Category Archives: Mondes virtuels

La Saga de Paris en 3D

Après nous avoir fait découvrir l’hypothèse de Jean-Pierre Houdin sur la construction de la Grande Pyramide, puis nous avoir entrainé dans une reconstitution de la villa de Livie à Prima Porta au bord de la via Flaminia, la technologie 3DVia de Dassault Système va nous permettre d’entrevoir à notre aise les principaux  monuments de Paris  à travers le temps en 3D interactive. Le lancement officiel de cette nouvelle animation doit avoir lieu ce soir à 21h sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. C’est à  une expérience interactive inédite comme le montre le teaser de l’évènement que sont conviés les Parisiens et les hôtes de la capitale la plus visitée au monde, par plus de 20 millions de touristes par année. Neuf écrans géants seront mis en œuvre pour présenter des extraits des vues réalisées pour faire ce programme.

Visite libre du Forum romain de Lutèce

On peut d’ores et déjà parcourir en visite guidée ou en navigation libre (avec la souris et/ou le clavier) divers monuments comme l’oppidum de l’époque gauloise de -52 av.J-C. au moment de la conquête de la Gaule par Jules César  ou les Arènes, les Thermes et le Forum de la Lutèce gallo-romaine vers 210 après J.-C. D’autres monuments sont en préparation comme le Louvre sous Charles V , Henri IV et  Napoleon 1er ou La Bastille lors de la révolution française. En plus de la navigation sur Internet, une application pour  i-Pad, un livre en réalité augmentée  édité aux Editions Flammarion et une série documentaire sur 3 DVDs édités par Studio Canal permettront dès le 3 octobre de prolonger l’expérience.

Pour un Musée archéologique des Univers numériques

La dernière exposition de la Maison d’Ailleurs intitulée Play Time s’intéresse à la relation qu’entretient la société avec le monde du jeu vidéo. La présentation du thème s’articule autour de cinq sections, dont une section historique intitulée : Archaeology of Fun. Cette partie de l’exposition qui s’intéresse aux jeux auxquels on jouait avant l’arrivée des jeux vidéo, montre bien qu’il n’y a, dans le fond, pas de grand changement dans la tête du joueur.  Ce dernier peut tout aussi bien être captivé et s’immerger dans des jeux traditionnels ou des jeux de rôles que devant un écran. L’usage des dés permet de produire de l’aléatoire dans le déroulement du jeu et la réflexion ainsi que la prise de décision sont au cœur du jeu d’échec. De plus une paire de dés ou un jeu de cartes, offraient déjà la possibilité d’avoir avec soi un jeu à emporter partout, comme de nos jours un téléphone portable.

Le jeu des Rois ou le roi des jeux

Dans les mondes numériques l’archéologie trouve souvent sa place, soit de manière directe comme dans la série des Tomb Raider, soit sous la forme de monuments ou de ruines archéologiques aperçues aux cours du déroulement du jeu, comme dans certains parcours routiers de Need for Speed. Le joueur progressant dans ces univers enregistre des souvenirs de lieux et de places qui lui deviennent aussi familiers que les espaces de sa réalité quotidienne. Qu’advient-il de ces espaces une fois que la prise est débranchée, ou que la technologie qui les faits exister devient obsolète ? Y-a-t-il une manière de les revoir ou de les conserver ? Devra-t-on un jour penser à classer au patrimoine mondial de l’Unesco certains espaces numériques ? La question est posée. Peut être que pour y répondre on inaugurera un jour le Musée archéologique des Univers vidéoludiques, comme le suggère, dans un des textes du catalogue, José Luis de Vicente, commissaire invité de l’exposition.

