De Toumaï à Ötzi

Vous avez sur le bout de la langue, sans pouvoir vous en souvenir, le nom de l’une des nombreuses espèces qui peuple l’arbre phylogénétique de l’évolution humaine ? Pas de panique! Allez faire un tour sur le site Hominidés.com pour vous rafraîchir la mémoire. Sous-titré : les évolutions de l’homme, voici un site bien conçu, à la navigation facile, et comprenant de nombreux liens utiles ainsi que des références bibliographiques accessibles au grand public. Les pages Internet de ce site sont composées de telle façon qu’en quelques clics on parvient aisément à l’information que l’on cherche concernant tout ce qui a trait au domaine de la paléontologie humaine, du paléolithique inférieur au néolithique.

Hominidés.com

L’arbre phylogénétique du genre homo sur Hominidés.com

L’ensemble est organisé sous forme d’un thème principal, comme la chronologie ou les théories, à partir duquel on parvient à un ensemble de fiches thématiques au contenu très pédagogique avec beaucoup d’illustrations soignées et des textes simples et agréables à lire. Le nombre de fiches thématiques augmentent de semaine en semaine, preuve d’un site vivant et régulièrement actualisé. A part quelques dossiers, écrits par des spécialistes, dont le dernier en date est consacré à l’alimentation des hommes de la préhistoire, l’essentiel du contenu est enrichi et géré par un seul webmaster, Christian Régnier, qui a dédié ce site personnel à l’une de ses passions, l’évolution de l’homme et sa place dans la nature. Ce site représente une bien belle manière d’assouvir sa passion et de se mettre à son service. Si cependant vous préférez chercher à combler votre trou de mémoire sur un site rédigé par des professionnels du sujet essayer celui du CNRS. Sans doute plus sérieux, mais du point de vue agrément et ergonomie, entre les deux, comme on dit, « y’a pas photo » !

Tous parents, tous différents

Vous vous souvenez comme moi, peut-être, de cette exposition montée en 1993 dans le cadre du Musée de l’Homme à Paris intitulée « Tous parents, Tous différents ». On y présentait, entre autres, comment les généticiens parviennent à suivre les migrations grâce à la répartition des gènes dans la population humaine selon le principe : même gêne, égal, même ancêtre. A l’époque, on ne disposait que de quelques études pour établir les filiations des différentes communautés. Un programme de recherche de grande ampleur, intitulé Genographic Project, a débuté le 13 avril 2005. Lancé par la National Geographic Society et la société IBM, financé par la Waitt Family Fondation, ce projet vise à établir, sur une échelle sans précédent, la variabilité génétique des 6 milliards d’humains que compte la Terre. Cette recherche, d’une durée de cinq ans, dirigée par un généticien, Spencer Wells, entourés d’historiens, de linguistes et d’archéologues, va permettre de collecter des échantillons d’ADN de plus de 100000 individus, principalement dans des populations autochtones. Avec un budget de 40 millions de dollars, l’étude devrait aboutir à l’une des plus importantes banques de données sur la génétique des populations jamais constituées. Les marqueurs génétiques principalement utilisés sont l’ADN mitochondrial transmis par la mère, et le chromosome Y transmis par le père. Ils permettent de retrouver les groupes humains qui ont un ancêtre commun, et d’estimer quand il a vécu. Ainsi, l’objectif est de retracer les mouvements migratoires de l’humanité depuis 60000 ans.

TPTD
Extrait de l’affiche de l’exposition “Tous parents, tous différents”

En marge du projet scientifique, le Genographic Project permet aussi au grand public intéressé des pays industrialisés de connaître leurs racines. En achetant en ligne une trousse d’analyse à 100 dollars, tout un chacun peut réaliser lui-même un prélèvement buccal et l’envoyer au centre de recherche qui analyse soit l’ADN mitochondrial (provenant de la mère de la mère etc. de sa mère), soit le chromosome Y (provenant du père du père etc. de son père). La comparaison avec la base de données ainsi constituée permettra alors de connaître un peu mieux ses propres ancêtres, et de voir quel a été le parcours de sa famille depuis les origines de son lointain berceau africain.

