Category Archives: Musées, expositions

Musardage ce dimanche dans la JIM

La Journée Internationale des Musée (JIM) réuni chaque année sur tous les continents, autour de la date du 18 mai, des milliers de musées sur un sujet particulier. Cette année c’est le thème « Musée et tourisme » qui est mis en avant. Et pour illustrer ce propos, l’agence de communication chargée de réaliser l’affiche de présentation de la JIM utilise l’image d’une paire de chaussures de marche avec en arrière fond les ruines du Machu Picchu. Or la célèbre citadelle inca a justement fait l’objet, l’année dernière, d’un communiqué de l’Associated Press (AP) relayant la menace sur la sauvegarde ce monument que l’affluence de visiteur fait peser sur le site. L’archéologue Luis Lumbreras, cité par AP, disait à cette occasion que “Le Machu Picchu n’a jamais été conçu pour beaucoup de gens. Si nous mettons des touristes avec des chaussures de marche qui courent, qui sautent qui escaladent les murs, etc., alors il y a danger”.

Musées et tourisme

Extrait de l’affiche pour la JIM 2009

En Suisse la JIM aura lieu dimanche 17 mai. Elle est organisée par l’Association des musées suisses (AMS) et par la section suisse du Conseil international des musées (ICOM), sous la devise « chaque musée est un nouveau monde ». Un programme complet de cette manifestation est disponible sur le portail museums.ch, qui vient de faire peau neuve. Je profite de l’occasion pour signaler qu’une nouvelle plateforme, plus spécifiquement destinées aux publics de Suisse Romande, est en train de se mettre en place. Il s’agit du portail dénommé « Musardage », qui essaie de répondre à une question que l’on se pose souvent le dimanche: que faire? Il donne des idées d’excursion, notamment des musées, des châteaux, des sites. Il s’adresse aux parents qui veulent sortir les dimanches de pluie pour divertir leurs enfants ou qui cherchent une idée originale pour organiser un anniversaire. Il peut intéresser aussi tous ceux qui souhaitent préparer une promenade, couples, groupes d’amis ou même entreprises à la recherche d’un lieu pour la sortie annuelle. Alors, pour ce dimanche et les suivants, je vous invite également à le consulter. De plus c’est moi-même qui m’en occupe.  On est jamais mieux servit que par soi-même !

Journée des femmes et de Barbie

Aujourd’hui, 8 mars, c’est la journée internationale des femmes. Le Musée romain de Lausanne Vidy profite de cette journée pour se poser des questions comme celles-ci ? Les femmes des cavernes s’épilaient-elles le maillot? Les Romaines se lavaient-elles les dents avec de l’urine? A quoi servaient les mouches que portaient les précieuses? Dans un atelier intitulé « Miroir, mon beau miroir », la médiatrice culturelle Loraine Pidoux se penche sur l’histoire de la beauté à travers le temps. A la fin de l’atelier les participantes doivent fabriquer leur propre rouge à lèvres composé de saindoux auquel sont ajoutés des colorants à base de baie, de carottes rouges, de poudre de poterie, de safran, entre autres substances. Loin des revendications contemporaines il est bon parfois de se remémorer ce qu’a pu être la vie de nos sœurs du passé. En parcourant les pages d’encyclopédies en ligne comme Wikipédia et Encarta, on ne peut que se réjouir du chemin parcouru pour arriver à l’égalité des droits entre hommes et femmes. Reste encore à parvenir à la parité salariale, comme l’Equal pay day, du 10 mars nous le rappellera.

Barbie et poupée romaine de Tivoli
Barbie vêtue comme sa sœur antique

En parlant de canon de beauté, c’est demain que Barbara Caylah Millicent Roberts, autrement dit Barbie, fête ses cinquante ans. C’est en effet le 9 mars 1959 que cette poupée mannequin de vingt-huit centimètres de hauteur à été présentée pour la première fois à l’American Toy Fair de New-York. Signalons qu’un site internet est spécialement dédié à son histoire. A propos de cet anniversaire, on lit partout que pour la première fois dans l’histoire elle a permis aux petites filles de se projeter dans leur avenir de femme et non de mère en remplaçant, dans leurs jeux et entre leurs mains, la poupée en forme de poupon de leurs devancières. Il est bon de se souvenir que les jeunes romaines disposaient également de l’équivalent de la poupée Barbie en os ou en bois, plutôt qu’en celluloïd.