Visite virtuelle en Irak

La Mésopotamie, vaste plaine  arrosée par le Tigre et l’Euphrate à l’origine de l’histoire est, archéologiquement parlant, riche de son passé.  Le Pergamon Museum à Berlin, le Louvre à Paris et le British Museum à Londres, peuvent en témoigner. La partie essentielle de cet ensemble culturel se situe sur le territoire de l’Irak. Compte tenu de la situation actuelle dans ce pays, et malgré la réouverture du Musée National en 2009, il est difficile dans le monde réel, pour ne pas dire dangereux,  de visiter les collections archéologiques  irakiennes dans le pays même.  Pour palier à cet obstacle il suffit d’allumer son ordinateur et de se connecter sur Internet pour  accéder à une autre richesse, celle des visites numériques.

Hall d’entrée du musée virtuel

Le Musée National d’Irak, a défaut d’une visite réelle, propose à ses visiteurs potentiels une visite virtuelle de ses salles à l’aide de l’application Google Street View. Mais, s’il est facile de se faire une idée de l’architecture et de la disposition des lieux, en revanche, par ce biais, il est malaisé de voir en détail les objets exposés et impossible de pouvoir s’informer sur eux. Pour atténuer cette déception, dix-sept objets sont présentés en « 3D »,  c’est-à-dire exposés en vision panoramique à 360°. Il s’agit cependant d’objets sans grand intérêt, et, de plus, dépourvus d’une description détaillée. En définitive, ce site internet n’est qu’un site alibi, qui témoigne juste de son existence, malgré les vicissitudes subies ces dernières années. Une équipe italienne, sensibilisée par le drame qu’à connu ce musée a mis en œuvre diverses compétences et ressources  pour  compléter  cette vue d’ensemble virtuelle.  Le projet, soutenu par le Ministère italien des affaires étrangères  en partenariat  avec le Conseil italien de la recherche scientifique, à donner naissance au site : « The Virtual Museum of Irak ». La page d’accueil du site est faite en trois langues, anglais, arabe et italien. A partir de là, un petit film présente par l’image l’histoire du musée, avant d’aboutir dans le hall d’entrée qui permet d’accéder aux huit sections de l’institution. Dans chacune des sections, un choix d’objets caractéristiques des différentes périodes à été effectué, et apporte infiniment plus d’informations et de détail sur ces artefacts que le site officiel du musée. Dommage cependant que les images de ces objets, présentés dans le mode exploration, ne soient pas mieux réalisées. En définitive, l’idéal pour un tel Musée virtuel, aurait été d’associer les contenus virtuels de ces deux sites.

Archéovision modélise le passé

« Le colloque Virtual Retrospect 2011 est reporté. Des informations seront données ultérieurement ». C’est par ce message sibyllin sur le site Internet du CNRS que l’on apprend que le colloque biennal organisé par Archéovision, la plateforme technologique 3D de l’Université de Bordeaux 3, qui aurait dû se tenir les 16, 17 et 18 novembre 2011 à l’Archéopôle de Pessac a été renvoyé sine die. En espérant que cette annonce ne cache pas une mauvaise nouvelle, elle me permet de mettre en lumière le travail de l’équipe que dirige Robert Vergnieux, qui collabore actuellement à plus de 100 projets de modélisation 3D. La modélisation, envisagée de manière scientifique en intégrant toutes les données à dispositions permet de recréer, dans un environnement virtuel en 3D, des points de vue que l’on ne peut plus voir, et que l’on a du mal à imaginer autrement.
Archeovision en public
Modélisation devant public du Cirque Maxime

Archéovision regroupe une dizaine de postes de travail, dans le but de disposer d’un panel complet d’intégration des données 3D dans le cadre de recherches en archéologie. Installé dans un bâtiment à côté du centre Ausonius, la plateforme technologique 3D dispose comme outils de travail de scanners pour l’acquisition et la modélisation des volumes, de huit postes informatiques et de logiciels pour la manipulation et la visualisation dynamique des espaces. L’équipe d’Archéovision a créé, entre autres, la représentation virtuelle du Cirque Maxime dans le cadre du projet, Rome Reborn. Grâce à cette modélisation quelques doutes sont apparus quant à la capacité d’accueil de cet hippodrome. Selon les publications faites avant cette restitution, on peut lire que le Circus Maximus pouvait accueillir jusqu’à 250’000 personnes. Or ce que montre le modèle 3D c’est une capacité maximale de 95’000 spectateurs. Ainsi, comme le souligne Robert Vergnieux, la modélisation permet de valider des hypothèses. Aujourd’hui, mon blog Archéo Facts a cinq ans. C’est dans une démarche semblable à celle d’Archéovision que je souhaite poursuivre, avec mon entreprise Archéo Facts, ma présence dans le domaine de l’archéologie.