La vérité selon True

Selon une nouvelle de l’AFP relayant des journaux grecs, l’ex conservatrice du musée Paul Getty de Malibu, Marion True, a été inculpée à Athènes le 10 janvier pour son implication présumée dans l’acquisition frauduleuse d’une couronne hellénistique en or volée en Grèce. Cette couronne proviendrait de fouilles sauvages en Macédoine, dans le nord de la Grèce, et aurait été vendue en 1993 au musée Getty par des trafiquants d’antiquités pour 1,15 million de dollars.

Getty Museum

Le musée Paul Getty a Malibu, réplique de la Villa des Papyrus d’Herculanum

Cette dernière affaire n’est malheureusement qu’une peccadille parmi l’ensemble des faits qui lui sont reprochés. Pendant près de vingt ans, de 1986 au 1er octobre 2005, Marion True a été à la tête de ce musée, qui a poursuivi pendant ses années de direction une politique d’acquisition peu scrupuleuse. Pour en juger, il suffit de savoir que des chercheurs de l’Université de Cambridge ont montré que 92 % des pièces mentionnées au catalogue de la collection n’avaient pas de source archéologique connue, et que 70 % des objets montrés lors de l’exposition l’étaient pour la première fois. Ainsi, il apparaît que sur les 104 pièces principales du département antiquités du Getty Museum, appelées « les chefs-d’œuvre de la collection», 54 ont été achetées à des trafiquants. Le Musée a d’ores et déjà restitué au gouvernement grec la couronne en or, pillée en Macédoine, ainsi que trois autres objets: une stèle funéraire gravée du IVe siècle avant J.-C., un bas-relief votif archaïque du VIe siècle avant notre ère, ainsi qu’un torse en marbre archaïque. Mais les problèmes de Marion True ne s’arrêteront pas là. Elle fait aussi l’objet d’une autre enquête en Grèce après la découverte en avril 2006 dans une villa lui appartenant sur l’île de Paros, dans les Cyclades, de 29 oeuvres antiques non déclarées et, enfin, elle est par ailleurs actuellement jugée en Italie pour avoir sciemment acheté des antiquités volées, ce qu’elle dément. Acceptez vous de dire rien que la vérité, toute la vérité, Mme True?

L’énigme de Kéros

Tous les amateurs d’art connaissent l’esthétique dépouillée des idoles provenant de l’archipel des Cyclades en mer Egée, témoins d’une culture originale qui s’est épanouie à l’âge du Bronze Ancien entre 3200 et 2000 av. J-C. Cette notoriété a un prix, et pas seulement dans les ventes aux enchères, mais également d’un point de vue archéologique. En effet, sur quelques 1400 pièces répertoriées, seuls pour 40% d’entre elles le contexte de découverte est connu. Or, la moitié de celles dont on connaît l’origine exacte provient énigmatiquement de la petite île de Kéros, actuellement quasi déserte. C’est pour en savoir plus sur ces statuettes de marbre au visage plat dont les plus célèbres, Le joueur de flûte et Le harpiste furent justement trouvés sur cette île, qu’une équipe gréco-britannique conduite par Colin Renfrew a investi les lieux le printemps dernier et a entrepris des fouilles en divers endroits.

Les fouilles du site de Kavos sur l’île de Kéros

Sur le site de Kavos, une cache ayant échappé aux fouilleurs clandestins a été découverte. Elle a livré de nombreux fragments d’idoles, délibérément brisées, dont le marbre provient de Naxos, Amorgos ou Syros. Le nombre peu élevé de remontages entre les morceaux constitue la preuve de cette fragmentation volontaire et suggère également que les statuettes furent détruites ailleurs avant leur enfouissement final. Colin Renfrew avance l’idée que Kéros a pu servir de centre cérémonial des Cyclades, quelques 1500 ans avant que l’île de Délos ne la remplace dans ce rôle. Une nouvelle campagne de fouilles durant les mois de mai et de juin de cette année est d’ores et déjà programmée et amènera, peut-être, de nouvelles connaissances sur la fonction exacte de ces figurines et sur l’énigme de Kéros.

