Sur la trace des mammouths

Cet automne, à l’occasion de la sortie de son 200e numéro, la revue des curieux de nature « La Salamandre » présente une nouvelle ligne éditoriale. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, elle en profite pour offrir à ses lecteurs une rencontre extraordinaire avec les Mammouths. Lors d’un voyage dans la puszta hongroise, relique de l’immense steppe qui recouvrait l’Europe voici 20’000 ans, au pic de la dernière glaciation, Julien Perrot, le rédacteur en chef,  Laurent Willenegger, dessinateur et Benoît Renevey, photographe, nous restituent l’environnement et le quotidien de ces pachydermes laineux comme ils le font si bien, en temps ordinaire, avec les espèces actuelles. Ils estiment ainsi que les mammouths engloutissaient quotidiennement 180 à 200 kg de nourriture, qu’ils mettaient quelque 20 heures à engloutir.

Chevaux de Pzrewalski d’Horobagy

Un reportage sur cette opération intitulé « Jusque très loin dans le temps, sur la trace des mammouths en Hongrie » a été réalisé par l’équipe sur le terrain et est accessible en dix épisodes à partir du blog de la revue. Le sixième épisode, consacré aux Chevaux de Przewalski  plaira particulièrement aux admirateurs des grottes ornées, puisque l’on y voit défiler sur pattes et bien vivants, aussi splendides que sur les fresques pariétales de Lascaux,  quelques uns des 130 individus qui composent la harde du parc national d’Hortobagy.  Bien sûr le mammouth n’était pas au rendez-vous de cette expédition et pour cause de disparition définitive il y a environ 3700 ans. Cependant, pour voir  un mammouth en chair et en os, il suffi de se rendre au musée Crozatier du Puy-en-Velay qui expose en exclusivité mondiale jusqu’au 15 novembre 2010, Khroma, le bébé mammouth le plus vieux du monde découvert en 2009 en Sibérie.

Le Castrum de Binchester à la frontière du virtuel

Commencé au mois de juin 2009,  un grand projet archéologique, étalé sur une durée de cinq ans, s’est mis en place à l’extrémité nord de l’empire romain, sur un site qui a livré des thermes et des mausolées parmi les plus importants et les mieux conservés de Grande-Bretagne. Chaque été, une fouille école composée principalement d’étudiants des  Universités anglaise de Durham et américaine de Stanford a repris l’excavation du Castrum et du vicus romains de la ville de Binchester. De plus, de nombreux volontaires engagés par la société locale d’architecture et d’archéologie de Durham et du Northumberland viennent renforcer les spécialistes. Un blog dédié au projet permet de suivre l’avance des travaux. Connue des Romains sous le nom de Vinovium , littéralement dit “sur la route du vin”, Binchester protégeait la voie principale qui reliait le camp légionnaire de York au Mur d’Hadrien qui marquait la frontière nord de l’Empire.
Virtual Vinovium
Promenade virtuelle dans le Castrum de Vinovium

Pour rendre les découvertes passées et à venir accessibles au plus grand nombre malgré la distance, une véritable reconstitution virtuelle du site a été mise en place dans l’univers 3D permanent de Second Life  par un groupe de travail de Standford conduit par Gary Devore. Une première réalisation permettait l’année dernière de faire une visite des bains, tels qu’ils se présentaient il y a près de 2000 ans. Mais le projet virtuel a pris de l’ampleur et c’est maintenant le Castrum entier qui est en passe d’être restitué, comme on peut le voir sur ce petit film de présentation du projet inscrit dans le cadre du Virtual Frontiers Program.  C’est l’avatar Torin Golding, bien connu par les Sliens pour être le propriétaire du sim Roma, qui se charge de transposer, à l’échelle dans le virtuel, l’ensemble des découvertes réelles. Tout cela me fait penser que, pas loin de chez moi, à Yverdon-les-Bains, se trouve un site très semblable, celui du Castrum romain d’Eburodunum, bien connu également pour ses thermes.  En raison d’un projet de construction, les fouilles du castrum romain doivent être reprisent la semaine prochaine. La Société du Castrum romain, fondée par Rodolphe Kasser, dont le but est la mise en valeur archéologique et touristique du lieu, pourrait, à l’avenir, s’inspirer de l’exemple de Binchester pour atteindre une partie de ses objectifs.