Lausanne participe à Europeana

Il y a bientôt une année, nous rendions compte dans ce blog de la prochaine mise en ligne de la base documentaire Europeana, Cette mise en ligne a bien eu lieu comme prévu le 20 novembre de l’année dernière, et elle permet de consulter à partir d’une requête unique les collections d’un grand nombre de musées dont le Rijksmuseum, la British Library ou le Musée du Louvre. Mais, à peine ouvert, ce portail culturel a dû être rapidement fermé, en raison d’un trop grand afflux de visiteurs que le système mis en place ne semble pas apte à gérer. Aussi, pour l’heure, Europeana reste en phase de test, ce qui veut dire que toutes ses fonctionnalités ne sont pas accessibles en tout temps comme celle de s’inscrire ou de rentrer dans le système. Actuellement, Europeana propose la consultation de 2 millions d’objets numérisés. A terme, plus de 6 millions y seront accessibles.Une nouvelle date de lancement, pour la version finale, est annoncée pour le courant de l’année 2010.

La chute d'Icare
Médaillon de la Chute d’Icare (Image : MRV)

En attendant, le portail accroît son réseau. Ainsi, cinq musées de la ville de Lausanne viennent de le rejoindre et sont, de ce fait, les premières institutions muséales suisses à participer à Europeana. Pour l’instant, seules les oeuvres du Musée historique de Lausanne et de la Collection de l’Art brut sont en ligne. Dès ce printemps celles du Mudac, du Fonds des arts plastiques et du Musée romain de Vidy (MRV) les y auront rejointes. Il est en revanche très facile d’accéder dès maintenant à ces données à partir du portail de la ville de Lausanne. On peut ainsi faire apparaître les images numérisées de nombreux objets présents dans les collections du MRV. Cela peut se faire grâce à un moteur de recherche simple ou multicritère. Rien de plus élémentaire alors, que d’afficher un objet selon sa matière (céramique, bronze, os, etc) ou sa catégorie (monnaie, gobelet, inscription, etc). Ce moteur de recherche se révèle efficace à l’usage, pour autant que les fiches soient complètes et pourvues de photographies de qualité. L’inventaire et la numérisation des objets ont nécessité des efforts financiers importants, mais la valorisation des collections qui en résulte en vaut vraiment la peine. Souhaitons que l’exemple donné par la ville de Lausanne soit rapidement suivit par d’autres collectivités et institutions en charge de patrimoines culturels.

La Villa Jovis au Musée de Vallon

Il y a une semaine exactement, a eu lieu au musée romain de Vallon, le vernissage de la nouvelle exposition temporaire : « Villa Jovis, la résidence de Tibère à Capri ». Cette présentation reprend le titre de la publication de Clemens Krause, ancien directeur de l’Institut suisse de Rome, qui a mené sur place des relevés et de fouilles pendant plus de deux décennies. On sait par l’histoire, que Tibère a passé les onze dernières années de sa vie loin de Rome. Il établit son palais sur un promontoire difficile d’accès, siège d’une ancienne forteresse, en agrandissant l’une des douze villas impériales – une par dieux de l’Olympe – établies sur l’île de Capri par Auguste. Ce complexe architectural pris naturellement le nom du roi des dieux et s’étendait autrefois sur une surface de 7000 m2. C’est sous formes de maquettes et de reconstitutions virtuelles que l’on pourra au musée de Vallon, jusqu’au 13 septembre 2009, prendre la mesure de l’importance de cette construction, “le premier palais romain de cette taille” selon le professeur Clemens Krause. Ce dernier donnera, le 26 mars à Fribourg, une conférence sur le même sujet, organisée par la section fribourgeoise de l’Association des Amis de l’Art antique.

Villa Jovis
Extrait de l’affiche de l’exposition

Mais l’on ne pourra pas, du moins dans l’immédiat, comparer sur place la maquette de la Villa romaine de Vallon avec celles de la Villa Jovis. En effet, la première est l’hôte, jusqu’au 30 mars, du musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, où elle accompagne dans ses déplacements une exposition créée en 2006 par le musée romain de Vallon en collaboration avec le jardin botanique de Fribourg intitulée «Vallon : Côté JARDIN, côté cour ». Le concept de cette exposition a été repris par le musée français, avec une adaptation des différents thèmes à la réalité de Vienne gallo-romaine. Les découvertes archéologiques effectuées sur les deux rives du Rhône, notamment à Saint-Romain-en-Gal, ont en effet révélé de riches maisons, pourvues de grands jardins, qui attestent, comme dans les environs d’Avenches, du haut degré de romanisation de la région de Vienne.

Alésia, la polémique ravivée!