Vicques – Vicus – Vici !

Le village de Vicques, près de Delémont, dans le canton du Jura, possède un nom dont la toponymie suggère immédiatement un passé romain de Vicus. De fait, dès le XIX siècle, on a découvert l’existence d’une villa gallo-romaine. Des fouilles importantes, entreprises entre 1935 et 1938 par André Rais et Alban Gerster, mirent en évidence une grande propriété s’étendant sur au moins cinq hectares comprenant une pars urbana avec thermes, jardin, salles à hypocaustes et une pars rustica pourvue de nombreux ateliers. Une monographie consacrée à ces fouilles fut publiée en 1982. Depuis quelques années un groupe de revalorisation de la villa gallo-romaine de Vicques s’est constitué, essentiellement formé de bénévoles du village et de la région qui s’activent pour faire reconnaître ce patrimoine sur les lieux mêmes où il se trouve. Dans ce but un pavillon d’information vient d’y être construit, qui abrite des objets (ou leurs copies) trouvés dans la villa, des informations pédagogiques, ainsi qu’une maquette de la pars urbana. C’est par une fête romaine, organisée entre aujourd’hui et demain, que l’inauguration officielle de cet espace se fait. Pour l’occasion, tous les panneaux d’entrées du village ont été modifiés pour faire apparaître le nom de Vicus en lieu et place de Vicques.

Restitution virtuelle en 3D de la Villa de Vicques

Cette fête romaine à « Vicus » est la première du genre dans le canton du Jura. Pour animer ces journées, la population de Vicques a fait appel à quelques groupes organisés et à des artisans. Ainsi en parcourant les stands peut-on apprendre comment se faisait les peintures murales et les mosaïques (Olim), de quelle manière les souliers à clous des légionnaires s’usaient (Gentle-Craft), appréhender les différentes formes de poteries gallo-romaine restituées par Mayou Nia la potière du village, quelle force doit on exercer pour frapper une monnaie (Ciel et Terre), la technique de la fabrication des cordes, ou se faire une idée de l’équipement du légionnaire en campagne (Genva). Une partie de ces artisans et animateurs en archéologie font partie de l’association AnimArc, toujours prête à s’entendre avec les organisateurs de manifestations pour étoffer leur programme. Enfin, dans un proche avenir, à l’occasion de la prochaine réouverture du Musée jurassien d’art et d’histoire de Delémont, il sera possible à tout un chacun, depuis chez soi, à l’aide d’un ordinateur, de faire une visite virtuelle en 3D de la villa gallo-romaine de Vicques et à travers son avatar de s’écrier : Veni, Vidi, Vici !, comme autrefois le fit un célèbre romain.

Villa, villae en Gaule romaine

Depuis quelques années, comme ce blog l’a déjà signalé, le ministère français de la Culture et de la Communication a pris l’initiative de réaliser un portail des Grands sites archéologiques, qui peuvent se présenter sous la forme de maquettes en 3D, réalisées par des équipes pluridisciplinaires composées d’architectes, d’archéologues, d’historiens de l’art et d’infographistes. « Villa, villae en Gaule romaine » est l’un des nouveaux mini-sites Internet, mis en place sur ce portail. Le site Internet commence à répondre à la question : qu’est-ce qu’une villa ? On apprend ainsi à distinguer les différentes parties de ce type de construction dans l’Empire romain, à savoir la pars urbana ou la partie résidentielle du propriétaire et de sa famille, la pars rustica où se trouve les animaux, l’outillage et la main d’œuvre, enfin la pars fructuaria, qui rassemble les équipements nécessaires pour le traitement et la conservation de la production.