Titus Pullo et Lucius Vorenus sont de retour

C’est en effet ce soir, 14 janvier à 21h, sur la chaîne de télévision américaine HBO, qu’est programmée la seconde saison de la série Rome. Après l’assassinat et les obsèques de Jules César qui venaient clore la première saison, la seconde, et ultime saison de cette mini-série devrait logiquement nous conduire, au terme de ses dix épisodes, jusqu’à la victoire d’Octave sur Marc-Antoine et Cléopâtre et à son accession au pouvoir impérial sous le nom d’Auguste. Si d’un point de vue historique il n’y a aucune surprise à attendre sur le sort des figures historiques présentes dans la série, en revanche, rien n’est assuré pour les deux principaux protagonistes que sont le légionnaire Titus Pullo et le centurion, devenu sénateur, Lucius Vorenus. C’est à travers leur regard que la Rome de la fin de la République nous est présentée et grâce au tournage et aux décors effectués dans les studios romains de Cinecitta le cadre et les rues de la Rome antique n’ont jamais parut autant réalistes à la télévision.

Titus Pullo et Lucius Vorenus

Titus Pullo et Lucius Vorenus chevauchant côte à côte
Bien que les aventures qui sont les leurs dans la série soient de la pure fiction, en revanche, tous les deux ont réellement existés et leur nom n’est pas inconnu des philologues puisqu’ils se trouvent ensemble cités dans un chapitre de La Guerre des Gaules (Livre V, chapitre 44). C’est ce que l’on peut apprendre, entre autres, en consultant le site Internet « Péplum – Images de l’Antiquité » une référence pour les francophones cinéphiles et bédéphiles, lorsqu’il s’agit de connaître la vérité cachée derrières les fictions. Pour donner encore plus de crédit historique à cette création, la production a engagé un historien anglais chargé de conseiller les artisans, accessoiristes et décorateurs dans leurs travaux. La lecture de son blog permet de découvrir quelques facettes du tournage. En tous les cas il me tarde déjà de découvrir cette seconde saison que je regarderai, comme la première, en DVD. En attendant, je peux toujours visionner quelques bandes-annonces.

Un astéroïde frappeur au temps des pyramides

La revue Ciel & Espace a mis ce mois-ci en couverture un titre choc: « Découverte d’une chercheuse française : un astéroïde a percuté la Terre à l’époque des pyramides ». La chercheuse en question s’appelle Marie-Agnès Courty. Elle est géomorphologue du CNRS au Centre européen des recherches préhistorique de Tautavel, et depuis quinze ans elle traque systématiquement les traces d’une curieuse strate géologique baptisée le « 4000 », vestige, selon-elle, de la collision de la Terre avec un astéroïde ou une comète de 1km de diamètre il y de cela 4000 ans. Cette datation entre en résonance avec la célèbre phrase du général Bonaparte avant la bataille des Pyramides : « Soldats, songez que du haut de ces monuments, 40 siècles vous contemplent », d’où, sans doute, la relation suggérée dans le titre du magazine. Remarquons cependant que les Pyramides du Plateau de Gizeh sont au mois cinq siècles plus âgées puisqu’elles sont datées actuellement entre 2620 et 2500 av. J-C. Mais le « 4000 », lui-même, apparaît également plus agé, puisqu’il date en fait de 2350 av. J.-C, selon le résumé d’une communication de Marie-Agnès Courty présentée lors d’un colloque en 1997 sur les catastrophes naturelles durant les civilisations de l’âge du Bronze.

Les îles Kerguelen

Les îles Kerguelen dans Google Earth


Selon une enquête minutieusement menée, l’impact se serait produit dans l’Océan austral, près des îles Kerguelen. Des quantités énormes de fragments de croûte océanique auraient été pulvérisées et projetées à des milliers de kilomètres de là au Proche-Orient, soit jusque sur le site d’Abu Hagheira en Syrie où Marie-Agnès Courty les a mis au jour pour la première fois en 1990. L’argument le plus convainquant en faveur de son hypothèse c’est la présence dans un sol soufflé et poudreux, recouvert d’argile et de sable, de micro-organismes marins, plus ou moins fondus, originaires des latitudes australes. De plus, d’autres lieux situés en Amérique du Sud, en Europe ou en Asie centrale semblent également livrer des éléments de ce même horizon. Reste cependant à expliquer, d’après certains géologues, pourquoi les échantillons analysés ne contiennent pas d’iridium ni de spinelles nickélifères, traceurs habituels des impacts météoritiques, et pour les archéologues, pourquoi aucun récit ne fait clairement état d’un évènement dont l’ampleur aurait dû laisser des témoignages écrits parmi les premières grandes civilisations de l’histoire.