Mohenjo Daro, tour à tour chaude et humide

Drôle d’année climatique pour le site Pakistanais de Mohenjo Daro, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1980. Ce printemps, le 26 mai, une température de 53,5 degrés était mesurée aux abords immédiats du gisement par l’office météorologique pakistanais, ce qui en fait la température record observée à ce jour sur le continent asiatique. Et en ce mois d’août, ce sont les crues de l’Indus dues à la mousson, 30% plus importantes que la normale, qui menacent ces vestiges vieux de 4500 ans. Rappelons tristement que les inondations catastrophiques actuelles touchent un territoire aussi vaste que l’Italie, qu’elles ont fait 1600 morts et obligés plus de 20 millions de personnes à se déplacer.
Mohenjo Daro
Mohen Daro en attente des touristes ! (photo:Unesco)

Mohenjo Daro est la plus grande cité de la civilisation de l’Indus. A son apogée entre 2600 et 1800 av. J.-C. elle couvrait une superficie de plus de 250 hectares. Les ruines de Mohenjo Daro ne se situent qu’à 2 kilomètres des rives de l’Indus. Les constructions étant en briques crues tout excès d’humidité pourrait y avoir des conséquences fâcheuses pour sa conservation.  Mais pour l’instant cependant, malgré le cataclysme alentour, le site résiste à l’inondation grâce aux cinq énormes digues de protection qui le défendent des eaux depuis 1997 et qui ont été édifiées dans le cadre d’une campagne internationale de sauvegarde du site coordonnée par l’Unesco. Si les digues résistent à la présente inondation, elles permettront aux populations locales qui ont tout perdu de conserver au moins une partie d’un passé prestigieux, susceptible d’attirer le tourisme dans la région, soit un moyen de combattre la pauvreté, comme l’entendait dernièrement une exposition tenue à Paris.

Tel maître, tel chien !

Le chien est considéré comme le meilleur ami de l’homme, et cela a juste titre, car c’est aussi l’animal le plus anciennement domestiqué par l’humanité. Si ce fait est bien établi par la communauté archéologique, et qu’il est admis que le chien est issu du loup, en revanche celle-ci reste divisée pour savoir à quel moment ce compagnonnage a réellement débuté. Et pour nourrir le débat, seule l’étude attentive des fossiles de l’espèce canis lupus permet de le savoir.  En réexaminant les ossements découverts en 1873 dans la grotte magdalénienne du Kesslerloch, près de Thayngen,  en Suisse, les chercheurs allemands Hannes Napierala et Hans-Peter Uerpmann, de l’Université de Tübingen, ont découvert un fragment de crâne et les dents d’un animal, qui, par sa morphologie, museau court et  large, petite canine,  est  plus proche du chien domestique que du loup.  Ces vestiges ont été datés au radiocarbone entre 14’100 à 14’600 ans.

Le chien du Kesslerloch

Le plus vieil ami de l’homme (image : H. Napierala)

Ces résultats,  publiés dans la revue « International Journal of Osteoarchaeology», sont présentés comme le  plus vieux témoignage incontestable de la domestication du chien par l’homme. Pour cela les auteurs doivent remettre en cause les conclusions  d’une étude conduite par le paléontologue Mietje Germonpré de l’Institut Royal des Sciences naturelles à Bruxelles, qui a présenté l’année dernière dans le Journal of Archaeological Science un crâne de canidé trouvé en 1850 dans les grottes de Goyet, en Belgique, comme celle d’un chien domestique, ayant vécu il y a environ 31’700 ans. Lorsque l’on sait que la variabilité statistique des dimensions morphologiques ne permet pas de discriminer toujours de façon univoque entre chien et loup, cette controverse est loin d’être réglée et ne pourra sans doute s’éteindre que par l’étude d’autres fossiles et le recours systématique à l’analyse génétique.