Depuis les fouilles entreprises au 19ème siècle sous l’égide de Napoleon III, l’oppidum du Mont-Auxois sur la commune d’Alise-Sainte-Reine en Côte d’Or est reconnu officiellement comme le site d’Alésia, lieu de la bataille finale ayant opposé en 52 av. J.-C. les Gaulois de Vercingétorix aux légions de César. Tous les spécialistes de la question semblent d’accord…Tous ? Non ! Un groupe d’irréductibles chercheurs résiste encore et toujours à la thèse officielle. Un livre de Franck Ferrand : « l’Histoire interdite » publié l’automne dernier et un documentaire réalisé par Benoît Bertrand-Cadi diffusé sur la chaîne Canal+ le 12 décembre 2008, intitulé « Alésia : la bataille continue » viennent de relancer la polémique en proposant comme alternative le site de la Chaux-des-Crotonay dans le département du Jura. Sans entrer dans la polémique, on peut se faire une rapide idée de la teneur du débat ainsi que des forces et des faiblesses avérées ou supposées de l’argumentation des deux camps sur le portail historique Hérodote.

MuséoParc Alésia
Le Centre d’interprétation et les fortifications (Images : B. Tschumi)

Le Conseil général de la Côte-d’Or a depuis longtemps choisi son camp. Après cinq années d’études les grandes lignes du projet MuséoParc d’Alise-Sainte-Reine ont été dégagées, et sa réalisation confiée à l’équipe de l’architecte franco-suisse Bernard Tschumi, lauréat en 2004 du concours architectural. Le projet retenu prévoit diverses constructions. Dans la plaine on découvrira un Centre d’interprétation composé d’un bâtiment circulaire de 52 mètres de diamètres et d’une reconstitution d’un segment des lignes de fortifications romaines. Sur le Mont-Auxois, en relation avec les vestiges de la ville gallo-romaine, sera édifié un Musée archéologique, un autre bâtiment circulaire de 48 mètres de diamètres. Si on ajoute à cela un vaste réseau de parcours-découvertes permettant d’explorer à pied, à vélo ou à cheval, le champ des opérations, ce ne sont pas moins de 7000 hectares qui sont concernés par l’ensemble de ce programme devisé à 52 millions d’euros et qui devrait être achevé en 2011. On peut le découvrir en parcourant le site internet du projet et en visionnant un petit film de présentation. Pour l’heure, le projet du MuséoParc d’Alise-Sainte-Reine est en bonne voie de réalisation. Après une série de fouilles diagnostiques entreprises par l’INRAP en 2007, le début de la construction des bâtiments et des aménagements est prévu ce printemps. Bernard Tschumi, devrait, avant cela, inaugurer le Nouveau Musée de l’Acropole à Athènes dont l’ouverture, mainte fois reportée, est actuellement prévue en février ou mars.

Changez la nuit dans SL !

Demain, 16 janvier 2009, de 18h à 2h, aura lieu la Nuit des musées dans la ville de Bâle et ses environs. Sous le slogan « Changez la nuit en jour ! » plus de 30 musées et 8 institutions culturelles offriront un programme riche et varié. Cependant, hors programme, dans le cadre de la Skulpturhalle une visite guidée peu commune sera en plus proposée, puisqu’elle se fera par l’intermédiaire d’un écran géant. C’est dans l’univers 3D de Second Life (SL), constitué d’espaces virtuels de 256×256 mètres appelés communément sims (pour simulators), que l’avatar Francis Lukas, alias Francis de Andrate, emmènera ses visiteurs d’un soir, et plus particulièrement dans les parties de ce métavers où sont évoqués ou reconstitués des aspects et des monuments du monde antique.

Fullonica
Visite chez le foulon (image : Francis de Andrate)

La fonction « changer la nuit en jour » est en standard dans le monde de SL. Le programme des visites virtuelles prévoit essentiellement une exploration des quatre sims qui forment l’île de Roma SPQR où pourront être vus: une caserne de légionnaires, une école de gladiateurs, un forum, des temples, une allée de tombeaux, des thermes, une foulerie, des latrines et enfin, sur le sim Quillback, une reconstitution du Parthenon de l’Acropole d’Athènes avec sa statue chryséléphantine d’Athena. A chacune de ces étapes, les créateurs des lieux, par l’entremise de leur avatar, donneront des explications aux spectateurs. Pour les lecteurs de ce blog pourvus, comme moi, d’un avatar, il est également possible de se joindre à ces visites et profiter de rencontrer les animateurs de cette soirée. A noter que si les visites virtuelles vous intéressent, mais que vous n’avez pas d’avatar, rendez, en lieu et place, une petite visite au musée du Prado sur Google Earth où, depuis quelques jours comme le signale le blog be-virtual, une dizaine de chef-d’œuvre sont exposés de manière inédite. A voir absolument !

