Category Archives: Musées, expositions

Nunc est bibendum

Dimanche a eu lieu dans Second Life (SL), à l’intérieur du Monastère du sim Alpine Meadow, l’inauguration d’une exposition virtuelle temporaire intitulée, Nunc est bibendum, dont le thème est celui de la cuisine romaine. Une passionnée du monde romain qui a pour nom d’avatar Popea Heron a conçu les objets présentés et rassemblé les documents iconographiques qui permettent aux visiteurs virtuels d’appréhender les divers éléments de l’apprêt des aliments et de l’art de la table au temps d’Apicius. Cette présentation est tout à fait convaincante et intègre une conception moderne de la muséographie qui veut que l’exposition ne soit pas seulement une juxtaposition d’objets assortis d’étiquettes, mais une véritable création dans laquelle le visiteur est actif. Ainsi sera-t-il amené dans le jardin du cloître à faire fonctionner un pressoir à olive, à fouler des grappes de raisin et à moudre du grain, puis, dans une cuisine aménagée, à pétrir et à rouler de la pâte à pain. Chaque aspect de la nourriture à Rome est abordé à l’aide de fresques, de peintures ou de mosaïques illustrant le thème abordé et les informations, dispensées à l’aide de fiches (notecards) rédigées en anglais, français et italien. La visite se termine dans un triclinium ou les visiteurs, devenus convives, sont appelés à connaître les noms de neuf sortes de vins en puisant le cru choisi dans une grande amphore. C’est maintenant qu’il faut boire!

Avatars dans l'exposition Nunc est bibendum

Les activités en cuisine (d’autres images dans Flickr)

Second Life, développé par Linden Lab, est un programme téléchargeable gratuitement sur Internet qui permet à chaque internaute connecté et ayant créé son avatar d’explorer l’univers virtuel persistant en 3D de loin le plus interactif, puisque presque tout ce qu’on peut y voir ou y faire résulte des créations d’autres avatars. Et la culture, contrairement à ce que l’on pourrait croire de prime abord en suivant les médias, est bien présente dans SL. On y trouve en particulier de nombreux musées virtuels et même des musées réels y ont leur extension. Ainsi, depuis mai 2007, la Staatliche Kunstsammlungen de Dresde, le musée d’art de la Saxe en Allemagne est installé dans SL. D’ailleurs les responsables de l’ICOM ne s’y sont pas trompés et commencent à mesurer tout l’intérêt des mondes virtuels pour l’avenir des musées. Ainsi cette année, à l’occasion de la journée internationale des musées du 18 mai, en vedette des activités proposées sur icom.museum se trouvera The Tech Museum of Innovation, le musée de technologie de San Jose, Californie, qui a bâtit dans SL un complexe muséal où se trouve expliqué, dans le cadre d’un atelier virtuel, comment concevoir une exposition. En muséographie virtuelle tout est encore à inventer, et dans ce sens, l’exposition, Nunc est bibendum, montre avec succès une des voies à suivre.

De tout, sur Tut

Il n’y a pas à dire, Toutankhamon est un nom qui attire les foules. Il suffit d’évoquer son nom et c’est quasiment la réussite assurée. En 2004 une partie du mobilier funéraire de sa tombe avaient fait, à grands renforts de publicité et grâce à l’aide financière (sponsoring) d’une grande banque, le voyage du Caire jusqu’au Musée des Antiquités de Bâle, et ce fut un grand succès. Demain, 8 mars 2008, c’est Zurich qui évoque son nom pour faire venir les curieux et remplir les trains sous le titre «Toutankhamon – Son tombeau et ses trésors». Mais, cette fois-ci, aucun des artéfacts ayant accompagné le jeune pharaon dans sa tombe n’est exposé. C’est le tombeau lui-même (KV62) et son contenu qui ont été reproduits. Sur plus de 4000 mètres carrés ont été reconstituées, grandeur nature, les quatre chambres funéraires du souverain et les quelques 2000 offrandes qu’elles contenaient. C’est donc à une découverte en trois dimensions, mais sans la chaleur et la poussière, que seront conviés les visiteurs, qui, le temps de leur passage dans l’exposition, se mettront dans la peau de l’archéologue Howard Carter. Un film et des animations, comme la vidéo de présentation, devraient renforcer leur imagination. L’expérience qualifiée de « divertissement éducatif » par le service de presse de l’organisateur est à vivre jusqu’au 29 juin 2008.