Loupian3D

Vue 3D de la Villa de Loupian

La villa de Loupian dans les environs de Béziers est l’une parmi les milliers de villas construites dans le Languedoc à l’époque romaine. Par la présence d’une centaine de dolia (grand récipient en céramique), elle apparaît être un lieu de production vinicole, suffisamment prospère pour que la pars urbana puisse être enrichie d’un ensemble remarquable de mosaïques. Par l’exemple de cette villa on découvre ce que sont les villae romaines. Un ensemble de fiches thématiques illustrées de dessins, de photos ou de plans, décrivent l’évolution de ce type de construction à partir de l’époque romaine et jusqu’aux travaux de mise en valeur muséographique actuelle. Chacun des termes spécialisés utilisés, ou des personnes citées dans les fiches, sont définis dans un glossaire accessible directement par un lien hypertexte en cours de lecture. Cette présentation se veut avant tout destinée au grand public, mais le spécialiste y trouvera aussi des informations utiles. Des restitutions en 3D agrémentent le discours et présentent Loupian à quatre moments différents de son histoire, soit au début du 1er siècle, à la 2ème moitié du 1er siècle, au 4ème siècle et enfin au début du 5ème siècle de notre ère. Il est possible de changer de point de vue, comme si on tournait autour d’une maquette, mais il n’est malheureusement pas possible de parcourir librement l’espace tridimensionnel. Une visite virtuelle permet enfin de se rendre compte de l’état actuel de la construction dans son écrin muséologique. On peut se déplacer d’une pièce à l’autre de la villa et les visualiser à l’aide d’une vue à 360° avec possibilité de zoomer, comme si on naviguait dans Google Street View. Une partie pédagogique, intitulée « La villa expliquée aux enfants » est déjà présente sur une page du site Internet, et sera activée prochainement. Une partie documentaire, une frise chronologique organisée sous l’aspect dynamique d’un time-line allant de la fondation de Rome en 753 av. J-C à la prise de l’Urbs en 410 ap. J-C par les Goths, complètent ce site Internet très informatif sur les villas romaines.

Voyage dans le temps avec son iPad

La société italienne Illusionetwork vient de lancer l’application i-MiBAC Voyager suite de l’application Voyager X-Drive. L’application i-MiBAC Voyager transforme un iPhone ou un iPad en une véritable machine à voyager dans le temps. Elle vous permet de parcourir l’ancien Forum romain et de le visiter comme si vous vous trouviez projeté à l’apogée de sa splendeur sous le règne de l’empereur Constantin le Grand en 320 après J.-C. Le logiciel présente deux modes de navigation : l’un hors ligne (utilisable chez soi, par exemple) et l’autre en-ligne praticable directement dans le Forum romain en utilisant le dispositif de géo localisation d’Apple. Hors site, les fonctions de navigation 3D et d’exploration du Forum sont rendues possibles grâce à des touches de déplacement, comme c’est le cas dans les jeux vidéo. L’application i-MiBAC Voyager a été parrainée par le Ministère italien des biens et de l’activité culturels (MIBAC), d’où son nom et peut être téléchargée gratuitement à partir de l’Apple store.