Mythiques Lacustres

Accompagnant, dans une certaine mesure, la proposition d’inscrire les Palafittes au patrimoine mondial, ouverture aujourd’hui, sous le titre : « L’imaginaire lacustre, vision d’une civilisation engloutie », d’une nouvelle exposition temporaire au Musée d’archéologie de Neuchâtel, ou Laténium d’Hauterive. C’est en même temps la première présentation muséale montée entièrement par son nouveau directeur Marc-Antoine Kaeser. En collaboration avec le Musée national suisse de Zurich, cet archéologue, spécialiste de l’épistémologie de l’archéologie, s’est penché sur un thème qui lui tient particulièrement à cœur, le mythe des stations lacustres. Aussi, selon les mots même du directeur, ce n’est pas à proprement parler une exposition d’archéologie mais une exposition sur l’archéologie.

Léon Berthoud: Village lacustre incendié
Village lacustre incendié

Par le choix des documents rassemblés et des œuvres picturales accrochées, on comprend mieux comment les Suisses ont développé une image fausse de leurs ancêtres préhistoriques. Ainsi, jusque dans les années 60, voire même plus tard, on faisait dessiner aux enfants, de merveilleux villages palafittiques établis sur de vastes plateformes, basés sur le modèle des illustrations contenues dans les manuels scolaires de l’époque. Si cette vision a pu aussi bien se cristalliser dans l’imaginaire populaire, cela est dû en partie à la qualité des artistes mis à contribution pour donner une substance à ce passé lointain. Ainsi, pour la première fois, sont réunies quelques unes des plus célèbres « scènes de vie » peintes au 19e siècle, qui suivaient les travaux des archéologues de l’époque. Mais si la vision que nous pouvons avoir aujourd’hui des lacustres est bien différente de celle que nous donne à voir cette exposition, ce n’est pas pour autant que cette civilisation n’a jamais existé, comme le titre aujourd’hui le quotidien régional l’Express. Elle est seulement moins idéalisée, comme peut l’être la représentation d’un village lacustre incendié par le peintre Léon Berthoud.

Via Flaminia, urbi et orbi

Ayant eu l’occasion d’en parler l’hiver dernier dans ce blog, j’ai profité de mes vacances à Rome, la semaine dernière, pour me rendre aux Thermes de Dioclétien et y essayer sa dernière attraction: le Musée virtuel de l’antique Via Flaminia. Je m’attendais à devoir réserver mon accès comme à la Domus Aurea de Néron, ou à me mettre dans une file de visiteurs comme à la Domus Augustana sur le Palatin, mais en fait, rien de tel. En famille, nous avons pu, dès notre arrivée au musée, nous mettre aux commandes de nos avatars, et suivre les différentes étapes de ce voyage dans le temps. Nous y avons ainsi passé avec plaisir près de deux heures. Pour des visiteurs ordinaires, comme nous avons pu le constater, cela est cependant trop long. De plus il faut comprendre l’italien, car aucune traduction n’est disponible pour l’instant. La réalisation de cette visite virtuelle a été confiée à l’Institut pour les technologies appliquées aux biens culturels de Rome affilié au Conseil national des recherches italien (CNR) en collaboration avec la Surintendance archéologique de Rome et le Musée national romain et placée sous la direction scientifique de Maurizio Forte et technique de Claudio Rufa.

Auguste, Via Flaminia

Rencontre avec Auguste

Le site internet destiné à présenter cette application offre la possibilité de télécharger chez soi la partie la plus interactive de l’animation, puisqu’il s’agit de visiter les ruines puis une reconstitution de la villa de Livie à Prima Porta. Il suffit pour cela de cliquer sur le lien « Download VR Application of Livia’s Villa » qui charge un fichier compressé de 346 MegaBytes (ce qui en fonction de la qualité de sa connection internet prend un certain temps), qu’il faut ensuite décompresser dans son disque dur à l’aide du logiciel WinZip. Une fois lancé sur son ordinateur il faut encore installer, si on ne l’a pas déjà fait, le programme de visualisation 3Dvia basé sur le moteur graphique « Virtools » développé par Dassault Systèmes. Alors que dans le musée, quatre avatars à la fois peuvent être dirigés par les visiteurs, seul un des avatars est disponible. Mais, à part cela, tout le programme de visite, de même que tous les documentaires en lien avec la villa, visibles dans la présentation du musée, sont accessibles tranquillement chez soi. Si ce genre de visite à domicile vous plaît, poursuivez par celle de la Cité interdite de Pékin. Bonnes visites virtuelles, urbi et orbi.