Tombe KV62
Intérieur (vrai) de la tombe de Tut (photo TMP)

Il est piquant de constater que, quand il s’agit de Toutankhamon, les commanditaires de la manifestation semblent pouvoir assurer le succès de l’évènement en n’exposant que des copies de bonne facture. Il y a quelque mois, une exposition présentant également de bonnes copies de quelques éléments de l’armée en terre cuite du premier empereur chinois Qin Shi Huangdi a fait scandale, car le public, et, semble-t-il, les conservateurs eux-mêmes, n’avaient pas été conscients de la supercherie, comme le rappelle en détail le blog «Les Chroniques d’un Amateur … professionnel». Pour comparer le faux du vrai, et chercher à faire la différence entre le vrai faux qui fait vrai ou le faux vrai qui fait faux, il ne faut pas toujours être un expert, pas vrai ? Il suffit simplement de partir pour Londres, et de réserver son billet pour l’exposition « King Tut ». Là-bas également le seul nom du pharaon déplace le public : plus de 500’000 billets ont déjà été vendus depuis l’ouverture. Il pourrait y en avoir un million d’ici la fermeture prévue le 31 août. Et pour ceux qui n’aiment ni les voyages, ni la foule, ils pourront rester dans l’actualité de Tut, tout en demeurant chez eux, en se procurant le dernier roman de Christian Jacq : «Toutankhamon, l’ultime secret » qui vient de paraître en librairie.

Histoire perdue

C’est sous le titre portugais « História Perdida » ou anglais « History Lost » que se tient actuellement au Musée national d’Archéologie, situé dans le magnifique cadre du monastère des Hiéronymites à Lisbonne, une exposition retraçant l’histoire ancienne et récente du commerce illicite d’antiquités dans le monde. La présentation, mise en place sous l’égide de la Fondation hellénique pour la Culture, est conçue en forme de parcours didactique composé de textes, photos et films réalisés avec la contribution d’une centaine d’archéologues et chercheurs à travers le monde. Déjà présentée à Nicosie, Athènes, Corinthe, Némée et Trieste l’exposition retrace l’histoire du pillage des antiquités, les techniques employées par les voleurs, les moyens utilisés pour revendre les oeuvres, souvent avec la complicité de musées, des grandes maisons de vente aux enchères, de collectionneurs et de marchands d’arts établis, entre autres, en Suisse. On constate que la Convention de l’Unesco de 1970, malgré son adoption par 109 pays, n’a pas freiné ce commerce illicite, bien au contraire.

Exposition

L’entrée d’une Histoire perdue

Cette exposition très instructive doit une bonne partie de son riche contenu documentaire au travail réalisé par The Illicit Antiquities Research Centre (IARC) basé à l’Université de Cambridge, Angleterre, au sein du McDonald Institute for Archaeological Research. C’est en effet les recherches menées depuis 1996 par l’équipe de ce centre dirigé par Neil Brodie qui servent de support aux textes présentés aux visiteurs. Des premières grandes campagnes de fouilles du 18ème siècle au profit des grands musées comme le Louvre ou le British Museum, au pillage du musée de Bagdad en 2003, en passant par le trafic de statues au Cambodge ou la restitution récentes par le musée Getty de Los Angeles d’oeuvres volées à l’Italie et la Grèce, l’exposition montre aussi la constance du phénomène, et son ampleur. Face à cette perte de la mémoire collective de l’humanité, car on ignore dans 90% des cas la provenance exacte des objets apparaissant sur le marché des antiquités, il est regrettable que l’IARC ait du fermer ses bureaux à la fin septembre 2007 par faute de ressources financières. Modeste par sa taille mais riche dans son propos, cette exposition en forme de testament de l’activité de l’IARC est visible à Lisbonne jusqu’au 23 mars. J’espère que dans les mois prochains d’autres musées à travers le monde seront intéressés à la présenter, cela en vaut la peine.

