelque 3000 ans avant notre ère sur les Orcades au Nord de l’Ecosse. Ce gisement remarquable, si rien n’est fait pour le préserver risque cependant de disparaître en raison de la montée inéluctable de l’océan conséquence du réchauffement climatique. Autrefois situé à plus de 1500 mètres du rivage, mise au jour en 1850 à la suite d’une grosse tempête, les embruns des vagues atteignent aujourd’hui les murs de roc gris de ce site classé au patrimoine mondial.

Skara Brae

Skara Brae face à la mer

Pour Skara Brae, le gouvernement britannique est prêt à investir des moyens pour empêcher la destruction du site en édifiant un grand brise lame pour stopper l’érosion de la côte. Mais en même temps, comme le révèle une estimation menée par l’organisation Scottish Coastal Archaeology and the Problem of Erosion (SCAPE) ce sont plus 10000 sites archéologiques en bordure de mer qui sont directement menacés de destructions en raison du même phénomène. Une course contre la montre est engagée pour découvrir et étudier le plus grand nombre possible de gisements avant leur disparition dans les flots. Une observation systématique des côtes entreprise par des volontaires et un concours de photographies organisé par le SCAPE a permis une prospection a grande échelle des sites menacés. Mais les moyens alloués pour les opérations de sauvetages à prévoir seront sans doute bien insuffisants compte tenu de l’ampleur de la tâche à accomplir.

A la recherche d’Artémis Amarysia

Cela commence comme une chasse au trésor. Un emplacement à marquer d’une croix sur une carte est à trouver à partir d’une série d’énigmes à résoudre. Le site, c’est celui du temple d’Artémis Amarysia, le plus important sanctuaire situé sur le territoire de l’ancienne cité grecque d’Erétrie sur l’île d’Eubée, où se déroulaient dans l’Antiquité des concours musicaux. Parmi les textes délivrant les pistes du trésor, il y a le récit de voyage du géographe antique Strabon qui situe le temple à sept stades de la ville antique, soit à environ 1200m. Cela étant sans compter avec la malice du temps et les erreurs des copistes du texte original. Car la lettre qui représente le chiffre sept dans le système de numération grecque antique est proche de la lettre utilisée pour représenter le chiffre 60. Et cela fait toute la différence. Car au lieu de chercher le temple à 1200 mètres (7 stades), c’est à 10 km (60 stades) qu’il faudrait, dans ce cas, porter son attention et à cette distance, située encore sur le territoire d’Erétrie, au sud le long de la côte, on trouve la localité d’Amarynthos, qui convient parfaitement, ce n’est sans doute pas un hasard, à l’épithète Amarysia.

Erétrie porte de l'ouest

La porte de l’ouest et l’Acropole d’Erétrie (photo: ESAG)

Denis Knoepfler, professeur d’histoire ancienne et d’archéologie classique à l’Université de Neuchâtel, titulaire de la chaire d’épigraphie grecque au Collège de France à Paris, et depuis le 20 août 2007 membre de la British Academy, en est en tout cas persuadé depuis longtemps. L’école suisse d’archéologie en Grèce (ESAG) a entrepris l’année dernière une campagne de fouille d’un mois à Amarynthos pour vérifier l’hypothèse. Las, rien ne fut découvert. Dans quelques jours une nouvelle campagne de fouille sera menée au nord de la colline de Paléoeklésias, où se trouvent les vestiges d’un habitat préhistorique. On espère que cette prochaine tentative de découvrir le temple d’Artémis Amarysia sera la bonne.

L’archéo, j’en mange!

Il est courant que les milieux archéologiques proposent régulièrement des journées portes ouvertes sur leurs chantiers ou dans leurs musées pour sensibiliser la population à la préservation et à la mise en valeur du patrimoine archéologique. Dans la province du Québec au Canada c’est le mois d’août qui, pour la troisième année consécutive, devient le Mois de l’archéologie. Pour l’occasion 54 sites, musées, centres d’interprétation et autres lieux à vocation archéologique de la Belle Province invitent le public à découvrir leurs activités en compagnie de leurs spécialistes.