L’entretien du patrimoine suisse en danger

La Suisse n’est pas membre de l’union européenne, mais cela ne l’empêche pas de faire partie de l’Europe de la culture, puisqu’elle est membre du Conseil de l’Europe. Ce week-end, comme dans d’autres pays du continent, se tiennent les Journées européennes du patrimoine (JEP). Le thème de cette année pour la 15ème édition suisse est « Ein Tag zum Genissen » ou « Una giornata da gustare » qui devient, de par la poésie attribuée au français « Lieux de délices ». Pour les archéologues pas grand-chose à montrer si ce n’est de proposer à la dégustation quelques mets préhistoriques ou romains en plus de la visite gratuite des musées d’archéologie. A noter cependant la visite, dans le canton de Fribourg, de l’abri sous-roche en cours de fouille d’Arconciel- La Souche avec la reconstitution, grandeur nature, d’un campement mésolithique. Les manifestations sont organisées par les services des monuments historiques et d’archéologie des cantons avec le soutien, entres autres, de la Section patrimoine culturel et monuments historiques de l’Office fédéral de la culture (OFC). Le programme complet est accessible sur le site du Centre NIKE, responsable de la coordination nationale des JEP.

Arconciel-La Souche

Vue aérienne du site d’Arconciel (photo SAC-FR)

Compte tenu de l’exiguïté de son territoire, avec 9 objets figurant sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, la richesse patrimoniale de la Suisse n’est pas à démontrer. Mais, si dans le cadre des JEP, la Section patrimoine culturel et monuments historiques de l’OFC continue à apporter sa contribution, d’une manière générale, force est de constater dans ce blog le désengagement de plus en plus important de la Confédération dans son soutien au patrimoine historique et archéologique. Ainsi, des 35 millions de francs de moyenne annuelle attribués ces dix dernières pour contribuer à la sauvegarde de ces patrimoines, ce montant n’est plus, cette année, que de 19 millions, ce qui ne permet plus, selon Philippe Biéler, président de l’organisation Patrimoine suisse, de soutenir de nouveaux projets, ni même d’entretenir efficacement le patrimoine existant, ce qui constitue, à terme, un grand danger pour l’entretien du patrimoine du pays. D’où la demande pressante de relever la contribution annuelle de 2009, à au moins 30 millions de francs. Cela permettrait également, en leur donnant du travail, de préserver l’existence et le savoir-faire de nombreux artisans spécialisés sans lesquelles le maintien du patrimoine ne peut se réaliser.

De la musique et des jeux

La plus grande fête romaine de Suisse aura lieu ce week-end, les 30 et 31 août, dans les vestiges de la colonie romaine d’Augusta Raurica (Augst, Bâle Campagne). Pour la treizième fois, les curieux du passé goûteront, le temps d’un week-end, à la manière de vivre des romains dans le cadre de la treizième Römerfest. Au programme de cette année on trouve la compagnie italienne Ars Dimicandi dont la présence à la manifestation est de faire revivre dans le théâtre d’Augst, sous forme de spectacles, les combats des gladiateurs. Pour la circonstance, leurs passes d’armes seront accompagnées par les instruments de musiques du groupe allemand Musica Romana.

Ars Dimicandi
Thrace contre mirmillon (photo : Ars Dimicandi)

Les deux compagnies, hôtes d’honneur de la manifestation, sont renommées dans leurs domaines respectifs. L’institut Ars Dimicandi a été créé en 1994 à Bergame, dans le but de reconstituer toutes les formes de combats telles qu’elles se présentaient dans le passé, que ça soit sur les champs de batailles ou dans les arènes. Le détail de leurs activités se trouve présenté sur leur site internet, où l’on peut également accéder à des démonstrations de combat par l’intermédiaire de vidéos, dont celle-ci. Quant à lui, le groupe Musica Romana se destine, comme son nom l’indique, à restaurer et retrouver les sons et les musiques de l’époque romaine. Ainsi, depuis 2001, des archéologues, des historiens, des ethnologues, des musiciens et autres spécialistes intéressés se sont mis ensemble pour faire revivre, par l’expérience, les mélodies et les danses antiques. Un échantillon de leur travail musical est accessible sur leur page MySpace. Ces deux ensembles sont des dignes représentants de l’archéologie expérimentale. Alors si vous en avez l’occasion, venez à Augst pour cette réunion exceptionnelle. Sinon, attendez qu’ils passent près de chez vous, car l’un et l’autre groupe participent régulièrement à d’autres manifestations semblables, ailleurs en Europe.