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Survival of the fittest

Quel rapport y a-t-il entre une boisson gazeuse en bouteille ou en cannette, un homme préhistorique et un Tyrannosaurus rex. D’un point de vue temporel, aucun. Pourtant, inspirés autant par les dessins humoristiques de Gary Larson que par le succès du film Jurassic Park, les publicitaires aiment associer des produits contemporains avec des éléments préhistoriques, quitte à associer des terribles sauriens disparus il y à 65 millions d’années avec une humanité du Paléolithique supérieur tout au plus âgée de 100 000 ans. D’où souvent la nécessité pour l’archéologue d’expliquer à un public non averti que son travail ne consiste pas à découvrir des os de dinosaures.

Survival of the fittest

Les dures lois de la survie

Cependant malgré l’anachronisme évident qui fait sourciller les professionnels, il faut avouer que certains publicitaires ne manquent pas d’imagination pour faire passer leur message. Et quand le but vise à promouvoir une bonne cause, on est prêt à leur pardonner. Ainsi, une fondation canadienne, BC Diary Fondation, a trouvé une manière amusante d’encourager les jeunes consommateurs à boire du lait par une série de petits spots animés mettant en scène un groupe de chasseurs préhistoriques découvrant au hasard de ses pérégrinations des boissons sucrées, connues pour ne pas être très diététiques. Et comme selon la dure loi de la sélection naturelle induite de l’évolution des espèces de Charles Darwin, seuls « les plus aptes survivent », je vous invite à découvrir avec You Tube sur le thème “Survival of the fittest“, pourquoi les amateurs de boissons sucrées ont plus de risques de disparaître. A la suite de ce retentissant succès publicitaire la fondation s’apprête à donner, ce printemps, une seconde chance à son homme des cavernes, qui, reprenant vie après avoir été congelé, se trouve brutalement confronté aux us et coutumes du 21ème siècle. Conclusion : au prochain pot, buvez du lait !

Merveilleuses pyramides

Un concours lancé par le suisse Bernard Weber invite la population mondiale à choisir les monuments méritant le statut de Merveille du Monde. Par l’entremise du téléphone ou d’un bulletin accessible sur Internet, chacun peu voter pour ses monuments préférés. Cependant, Il en coûtera 2 dollars étasuniens. Cette votation permettra d’établir la liste des 7 nouvelles merveilles du Monde. Parmi 77 sites nominés lors d’une précédente étape de sélection, seuls 21 ont été retenus pour l’élection finale. Dans ce choix on trouve, entre autres, la grande muraille de Chine, les statues de l’île de Pâques, le Kukulkan de Chichen Itza au Mexique, le Machu Picchu au Pérou, le Taj Mahal en Inde, la tour Eiffel en France et la statue de la Liberté aux Etats-Unis. Le résultat de cette votation sera promulgué cet été à Lisbonne, le 7 juillet, autrement dit le 07.07.07.

Merveille du Monde

Resterons-t-elles parmi les sept plus grandes réalisations de l’humanité?

L’Egypte craint cependant, que les grandes pyramides du plateau de Gizeh, qui font partie de la sélection finale, ne disparaissent de la nouvelle liste des merveilles du Monde à l’issue de ce processus d’élection. Ce qui, pour les autorités de ce pays et sa population, constituerait un scandale, un scandale d’autant plus grand que c’est la seule des merveilles de la liste d’Antipater de Sidon dressée vers 140 av. J.-C, qui soient encore en état de concourir. Pour rappel, il y avait les jardins suspendus de Sémiramis à Babylone, le temple d’Artémis à Ephèse, la statue de Zeus à Olympie, la tombe du roi Mausole ou Mausolée d’Halicarnasse, le colosse de Rhodes, le grand phare d’Alexandrie et la grande pyramide à Gizeh.

Retour vers l’archéologie du futur

En surfant, sur les vagues du web on rencontre parfois des sites inattendus. C’est l’expérience que j’ai vécue il y a quelques jours en tombant sur le site Archéologie du futur. Comme l’écrit son auteur, Claude Guillemot, qui d’après sa présentation est dessinateur, scénariste et réalisateur de film, son œuvre est «sur le net, comme une bouteille à la mer » que j’ai immédiatement repêché, attiré par sa dénomination d’origine non contrôlée. D’abord je relève que l’abandon du flacon date du 11 avril 2002, soit près de cinq ans, ce qui, j’en conviens, représente un long séjour dans l’océan du web et lui donne déjà un petit air rétro. Combien de fois a-t-elle été pêchée et repêchée avant moi, je l’ignore, mais cela ne va pas m’empêcher d’en examiner le contenu.