Chemin faisant virtuel sur la via Flaminia antica

Depuis le 8 janvier, les visiteurs du Musée national des thermes de Dioclétien, à Rome, peuvent accéder à une attraction spectaculaire: le musée virtuel de la Via Flaminia antica. Dans une salle spécialement prévue à cet effet, quatre visiteurs à la fois, dirigent l’un ou l’autre des quatre personnages virtuels à disposition, sur une portion reconstituée en 3D de la voie Flaminia, la grande route menant de Rome à Rimini, soit entre le pont de Milvius, qui franchit le Tibre au Nord de Rome, jusqu’à la zone archéologique de Grottarossa près du site de Malborghetto. En chemin, par l’entremise de leur avatar, les visiteurs voient de nombreux monuments et rencontrent d’autres personnages virtuels comme un légionnaire montant la garde près du pont Milvius, à la veille de la bataille entre les troupes de Constantin et celles de Maxence. Arrivé à Prima Porta, ils visitent la maison de Livie, l’épouse de l’empereur Auguste. Ils ne découvriront d’abord que les ruines de la maison, avant que, par la magie du virtuel, le décor ne se transforme et que la maison renaisse à la vie, telle qu’elle était il y a un peu plus de 2000 ans. Ils rencontreront ainsi Livie de même que l’empereur Auguste dans leur cadre quotidien.

Maison de Livie
Un avatar découvre la maison de Livie

Comme chef de projet de cette présentation on trouve Maurizio Forte, qui s’est fait connaître, il y a quelques années, pour son remarquable ouvrage « Archéologie virtuelle, le passé retrouvé ». Fruit de la collaboration entre chercheurs de l’ Institut pour les technologies appliquées aux biens culturels, qui dépendent du Conseil national des recherches italien, le CNR, et de la Surintendance archéologique de la ville de Rome, cette reconstitution a nécessité deux ans de travail. Archéologues, architectes et informaticiens, ont mis leurs connaissances et leur savoir-faire en commun pour donner à la végétation et aux bâtiments leur aspect à l’époque romaine en utilisant la plateforme 3D Virtools développée par Dassault Systèmes. L’ensemble de cette reconstruction a coûté 810?000 euros, dont 750?000 proviennent de la Société pour le développement de l’art, de la culture et du spectacle, Arcus. A terme, les concepteurs du projet prévoient également d’offrir une reconstitution virtuelle de la maison de Livie pour les avatars peuplant l’univers de Second Life.

L’éternel féminin

Une collection unique d’idoles féminines de l’Orient Ancien, s’étendant sur une période de 10?000 ans, sont rassemblées au Musée d’Art et d’Histoire de Fribourg (MAHF) le temps d’une exposition, qui se tient jusqu’au 6 avril 2008, intitulée « L’Eternel féminin ». La plupart des 300 œuvres présentées sont des originaux provenant des collections Bible + Orient de l’Université de Fribourg. Des idoles néolithiques à la Vierge Marie, en passant par Isis, Artémis et Ashéra, on réalise l’importance de la femme dans l’histoire des religions, mêmes monothéistes.

L'éternel féminin
Des représentations de l’éternel féminin (photos : MHAF)

L’exposition apporte sur cette dernière, Ashéra, un éclairage intéressant puisque le commissaire de l’exposition, Othmar Keel, n’hésite pas à la présenter comme la compagne de Yahvé. Il se fonde d’une part sur des découvertes archéologiques qui montrent la présence dans les habitations de Judée entre le 8e et le 7e siècle avant notre ère, de nombreuses statuettes d’une divinité féminine à la poitrine protubérante (image ci-dessus à gauche), et, d’autre part, sur un examen minutieux des écrits bibliques où son nom apparaît cité à trente-neuf reprises, montrant l’importance de son culte à cette époque. L’hypothèse d’un couple divin Yahvé-Ashéra a été lancée par la mise au jour, lors des fouilles de 1975-76 du site de Kuntillet’Ajrud dans le nord du Sinaï, d’une inscription sur une poterie portant la dédicace à «Yahvé de Samarie et son Ashéra ». Pour en savoir plus sur l’Eternel et son pendant féminin lire le livre d’Othmar Keel paru aux éditions Labor et Fides «L’Eternel féminin, une face cachée du Dieu biblique» qui sert de catalogue à l’exposition.