Archéologue, le temps d’une journée

Cet été à Avenches, tout le monde pourra avoir le plaisir de remettre au jour, le temps d’une journée,  des vestiges enfouis vieux de deux millénaires. Et pour cela pas besoin d’être archéologue. Il suffit juste d’avoir au moins 12 ans et de penser à s’inscrire par téléphone ou par courriel à l’une des dix places de fouilles prévues chaque jour, entre le 19 juillet et le 20 août. Il en coutera cependant 25 francs par participant entre 12 et 16 ans, et 40 francs par adulte. Le  chantier de fouille qui occupe une surface de 12 x 30 m, est établi sur une partie non encore dégagée du palais de Derrière-la-Tour, une grande demeure romaine qui connut son apogée au 2ème siècle de notre ère, et qui fait l’objet jusqu’au 3 octobre 2010 d’une exposition temporaire dans le musée du même lieu, sous le titre « Palais en puzzle ».

Fouiller à Avenches

L’archéologie dans la peau !

L’initiative prise par le Musée romain d’Avenches, par l’entremise de sa nouvelle directrice, Sophie Delbarre-Bärtschi, et du responsable des fouilles, Pierre Blanc, est intéressante, car elle permet aux nombreux passionnés d’archéologie de mettre la main à la truelle, une occasion trop rare dans notre pays. Car s’il existe pour l’astronomie des clubs d’amateurs qui peuvent s’investir dans de véritables travaux de recherche aux côtés des professionnels, presque rien n’est fait en archéologie pour intégrer au mieux les bonnes volontés des amateurs qui voudraient connaître le plaisir des fouilles ou l’étude des objets. La seule personne qui en son temps avait fait ce genre de pari, l’ancienne archéologue cantonale du canton de Fribourg Hanni Schwab, avait recueilli de ses collègues de nombreuses critiques. Pourtant, cela lui a permis de mener à bien de grandes fouilles d’été, comme celles de Portalban, de Montilier et de Gletterens, entre autres, et ses bénévoles recevaient, en plus, des repas, midi et soir, ainsi qu’une petite indemnité journalière. Aujourd’hui, autre temps, autre mœurs, il faut payer et amener son pique-nique, pour une petite journée d’initiation, soit en définitive une opération qui apparaît surtout financière.

Les débuts de la peinture en Australie

Des archéologues australiens ont révélés l’existence sur le site de Niwarla Gabarnmung, au sud-ouest du Plateau de  la Terre d’Arnheim, d’une peinture rupestre pouvant être la plus vieille du monde. Elle serait datée de 40’000 ans avant  notre ère, et pourrait avoir été tracée par les premiers hommes arrivés en Australie. La découverte a été réalisée en 2008 dans un abri rocheux par des membres d’une association aborigène – la Jawoyn Association Aboriganal Corporation. Mais ce n’est qu’en mai 2010, lorsque les archéologues se sont déplacés pour enregistrer le site, qu’une première datation a été établie. Le site de Niwarla Gabarnmung est déjà  riche de nombreuses autres peintures rupestres.

Genyornis
Genyornis à l’ocre rouge ? (photo : Ben Gunn)

Cette peinture à l’ocre rouge représenterait  une espèce d’oiseau géant incapable de voler, connue sous le nom de « Genyornis », qui selon les paléontologues aurait disparue il y a 40’000 ans. C’est un ancêtre beaucoup plus grand de la famille des émeus d’Australie. «Soit la peinture date de 40.000 ans, ce qui est la date avancée pour sa disparition, soit Genyornis a vécu beaucoup plus longtemps que la science a pu l’établir” a déclaré l’archéologue Ben Gunn de la Australian Rock Art Research Association, et le cas échéant, la datation de la peinture serait avancée. Cependant la précision des détails anatomiques, qui ne peuvent avoir été observés que sur des animaux vivants, ferait plus pencher les experts pour la première hypothèse. Des examens plus précis notamment de la roche et des pigments sont en cours pour déterminer la datation exacte. Il s’agit en effet d’être prudent quand on parle de datation d’art rupestre, car les plus anciennes découvertes en Europe datent de 30’000 ans.