Le hasard fait bien les choses

L’adage en titre est bien connu dans la profession. Quand on fait de l’archéologie il faut souvent accepter le fait que l’on ne trouve pas toujours ce que l’on recherche, ou, variante du même thème, que ce n’est pas celui qui cherche, qui trouve. C’est cette expérience cocasse qu’a fait en octobre 2005 l’archéologue canadien Yves Chrétien. En sondant les terrains préalablement à la construction de la promenade de Champlain près de la ville de Québec, il a découvert ce que depuis cinquante ans d’autres archéologues ont cherché en vain avant lui : le fort édifié en 1541 par les explorateurs Jacques Cartier et Jean-François Roberval, qui représente la première tentative d’implantation d’une colonie française en Amérique. L’emplacement, le sommet du promontoire de Cap-Rouge était connu depuis longtemps, mais les devanciers d’Yves Chrétien le cherchaient au nord du promontoire, alors qu’il fut fortuitement découvert au sud. Des fouilles de grande ampleur sont d’ores et déjà prévues cette année.

astrolabe de Champlain

L’astrolabe de Champlain et la rivière des Outaouais

Cette découverte canadienne en rappelle une autre, celle de l’astrolabe de Samuel de Champlain. Ce dernier fut, en 1608, le vrai fondateur de la ville de Québec, et c’est en son honneur, en prévision des célébrations du 400ème anniversaire de la ville en 2008, que l’on a donné son nom à ladite promenade ci-dessus. L’astrolabe fut semble-t-il perdu par le navigateur en mai 1613 alors qu’il remontait la rivière des Outaouais. En 1867, soit 254 ans plus tard, ce bel objet fut découvert fortuitement par un garçon de ferme. Passant ensuite entre les mains de divers propriétaires, il fut acquis en 1989 par le Ministère canadien des communications afin d’être exposé dans le remarquable Musée canadien des civilisations, un modèle du genre soit dit en passant.
Morale de ces petites histoires : on peut toujours chercher une aiguille dans une botte de foin, mais pour la trouver sans effort, attendons de sentir sa piqûre.

Passion du passé

Je pense que Pompéi et Herculanum sont des sites archéologiques que tous ceux qui aiment le passé désirent aller visiter un jour au cours de leur vie. C’est en tout cas ces cités détruites par le Vésuve que je souhaitais le plus ardemment découvrir depuis l’enfance et mon intérêt pour l’histoire et l’archéologie. J’ai cependant dû attendre mes 22 ans pour concrétiser ce rêve de jeunesse et cela grâce à l’intérêt que manifestait ma tante Blandine pour ma vocation. Ainsi, à l’occasion des grandes vacances estivales elle m’invita à accomplir en sa compagnie ce véritable pèlerinage. C’est à bord de sa 2CV qu’au début du mois de septembre nous primes la route en direction de la Campanie. Après une étape à Florence et une autre à Rome nous arrivâmes enfin à Pompéi pour nous installer dans un hôtel donnant sur la place principale et l’église de la Sainte Vierge du Rosaire. Pendant trois jours nous avons arpentés dans les moindres recoins les rues, les monuments et les maisons de Pompéi suivis d’une journée à parcourir Herculanum. En ce temps là , il était possible, moyennant un billet de mille lires de se faire ouvrir par un gardien les portes cadenassées de l’une ou l’autre des plus belles demeures de ces sites.