Rouge pompéien

Ouverture, aujourd’hui à Rome, de l’exposition « Rosso pompeiano » qui comme son nom l’indique fait référence à la fameuse couleur « rouge pompéien ». Plus de 100 fresques qui ornaient des bâtiments privés et publics des villes de Pompéi et d’Herculanum et de grandes demeures de Campanie ont été réunies au Musée national romain situé dans le Palazzo Massimo. De nombreuses pièces, restaurées pour l’occasion, proviennent des dépôts du musée archéologique de Naples et n’ont pas été présentée au public depuis des années. D’autres fresques proviennent de la fouille d’une villa de Pompéi, mise au jour en 2000 lors de la construction d’une route près du site. En regard de ces œuvres pourront être comparées les fresques de l’exposition permanente du Musée national romain provenant de Rome, en particulier de la maison de Livie, épouse d’Auguste. L’exposition, qui se tient jusqu’au 30 mars 2008, présente ainsi un survol complet de la peinture romaine du 1er siècle avant J.-C. à la date de l’éruption du Vésuve en l’an 79 de notre ère.

Rosso pompeiano

La mythologie s’expose (photo :Corriere del mezzogiorno)

Les premiers archéologues qui ont entrepris des fouilles à Pompéi dès 1748 pour le compte du roi Charles de Bourbon, ont été frappés d’étonnement par la décoration des pièces des maisons romaines. Très rapidement, les fresques furent retirées des sites archéologiques pour les préserver du climat et des pillages. La couleur rouge dominait dans les habitations mises au jour et était si éclatante dans les ruines de Pompéi que cette teinte particulière a été baptisée « rouge pompéien ». Ce rouge provient du cinabre (sulfure de mercure), exploité dans la mine d’Almadén en Espagne, comme l’ont montré des analyses, et que Pline l’Ancien appelle dans son Histoire naturelle : « minium ».

Quand London s’appelait encore Londinium

Dans le foyer du musée de la ville de Londres (Museum of London) est présenté, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 27 janvier 2008, une exceptionnelle batterie de cuisine découverte récemment en plein cœur de la City. C’est au fond d’un puits de section carrée et au coffrage de bois que 19 ustensiles, faits d’alliages de cuivre ou de plomb, ont été mis au jour. Cet ensemble domestique, qui se trouve dans un état de conservation remarquable, comporte, entre autres, des plats, des casseroles, des bols, de grands seaux à vin, un chaudron, un trépied et une louche en fer. L’abandon de ces objets remonterait au 4e siècle de notre ère. En effet, deux pièces de monnaie qui se trouvaient au-dessus du dépôt ont été frappées après 383, soit à une époque ou Londres, alors Londinium, était en passe d’être abandonnée par sa population romaine.

Batterie de cuisine romaine

Une exceptionnelle batterie de cuisine (photo : Museum of London)

Cependant le puits ne constituait qu’une partie du vaste chantier de fouilles, réalisé entre février et novembre 2007 par l’entreprise privée d’archéologie Pre-Construct Archaeology (PCA) à l’emplacement d’un projet de construction à Drapers Garden dans la vallée du Walbrook. Le sol gorgé d’eau et l’environnement anaérobique explique la quasi absence de corrosion des objets métalliques mais aussi la découverte d’artéfacts en matières organiques comme un plancher et une porte d’habitation en bois, ainsi qu’une grande quantité de pièces de cuir et d’ossements, dont un crâne d’ours que l’on imagine provenir de l’amphithéâtre voisin. Ainsi, en plus des 19 ustensiles de cuisines, l’inventaire de cette fouille mémorable recense plus de 1100 objets également bien préservés. Ce sont, au dire des archéologues locaux, les plus importantes fouilles et les plus belles découvertes effectuées dans la ville de Londres depuis trente ans.

La Maison René Ginouvès fête ses dix ans

Demain 5 décembre, la Maison René Ginouvès fêtera ses dix ans par une journée Portes Ouvertes entre 10h et 16h. Au programme: des films et des photos pour révéler les coulisses du travail de recherche et la manière de poser les questions scientifiques au cours des fouilles archéologiques en fonction des différents terrains d’enquête en France, en Europe ou dans le reste du monde. Les conférences débats qui les accompagneront aborderont aussi des techniques particulières (la musique de l’âge du bronze, la taille de l’os ou de la pierre, l’invention de l’écriture), des points de méthode scientifique (le cinéma des ethnologues, l’ethnomusicologie), de nouvelles perspectives de métiers (l’ethnologie en entreprise).