Les premières fouilles de l’art contemporain

C’est sous le titre « Les premières fouilles de l’art contemporain » que devrait s’ouvrir au printemps 2011 au  Musée français d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, une exposition consacrée aux vestiges les plus récents exhumés dans le cadre d’une fouille programmée par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), puisqu’ils remontent à 1983. Cette année là, le 23 avril, selon les faits présentés sur le site de l’INRAP, 120 personnalités du monde de l’art contemporain participent à un banquet organisé par l’artiste suisse Daniel Spoerri dans le parc du domaine du Montcel, à Jouy-en-Josas (Yvelines). Au milieu du repas, le banquet est enterré dans une tranchée longue de 60 mètres creusée dans la pelouse. Tables, nappes, vaisselle, couverts, reliefs de repas, graffitis, dédicaces, objets d’art, photos sont ensevelis sous des mètres cubes de terre, au cours d’un rituel collectif orchestré par l’artiste. Cette performance intitulée « L’enterrement du tableau-piège » marque le renoncement par Daniel Spoerri à sa série de tableaux-pièges, dont de nombreux  spécimens sont exposés dans les musées.
Le déjeuner sous l'herbe
Le déjeuner sous l’herbe (Photo : Denis Gliksman, INRAP)

Enfoui depuis 1983, le banquet de Daniel Spoerri s’est décomposé, jusqu’à n’être qu’un souvenir. Pour en étudier les vestiges, vingt-sept ans plus tard, les premières fouilles archéologiques de l’histoire de l’art contemporain ont été ouvertes le 31 mai en présence de l’artiste, par la Société du déterrement du tableau-piège, de l’université de Paris I, de l’EHESS, de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux du CNRS, ainsi que le concours d’archéologues de l’Inrap. Ces fouilles, qui doivent se dérouler jusqu’au 11 juin, sont l’occasion de se poser des questions sur les limites du fait archéologique, comme peuvent le faire par ailleurs les recherches menées aux Etats-Unis par William Rathje dans le cadre du « Garbage Project », les diverses réflexions et expositions liées à l’archéologie du futur, ou encore les vestiges modernes volontairement enfouis dans des capsules temporelles ou Time capsule. Le site de « L’enterrement du tableau-piège » est l’un des 121 sites de fouilles ouverts en France au public dans le cadre de la journée spéciale consacrée aujourd’hui par la chaîne de télévision Arte à l’archéologie de sauvetage et à l’archéologie préventive.

JIM 2010, la Lune a rendez-vous avec Vénus

Comme chaque année à la mi-mai, les musées ouvrent leurs portes aux visiteurs pour se dévoiler sous leur meilleur jour ou à la clarté des étoiles.  Samedi soir,  aura lieu la traditionnelle Nuit européenne des Musées. Placée sous le patronage du Secrétaire Général du Conseil de l’Europe cette nuit se déroulera simultanément le samedi 15 mai 2010 dans les pays signataires de la Convention culturelle européenne. Sous le titre «Le Nil au Clair de Lune » le Parc et Musée d’Archéologie de Neuchâtel à Hauterive, se place sous les cieux de l’Egypte Antique. Dès 19h, des spectacles théâtraux, des projections de films et des démonstrations en plein air permettront de découvrir ou de redécouvrir la grande histoire d’Alexandrie et la puissance du Nil au pays des pharaons. Mais en raison de la Nouvelle Lune,  le soir avant, cela ne pourra se faire véritablement au Clair de Lune.

Rendez-vous à la JIM 2010
Rendez-vous dans les musées pour la JIM 2010

Dimanche 16 mai, sous la bulle jaune qui marque les points de rendez-vous ou «Treffpunkt », et qui rappelle la couleur des Post-it qui viennent de fêter leurs 30 ans d’existence, les Musées convient leurs usagers à la Journée internationale des Musées (JIM). Les Musées suisses invitent ainsi à participer à des activités et « des rencontres de toutes sortes ». Les familles constituent le « public-cible » de cette journée, en particulier à Hauterive. Toute la journée le Laténium proposera un programme d’activités pour les enfants et leurs parents : jeux, ateliers et spectacles ludiques pour suivre le cours de l’eau du Nil à Alexandrie. Une pièce de théâtre plongera petits et grands au cœur de l’ancienne Egypte. Les enfants pourront s’exercer aux gestes ancestraux des Egyptiens puisant l’eau au bord du Nil, avec les grands « shadoufs » dans le parc. … Et pour les petits bricoleurs, réalisation de « shadouf » miniature ! Enfin, si les conditions météorologiques sont bonnes (ciel clair, sans brume, sans nuage ou cendres volcaniques), essayez d’apercevoir  en plein jour ou au crépuscule la planète Vénus qui accompagnera dans le ciel un fin croissant de Lune.