 

 

Abribus

Les ruines d’un abribus

 

Le concepteur imagine que dans un futur plus ou moins lointain des archéologues retrouveront enfoui dans le sable du désert les vestiges d’une petite ville de la fin du vingtième siècle avec son centre urbain et ses zones commerciales et industrielles. En ce sens, la démarche est déjà connue et éprouvée. Songeons au fameux livre « La civilisation perdue » du précurseur David Macauley, qui sous le titre anglais plus explicite « Motel of the Mysteries» imaginait la fouille en 4022 d’un banal motel nord-américain enseveli en 1985 lors d’une catastrophe sans précédent. Ce thème de redécouverte de notre époque par d’hypothétiques archéologues du futur a également été repris avec bonheur par le conservateur du musée romain de Lausanne-Vidy, Laurent Flutsch, à travers son exposition « Futur antérieur », qui projetait ses visiteurs en 4002.
Prenons donc la peine de réfléchir à ce que nous léguerons aux générations futures en déposant, de temps en temps, quelques messages au fond d’une bouteille jetée à la mer.

De Toumaï à Ötzi

Vous avez sur le bout de la langue, sans pouvoir vous en souvenir, le nom de l’une des nombreuses espèces qui peuple l’arbre phylogénétique de l’évolution humaine ? Pas de panique! Allez faire un tour sur le site Hominidés.com pour vous rafraîchir la mémoire. Sous-titré : les évolutions de l’homme, voici un site bien conçu, à la navigation facile, et comprenant de nombreux liens utiles ainsi que des références bibliographiques accessibles au grand public. Les pages Internet de ce site sont composées de telle façon qu’en quelques clics on parvient aisément à l’information que l’on cherche concernant tout ce qui a trait au domaine de la paléontologie humaine, du paléolithique inférieur au néolithique.

Hominidés.com

L’arbre phylogénétique du genre homo sur Hominidés.com

L’ensemble est organisé sous forme d’un thème principal, comme la chronologie ou les théories, à partir duquel on parvient à un ensemble de fiches thématiques au contenu très pédagogique avec beaucoup d’illustrations soignées et des textes simples et agréables à lire. Le nombre de fiches thématiques augmentent de semaine en semaine, preuve d’un site vivant et régulièrement actualisé. A part quelques dossiers, écrits par des spécialistes, dont le dernier en date est consacré à l’alimentation des hommes de la préhistoire, l’essentiel du contenu est enrichi et géré par un seul webmaster, Christian Régnier, qui a dédié ce site personnel à l’une de ses passions, l’évolution de l’homme et sa place dans la nature. Ce site représente une bien belle manière d’assouvir sa passion et de se mettre à son service. Si cependant vous préférez chercher à combler votre trou de mémoire sur un site rédigé par des professionnels du sujet essayer celui du CNRS. Sans doute plus sérieux, mais du point de vue agrément et ergonomie, entre les deux, comme on dit, « y’a pas photo » !

Passion du passé

Je pense que Pompéi et Herculanum sont des sites archéologiques que tous ceux qui aiment le passé désirent aller visiter un jour au cours de leur vie. C’est en tout cas ces cités détruites par le Vésuve que je souhaitais le plus ardemment découvrir depuis l’enfance et mon intérêt pour l’histoire et l’archéologie. J’ai cependant dû attendre mes 22 ans pour concrétiser ce rêve de jeunesse et cela grâce à l’intérêt que manifestait ma tante Blandine pour ma vocation. Ainsi, à l’occasion des grandes vacances estivales elle m’invita à accomplir en sa compagnie ce véritable pèlerinage. C’est à bord de sa 2CV qu’au début du mois de septembre nous primes la route en direction de la Campanie. Après une étape à Florence et une autre à Rome nous arrivâmes enfin à Pompéi pour nous installer dans un hôtel donnant sur la place principale et l’église de la Sainte Vierge du Rosaire. Pendant trois jours nous avons arpentés dans les moindres recoins les rues, les monuments et les maisons de Pompéi suivis d’une journée à parcourir Herculanum. En ce temps là , il était possible, moyennant un billet de mille lires de se faire ouvrir par un gardien les portes cadenassées de l’une ou l’autre des plus belles demeures de ces sites.