Maison René-Ginouvès

La maison René Ginouvès (Photo : MRG)

Si comme moi vous n’avez pas l’occasion de vous rendre à Nanterre pour l’occasion, vous pouvez cependant passer quelques instants sur le site internet de la Maison René-Ginouvès pour y découvrir quelques aspects de cette institution qui réuni sous le même toit différentes disciplines des sciences humaines, à savoir : archéologie, préhistoire, protohistoire, ethnologie, sociologie comparative, histoire ancienne et médiévale. L’interdisciplinarité de la Maison est à la base même de ce que voulait son fondateur René Ginouvès dont on pourra lire avec profit les Mélanges qui lui sont dédiés sur le site.

La pétition de l’AVA déposée

Ce matin, l’association valaisanne d’archéologie AVA-WAG a déposé à Sion sa pétition «pour une présentation des collections archéologiques valaisannes en accord avec leur valeur patrimoniale » munie de 7000 signatures. C’est le conseiller d’Etat Claude Roch qui a reçu les représentants de l’association. Rappelons, puisque ce blog en a déjà fait part, que cette démarche vise à maintenir un cadre d’exposition digne de l’importance des découvertes archéologiques effectuées au Valais, en particulier celles des stèles anthropomorphes du site du Petit-Chasseur, qui pourraient, à terme, ne plus être visibles. Et merci à toutes celles et à tous ceux qui l’ont signée en téléchargeant le fichier pdf ou en ligne.

Illustration A. Houot
Le Valais à l’âge des métaux (Illustration : A. Houot)

En attendant que le conseil d’Etat du canton du Valais se prononce sur le sort des collections archéologiques valaisannes, il est bien sûr encore possible de visiter le Musée d’archéologie de Sion et sa collection «permanente» dans sa présentation actuelle de la Grange-à -l’évêque. De plus, dans le même temps on peut voir ou revoir, jusqu’au 31 décembre 2007, l’exposition temporaire « Des Alpes au Léman, images de la préhistoire » avant qu’elle ne se déplace aux Musées d’art et d’histoire de Genève pour sept mois, du 14 mars au 26 octobre 2008. Fruits de la collaboration entre le musée d’archéologie de Sion, le musée cantonal d’archéologie de Lausanne et le musée d’art et d’histoire de Genève, l’exposition présente des dessins grand format de l’illustrateur André Houot, qui reconstituent le paysage et la vie des hommes préhistoriques dans la vallée du Rhône et sur les rives du Léman du Paléolithique à la conquête romaine. Ces reconstitutions visuelles sur la préhistoire régionale sont mises en regard avec des objets retrouvés dans les fouilles archéologiques. Un ouvrage collectifs, portant le même titre que l’exposition, complète et prolonge la visite.

Daynès rencontre Mrs Ples

Pour célébrer la découverte il y a 60 ans de Mrs Ples dans la grotte de Sterkfontein près de Johanesbourg en Afrique du Sud, le Musée du Transval a ouvert le 9 novembre au public une nouvelle exposition temporaire intitulée « Mother Africa and Mrs Ples ». C’est en effet le 18 avril 1947 que le paléontologue Robert Broom et son assistant John Robinson exhumèrent le crâne de « Mrs Ples », surnom donné aux vestiges d’une femelle d’Australopithèque vieille de 2,15 millions d’années, à moins qu’il ne s’agisse d’un adolescent mâle de la même espèce. Avec la mise au jour cinq mois plus tard d’autres vestiges de ses ossements, Mrs Ples est le squelette le plus complet d’Australopithecus africanus connu a ce jour, parmi les nombreux autres fossiles découverts dans la région classée au patrimoine mondial sous le nom de « Cradle of the Humankind » (berceau de l’humanité).

Mrs Ples

Enchanté, Mrs Ples ! (photo:Dominique Gommery)

Pour l’occasion le musée s’est offert les services d’Elisabeth Daynès, sculptrice renommée pour rendre un visage à « Mrs Ples ». Il a fallut quatre mois à cette artiste pour modeler le buste de la nouvelle égérie du Musée du Transval. Depuis vingt ans Elisabeth Daynès a eu l’occasion de se confronter à de nombreux autres grands ancêtres comme Toumaï, Lucy, Néanderthal et Cro-Magnon. Par ailleurs elle est aussi connue pour avoir rendu ses traits humains à la momie de Toutankhamon pour le National Geographic. Ce mois-ci, un livre intitulé tout simplement Daynès aux éditions Fragments International rend compte par l’image et le texte de son œuvre de reconstitution paléoanthropologique. Quant à Mrs Ples, si vous tenez à la rencontrer, son exposition est ouverte jusqu’au 31 janvier 2008.