Prêt à voyager dans le temps

Si vous avez la chance de vous trouver à Rome, le plus spectaculaire des deux modes est bien entendu le deuxième. Grâce au GPS, à la boussole et à l’accéléromètre intégrés dans votre iPhone ou votre iPad l’emplacement exact de l’utilisateur sur le Forum romain est détecté. Il suffit alors de bouger son appareil, à droite ou à gauche, en haut ou en bas, pour voir s’afficher sur l’écran, les reconstructions 3D des monuments et bâtiments observés à travers l’objectif de la caméra. De plus grâce à l’audio-guide intégré, une description du monument visionné peut être entendue dans différentes langues (pour l’instant seulement en italien et en anglais) en activant une simple touche tactile. Autrefois, si on ne voulait pas forcer sur son imagination, on achetait un guide visuel du Forum romain qui présentait d’un côté une photo des différentes ruines et, sur une page en regard, une restitution graphique du même monument que l’on pouvait parfois superposer, par simple transparence de l’une des images sur l’autre. Grâce à la réalité augmentée, plus besoin de guide illustré. Il suffit à l’utilisateur de parcourir les ruines antiques, pour voir s’afficher en temps réel l’ancien état des monuments, comme on peut le voir dans cette démonstration sur YouTube. Une démonstration plus complète de la version précédente est proposée avec commentaires en italien (partie 1, partie 2). Bon voyage dans le temps dans le cœur antique de la Ville éternelle, urbi et orbi !

La fabuleuse découverte de Brazul

Le dernier numéro de la revue AS d’Archéologie suisse nous apprend qu’au cœur de l’Amazonie, à la frontière entre le Venezuela et le Pérou, une expédition d’archéologues lausannois a découvert en 2008 les vestiges d’une civilisation précolombienne disparue. En 2009, une campagne de fouille, menée en accord avec le Departamento del patrimonio arqueológico du Venezuela, permis de mettre au jour une quantité incroyable de tessons de céramique d’une qualité et d’une facture tout à fait exceptionnelle dans les couches inférieures, alors que les niveaux supérieurs livraient une production mal cuite et plus sommaire. Des datations radiocarbones de l’ensemble des couches permettent de dater le niveau le plus ancien du 2ème siècle avant J.-C., alors que la dernière couche date du 7ème siècle après J.-C.

Expédition à Brazul
Les membres de l’expédition de 2008.

L’emplacement de cette découverte, dénommé « Brazul », selon un mot emprunté à la langue locale, devient ainsi le site éponyme d’une nouvelle grande culture précolombienne, la civilisation brazulienne. Pendant le Brazulien ancien (2ème siècle av. J-C – 5ème siècle apr. J.-C), on voit se développer une culture dans laquelle la poterie semble progressivement prendre la place prépondérante, tant et si bien qu’au Brazulien moyen (6ème apr. J.-C), la production et la consommation deviennent hors de proportion avec les ressources locales. La forêt alentours a été surexploitée, tant et plus qu’en son absence, au Brazulien récent (7ème siècle apr. J.-C.) la poterie connait un rapide déclin, tant en quantité, qu’en qualité, avant de disparaître complètement, dans des circonstances tragiques et sanglantes. Une exposition «Brazul» présente, jusqu’au 1er mai 2011 au Musée romain de Lausanne-Vidy , un film de l’expédition ainsi que de nombreuses pièces de céramique brazulienne, qui permettent de mesurer l’ampleur de cette fabuleuse découverte.

Le Castrum de Binchester à la frontière du virtuel

Commencé au mois de juin 2009,  un grand projet archéologique, étalé sur une durée de cinq ans, s’est mis en place à l’extrémité nord de l’empire romain, sur un site qui a livré des thermes et des mausolées parmi les plus importants et les mieux conservés de Grande-Bretagne. Chaque été, une fouille école composée principalement d’étudiants des  Universités anglaise de Durham et américaine de Stanford a repris l’excavation du Castrum et du vicus romains de la ville de Binchester. De plus, de nombreux volontaires engagés par la société locale d’architecture et d’archéologie de Durham et du Northumberland viennent renforcer les spécialistes. Un blog dédié au projet permet de suivre l’avance des travaux. Connue des Romains sous le nom de Vinovium , littéralement dit “sur la route du vin”, Binchester protégeait la voie principale qui reliait le camp légionnaire de York au Mur d’Hadrien qui marquait la frontière nord de l’Empire.
Virtual Vinovium
Promenade virtuelle dans le Castrum de Vinovium