La grande fontaine des thermes suburbains

Quelques semaines après notre visite la Campanie fut touchée par un sérieux tremblement de terre et, pendant plusieurs années, le nombre de lieux visitables fut drastiquement restreint pour permettre la remise en état des colonnades et des bâtiments qui avaient souffert à la suite de cette nouvelle catastrophe. Ainsi, de nombreuses maisons qu’il nous fut permis de pénétrer lors de notre première visite sont demeurées closes pour cause de restauration ou de conservation et plus question de soudoyer un gardien pour se les faire ouvrir. Les années ont passé. Lorsque je suis retourné en Campanie l’automne dernier avec ma petite famille j’ai appris qu’on pouvait maintenant s’annoncer à l’avance pour se faire ouvrir l’une ou l’autre de ces maisons richement décorées en s’inscrivant sur le site Internet Arethusa. Grâce à ce système de réservation entièrement gratuit il est possible de pénétrer pendant une demie-heure dans une domus ou des thermes de façon privilégiée car pas plus de vingt personnes ne sont autorisées à accéder en même temps dans le même lieu. De fait, nous fûmes seuls lors de nos visites, car ce système de réservation semble encore confidentiel. J’ai pu ainsi faire découvrir Pompéi et Herculanum à mon fils de onze ans qui dès qu’il connu l’existence de ces villes mortes désirait, lui aussi, ardemment les découvrir. J’ai revu peu avant Noël ma chère tante et avec elle j’ai bien sûr parlé de ma dernière visite à Pompéi. Comme elle vient tout juste de disparaître, cette note de blog lui est dédiée. Merci Blandine.

Les roses jaunes du Texas

Comment présenter au grand public le passé d’une région ? C’est à cet exercice de style que s’est attaché le laboratoire de recherche archéologique de l’Université du Texas (TARL) à Austin. Depuis 2001, les archéologues texans interprètent et partagent les résultats de leurs recherches avec leurs concitoyens et le monde entier, par l’entremise d’un site Internet dédié à cette mission baptisé Texas Beyond History.

Fouilles texanes en cours (archives TARL)

Dans ce qu’ils qualifient de musée virtuel, c’est le passé essentiellement non écrit de cet état américain qui est présenté de manière synthétique. A travers des séries de cartes interactives classées selon les régions ou les époques, on parvient facilement à se faire une idée du potentiel archéologique du Texas. Un petit bémol toutefois : très peu d’échelles accompagnent les objets illustrés sous forme de dessin ou de photographie ce qui ne permet pas de se faire une idée précise de leur dimension. Cela est d’autant plus frustrant pour les spécialistes de la taille des objets lithiques que certaines pointes en silex trouvent des similitudes de forme étonnantes avec des objets semblables du Paléolithique et du Néolithique de la vieille Europe. Cela dit, le mode de présentation générale est plaisant et peu servir d’exemple pour les personnes chargées de la même tâche ailleurs dans le monde. Ce site vaut bien à notre avis un bouquet de roses jaunes du Texas.

La bourse du tourisme archéologique

Comme je n’aime pas bronzer à ne rien faire, j’ai du mal à concevoir des vacances dans une région qui n’offre aucun potentiel de découverte archéologique. Aussi, pour ma petite famille, lorsque vient le temps de penser à partir se pose la question suivante : Où irons-nous passer nos prochaines vacances ? C’est à cette question que les responsables touristiques des pays du pourtour de la Méditerranée cherchent à nous donner une réponse en se réunissant chaque année à Paestum pour la « Bourse méditerranéenne du tourisme archéologique ». Elle permet la rencontre entre prestataires de service culturel et tour-opérateurs provenant de 13 pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Hollande, Japon, Russie, Suède et Suisse.

Temple de Neptune Paestum

Le temple de Neptune à Paestum

La neuvième édition de cette bourse particulière s’est tenue du 16 au 19 novembre, avec la Grèce comme hôte d’honneur. A cette occasion une exposition, ArcheoVirtual, a présenté à près d’une dizaine de milliers de visiteurs un certain nombre de réalisations illustrant le thème de l’archéologie virtuelle, sous la forme de visites interactives de sites comme ceux de Pompeï, de la via Appia, d’Angkor ou de la Domus Aurea, entre autres. Furent également évoquées les possibilités offertes par les téléphones portables ou les lecteurs MP3 pour télécharger (podcaster) des visites guidées interactives. Le visiteur dispose ainsi de son propre audio-guide ce qui évite des frais de maintenance de matériel pour les institutions patrimoniales. Pour cela, il importe que les régions et les sites culturels qui veulent s’assurer une part du tourisme mondial développent leur site internet ,outil de plus en plus privilégié pour s’informer sur leurs offres et pour préparer le prochain voyage en famille.