La grande fontaine des thermes suburbains

Quelques semaines après notre visite la Campanie fut touchée par un sérieux tremblement de terre et, pendant plusieurs années, le nombre de lieux visitables fut drastiquement restreint pour permettre la remise en état des colonnades et des bâtiments qui avaient souffert à la suite de cette nouvelle catastrophe. Ainsi, de nombreuses maisons qu’il nous fut permis de pénétrer lors de notre première visite sont demeurées closes pour cause de restauration ou de conservation et plus question de soudoyer un gardien pour se les faire ouvrir. Les années ont passé. Lorsque je suis retourné en Campanie l’automne dernier avec ma petite famille j’ai appris qu’on pouvait maintenant s’annoncer à l’avance pour se faire ouvrir l’une ou l’autre de ces maisons richement décorées en s’inscrivant sur le site Internet Arethusa. Grâce à ce système de réservation entièrement gratuit il est possible de pénétrer pendant une demie-heure dans une domus ou des thermes de façon privilégiée car pas plus de vingt personnes ne sont autorisées à accéder en même temps dans le même lieu. De fait, nous fûmes seuls lors de nos visites, car ce système de réservation semble encore confidentiel. J’ai pu ainsi faire découvrir Pompéi et Herculanum à mon fils de onze ans qui dès qu’il connu l’existence de ces villes mortes désirait, lui aussi, ardemment les découvrir. J’ai revu peu avant Noël ma chère tante et avec elle j’ai bien sûr parlé de ma dernière visite à Pompéi. Comme elle vient tout juste de disparaître, cette note de blog lui est dédiée. Merci Blandine.

Archéologie aux Kerguelen

L’archéologie ce n’est pas seulement « la science des choses anciennes » mais c’est avant tout une technique d’observation du monde matériel, que la police scientifique, à travers l’approche forensique, nous a emprunté. Aussi, peut-on faire de l’archéologie même en l’absence de vestiges millénaires. Pour s’en convaincre il suffit de suivre l’équipe de Jean-François Le Mouël, chef du service du Patrimoine historique et des Sites archéologiques des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises), qui a entrepris une mission de quatre mois sur les îles Kergelen, posées au sud de l’océan indien près de l’Antarctique. La base de fouille principale est située dans la Baie de l’Observatoire, qui doit son nom à une base établie là en 1874 par une expédition d’astronomes anglais qui s’étaient déplacés aussi loin pour observer le transit de la planète Vénus devant le Soleil, phénomène particulièrement rare puisque après un autre passage de ce corps céleste en 1882, le suivant ne s’est produit que 122 ans plus tard, le 8 juin 2004.

Une partie du site archéologique vue du ciel (note ArchaeObs du 24.12.06)

Jour après jour, et quelque soit la tournure du vent, la mission archéologique internationale aux îles Kerguelen, nous livre son journal de fouille, par l’entremise d’un site Internet, ArchaeObs, rédigé en trois langues : français, anglais et allemand. Ce louable effort de communication plurilingue est a relever. Il est par ailleurs divertissant de suivre quotidiennement l’avancement du travail des fouilleurs et de pouvoir ainsi partager à distance l’évolution de leurs méthodes de travail et de leurs résultats. L’essentiel des vestiges date du 19ème siècle et permet de se représenter à travers les artefacts mis au jour la vie quotidienne d’une expédition scientifique à cette époque. Il sera dès lors très instructif pour les chercheurs de confronter les données récoltées sur le site à celles que donneront les documents historiques de l’expédition astronomique tels qu’ils se trouvent dans les archives officielles.

Du nouveau sur l’île de Pâques

La revue « Pour la Science » de ce mois de janvier, publie un article intéressant présentant une nouvelle hypothèse sur la déforestation de l’île de Pâques. Celle-ci serait due pour l’essentiel à l’arrivée des rats sur l’île en même temps que les premiers colons polynésiens. Cet animal aurait trouvé sur l’île, couverte à l’origine de cocotiers, un milieu propice à son développement, tant et si bien qu’en quelques années, la population de rat compta plus de trois millions d’individus. Or les rats en rongeant les noix ont empêchés par la même occasion le renouvellement de la forêt.

L’herbe pousse bien autour des Moais

Aussi pour l’auteur de l’article, Terry Hunt, de l’université d’Hawaï, le déboisement de l’île de Pâques serait plus la conséquence de l’action des rongeurs qu’à celle causée par la population humaine de l’île, les Rapanui, que tout le monde connaît grâce à leur entreprise d’édification des statues géantes, les Moais. Un autre résultat de cette étude semble indiquer que la colonisation de l’île a commencé vers 1200 et non en 800, soit quelques 400 ans après la date habituellement avancée jusqu’à présent.
A part cela, si une petite visite virtuelle de l’île de Pâques vous tente, le site ibère arsVIRTUAL vous la propose en anglais ou en espagnol.