Recherche hominidés dans Google Earth

Hier, des scientifiques ont annoncé la découverte en Afrique du Sud d’une nouvelle série de fossiles d’hominidés qui iront rejoindre les autres vestiges découverts dans la région classée au patrimoine mondial sous le nom du « Berceau de l’humanité » (Cradle of Humankind), à 40 km de Johannesburg. Cette découverte est une des plus importantes faîtes ces dernières années, car elle révèle les squelettes  remarquablement bien conservés de deux hominidés, un adolescent mâle et une femelle adulte, datant entre 1,78 et 1,95 million d’années qui appartiendraient  à une nouvelle espèce Australopithecus sedida, candidate pour assurer  la transition entre Australopithecus africanus (dont la célèbre Mrs. Ples) et le genre Homo, soit Homo habilis ou Homo erectus. Une petite vidéo sur Youtube en annonce la publication dans la revue « Science ».   Mais l’élément le plus intéressant lié à cette découverte, c’est qu’elle est issue d’une recherche entamée il y a deux ans à partir de Google Earth, comme le montre une autre courte vidéo.
Australopithecus Sedida in the Cradle of Humankind
Google Earth à la rencontre d’Australopithecus sedida

Dès mars 2008, l’équipe du professeur Lee Berger de l’université Witswatersrand à Johannesburg, a entrepris de cartographier dans la région l’ensemble des grottes et des gisements, connus pour avoir livré des fossiles. Pour ce faire ils ont utilisé Google Earth qui semblait être la plateforme idéale pour rassembler ces données en un seul endroit et les partager avec d’autres chercheurs. Au début du projet, seuls 130 grottes et 20 dépôts de fossiles étaient répertoriés. En apprenant à reconnaître à quoi ressemblait un site de grotte sur les images satellites à haute résolution, il fut également possible de découvrir de nouveaux gisements, soit près de 500, alors que cette région est une des plus explorée en Afrique. C’est dans l’un de ces nouveaux gisements qu’à été mis au jour cette paire de fossiles. Une belle démonstration de l’utilité des géo données et de Google Earth dans la pratique archéologique. Un exemple à suivre !

Promenade à l’âge de glace

L’Office fédéral de la topographie, connu aussi sous le nom de swisstopo, profite de l’arrivée du printemps pour nous replonger dans l’hiver en publiant une carte au 1:500’000 représentant la Suisse durant le dernier maximum glaciaire, il y a environ 24’000 ans.  Cette carte, qui entre dans la série des GéoCartes 500, est le fruit de la collaboration établie entre divers groupes de recherches et illustre les dernières connaissances en matière de paléoenvironnement.  Elle aurait été bien utile à nos ancêtres du Paléolithique supérieur de l’âge de glace pour  tracer leur route entre les glaciers alpins et le vaste inlandsis continental ainsi que pour parcourir les terrains non recouverts par les glaces. Une petite pensée amicale à Scrat l’écureuil et ses amis.
La Suisse à l'âge de glace
La Suisse à l’âge de glace (image : Swisstopo)

La Commission suisse pour la recherche sur le Quaternaire (CSQ ) et Christian Schlüchter, professeur à l’Institut de géologie de l’Université de Berne sont à la base du contenu et de la coordination scientifique de la carte.  On apprend ainsi que la surface du grand dôme de glace de l’Engadine culminait à une altitude de 3100 m. On découvre aussi qu’il existait sur le Jura une calotte glaciaire plus étendue en direction de l’ouest et de la France que dans les précédentes publications.  En ces temps où le réchauffement climatique devient un thème politique majeur, il est bon de se rappeler que la Terre n’a pas été toujours telle que nous la connaissons aujourd’hui, et qu’elle a subit par le passé des facteurs climatiques indépendants de notre présence et d’une très grande puissance.