Fouilles

Initiation à la fouille archéologique (photo: RAQ)

C’est sous l’égide du Réseau Archéo-Québec (RAQ), fondé en 1999, que ce Mois de l’archéologie a été mis en place. Sous la devise : « l’archéo, j’en mange ! » le RAQ regroupe une centaine d’institutions liées d’une manière ou d’une autre à l’archéologie. D’abord organisées dans le cadre des « Archéo ! dimanches », les activités proposées par l’association ont débouchés dès 2005 sur le Mois de l’archéologie. En 2006, c’est ainsi plus de 27000 personnes qui ont participé aux différentes manifestations organisées durant le mois d’août. Avec la perspective, l’année prochaine, des célébrations des 400 ans de la ville de Québec, l’archéologie québécoise a de très bonnes raisons de sortir du bois et à se mettre en évidence.

Zéro de style

En 1882, l’archéologue et historien de l’art allemand August Mau a établit dans son ouvrage « Geschichte der dekorativen Wandmalerei in Pompeji » la base de la classification de la peinture pompéienne en quatre styles, classification encore en usage de nos jours. Cependant, une équipe d’archéologues français vient de mettre en évidence, lors de la fouille d’une tannerie de Pompéi, une fresque pourvue d’un style décoratif mural plus ancien que le premier style pompéien de Mau. Il s’agit d’un décor formé d’une haute plinthe noire surmontée de filets noirs et rouges et d’une frise d’ondes marines noires sur fond blanc.

Nouveau style pompéien

Composition du nouveau style pompéien (photo: J.-P. Brun/CNRS)

C’est en cherchant à comprendre l’évolution de la tannerie par des fouilles stratigraphiques que l’équipe française, conduite par Jean-Pierre Brun, directeur de recherche au CNRS et directeur du Centre Jean Bérard à Naples et Martine Leguilloux, archéozoologue au Centre archéologique du Var, a mis au jour fortuitement une salle de banquets, datée des environs de l’an 300 av. J.-C, soit à une époque où la ville était encore sous la domination des Samnites. Compte tenu de son antériorité par rapport au premier style pompéien de Mau, le nouveau style a été rapidement surnommé « style zéro». Pourtant, si la composition picturale qui défini ce style est nouvelle dans le cadre de Pompéi, elle a déjà été reconnue dans la nécropole de la ville de Cumes, ancienne colonie de Chalcis et d’Erétrie, fondée au milieu du VIIIe siècle avant notre ère, située à une vingtaine de kilomètre au nord de Naples et soumise à Rome dès 338 avant notre ère. Comme cette composition picturale n’est pas issue de rien, elle ne mérite pas son qualificatif de «style zéro». Je mettrais en revanche un zéro de style pour les nomenclateurs qui ont proposé cette appellation.

Merveilles anciennes contre modernes

Dans quelques heures, sera dévoilé à Lisbonne en présence de nombreuses personnalités, dont, entre autres, Neil Armstrong et Bertrand Piccard, la liste des sept nouvelles merveilles du monde. Cette liste finale, dressée par 70 millions de personnes ayant votés par Internet ou par téléphone, constitue l’aboutissement d’un projet lancé il y sept ans par le suisse Bernard Weber et la fondation The new 7wonders.  Mais, compte tenu de la polémique engendrée autour de la présence ou non des grandes Pyramides du plateau de Gizeh dans le palmarès final, le comité d’organisation a d’ores et déjà décidé d’accorder le titre de grande merveille honoraire à ces monuments, si bien que le monde sera pourvu non de sept merveilles, mais de huit.

Stonehenge

Stonehenge, la plus ancienne des merveilles nominées

Comme les sept merveilles du monde antique étaient essentiellement situées dans le monde hellénisé à l’époque d’Antipater de Sidon, les sept merveilles modernes vont certainement se retrouver dans le monde occidentalisé de Bernard Weber. Je ne donne en effet pas beaucoup de chance aux candidatures trop exotiques, donc plus difficiles à visiter par le tourisme de masse, comme celle de la ville de Tombouctou, des statues de l’île de Pâques, ou des temples d’Angkor. De plus, pour des merveilles modernes, la moyenne d’âge est plutôt élevée puisque plus du tiers des 21 merveilles nominées ont été édifiées il y a plus de mille ans et moins d’un tiers, inférieur à cent ans. Comment dès lors comparer ce qui n’est pas comparable. Entre Stonehenge, la merveille nominée la plus ancienne hormis les Pyramides, et l’opéra de Sydney, la plus récente, c’est un peu comparer des poires et des pommes. Si un critère d’âge avait été pris en compte, cela aurait évité la polémique avec le gouvernement égyptien et on pourrait parler, à plus juste titre, des 7  merveilles du monde moderne.