Pour rendre les découvertes passées et à venir accessibles au plus grand nombre malgré la distance, une véritable reconstitution virtuelle du site a été mise en place dans l’univers 3D permanent de Second Life  par un groupe de travail de Standford conduit par Gary Devore. Une première réalisation permettait l’année dernière de faire une visite des bains, tels qu’ils se présentaient il y a près de 2000 ans. Mais le projet virtuel a pris de l’ampleur et c’est maintenant le Castrum entier qui est en passe d’être restitué, comme on peut le voir sur ce petit film de présentation du projet inscrit dans le cadre du Virtual Frontiers Program.  C’est l’avatar Torin Golding, bien connu par les Sliens pour être le propriétaire du sim Roma, qui se charge de transposer, à l’échelle dans le virtuel, l’ensemble des découvertes réelles. Tout cela me fait penser que, pas loin de chez moi, à Yverdon-les-Bains, se trouve un site très semblable, celui du Castrum romain d’Eburodunum, bien connu également pour ses thermes.  En raison d’un projet de construction, les fouilles du castrum romain doivent être reprisent la semaine prochaine. La Société du Castrum romain, fondée par Rodolphe Kasser, dont le but est la mise en valeur archéologique et touristique du lieu, pourrait, à l’avenir, s’inspirer de l’exemple de Binchester pour atteindre une partie de ses objectifs.

Rezzable à la rencontre de Toutankhamon

La société Rezzable bien connue parmi les utilisateurs des univers virtuels s’est distinguée dans le monde 3D de Second Life (SL) pour avoir créé des espaces particulièrement  réussis, comme le monde des Greenies. Au mois de juillet 2009, cette entreprise a décidé de quitter SL pour gérer son propre espace virtuel dans le cadre d’OpenSim, métavers ou grid qui reprend l’essentiel de l’architecture logicielle de SL.  De plus, elle vient de s’investir dans un projet fantastique pour les passionnés d’archéologie, car, forte de son expérience dans SL , elle est devenu une des chevilles ouvrières du projet Heritage Key.  Pour ce site elle propose comme première attraction, King Tut Virtual Experience, soit la visite virtuelle de la tombe de Tout-Ank-Amon en 3D. Une fois pourvu d’un avatar, après un court voyage en ballon, on arrive dans la Vallée des rois dont la topographie a été reproduite et,  parmi les entrées des mastabas, en suivant les traces de Howard Carter, on descend dans la fameuse tombe KV62. Quelques objets sont encore en place, les autres sont partis au musée que l’on peut visiter plus tard. A l’intérieur de la sépulture, en enclenchant un audio-guide  on entend en anglais l’histoire de la découverte de la tombe ainsi qu’une description de chacune des peintures murales.

King Tut Virtual Experience

Visite de la tombe de Toutankhamon avec  Heritage Key

Bien sûr, une fois encore, c’est Toutankhamon qui est en vedette.  Comme je l’ai signalé auparavant, on peut voir des vues et des plans de cette tombe dans le cadre du Theban Mapping Project. De même, après sa création en Zurich en 2008, c’est à Hambourg qu’il est possible de découvrir,  jusqu’au 31 janvier 2010, la réplique en grandeur nature des quatre chambres funéraires du pharaon, ainsi que les copies de 2000 objets parmi ceux mis au jour avec la momie. La visite virtuelle, ne présente elle, à l’heure actuelle,  qu’une vingtaine d’objets en 3D, restitués à partir des photos de Sandro Vannini. Mais comme il s’agit d’une version Alpha du programme, il est possible que la collection s’enrichisse d’autres artéfacts plus tard. Cette balade dans la Vallée des rois, mais aussi le long de la Vallée du Nil au 14 siècle av. J-C. ou à l’intérieur d’une galerie cosmique dans laquelle les objets du musée sont magnifiés, préfigure ce que pourrait être l’approche des connaissances  à partir de l’Internet dans un avenir proche, non pas seulement une série de textes,  de photos, de sons ou de vidéos à découvrir en solitaire, mais également un véritable espace social ou images et sons seront à percevoir en immersion en compagnie d’autres vraies personnes représentées par leurs avatars.